« Certains milieux étrangers » sont derrière les attaques contre les camps militaires burundais, survenues vendredi et menées par des hommes armés non identifiés, déclare le gouvernement burundais.
Au lendemain du Conseil des ministres tenu vendredi sous la présidence du chef de l’Etat burundais Pierre Nkurunziza, le porte-parole et secrétaire général du gouvernement, Philippe Nzobonariba, a déclaré samedi sur les ondes de la radiotélévision nationale du Burundi, que « le Conseil a été informé que ces attaques auraient des relations avec une certaine campagne politique orchestrée ces derniers jours par certains milieux étrangers au service de l’opposition politique ».
« Une main étrangère ne serait pas éloignée de ces actes de déstabilisation », a-t-il affirmé.
Deux jours avant les attaques, la police burundaise a mis la main sur des armes dans un véhicule avec des documents et plaques d’immatriculation du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) dans une propriété privée au bord du lac Tanganyika.
« La personne appréhendée avec des armes, également fonctionnaire du HCR, a reconnu les avoir transportées en provenance de Kigali au Rwanda », a expliqué M. Nzobonariba.
Il a ajouté à ses preuves certains messages envoyés par un certain Praic Kudi, ressortissant d’un pays occidental et résidant à Bujumbura, sur des réseaux sociaux vendredi, faisaient courir « les bruits que le génocide avait déjà commencé à Ngozi et à Gitega au moment où un coup d’Etat aurait démarré à Bujumbura ».
« Le génocide est devenu une véritable obsession et un fonds de commerce politique pour le cas du Burundi », a-t-il déclaré.
Les attaques de vendredi ont été lancées au moment où une mission de l’Union Africaine (UA) pour l’établissement des faits se trouve à Bujumbura.
Selon le gouvernement, il y a eu d’abord une attaque à la prison centrale de Mpimba, au sud de Bujumbura, avec l’objectif de libérer de force certains prisonniers.
Par la suite, il y a eu d’autres attaques sur les camps militaires avoisinants, à savoir l’Institut Supérieur des Cadres Militaires (ISCAM), le camp BASE ainsi que certaines positions de police à Cibitoke, Ngagara et Nyakabiga.
Le même jour, le porte-parole de l’armée burundaise, le colonel Gaspard Baratuza, a annoncé qu’au moins 87 personnes ont été tuées et 21 autres blessées au cours des attaques.