La gestion de la sécurité dans les Grands Lacs exige un préalable de recherche et maintien des équilibres au Rwanda, au Burundi et en Ouganda
(Digitalcongo 15/07/14)
Ce n’est pas sur la tête chauve de la RDC que la communauté internationale doit continuer à chercher des poux et pour culpabiliser sans cesse ce pays dans la déstabilisation dans les Grands Lacs, mais plutôt chez ses voisins du Rwanda, du Burundi et de l’Ouganda qui ne parviennent pas à assurer l’équilibre politique interne et de ce fait font le lit des réseaux déstabilisateurs
Le Secrétaire d’Etat américain a bouclé sa visite en Rdc. Juste après celle-ci, il s’est ébranlé pour Luanda. Des congolais en mal de jubilation n’ont pas manqué d’exulter face à l’intrusion américaine dans la cour intérieure congolaise. Mais, après toutes les souffrances endurées dans le pays, nous devons apprendre à sortir des sentiments et des analyses épisodiques pour nous exercer à pénétrer la profondeur des choses. C’est pour ne l’avoir pas fait à l’aube de la décennie 90 que nous payons un lourd à l’instabilité récurrente ayant élu domicile à l’Est du pays.
Origines lointaines
Que vaut une tournée américaine réalisée sous le prisme d’un monocle ? Que gagne concrètement la région des Grands Lacs africains d’une tournée américaine qui refuse de regarder la réalité dans sa globalité, mais a décidé de ne voir que ce qu’il lui plait de voir ?
Le vrai problème du Congo-Kinshasa n’est pas aussi interne que l’on voudrait nous le faire croire. La crise congolaise tire ses origines lointaines de la rupture des équilibres au niveau de la région des Grands Lacs africains. Notre problème vient justement de la gestion fantaisiste des Grands Lacs par la Communauté internationale. Pour n’avoir pas su maintenir les équilibres au Rwanda, au Burundi et en Ouganda, la communauté internationale a mis la Rdc en danger, en lui imposant l’opération turquoise.
Mauvais pied
La crise congolaise ne peut se résoudre que dans le cadre d’une approche globale au niveau des Grands Lacs. L’accord-cadre d’Addis-Abeba a clairement consacré cette approche. Nous nous sommes suffisamment étendu sur la question dans une de nos éditions ayant suivi l’annonce de la tournée de John Kerry en Afrique. Vu le contexte du moment dans les Grands Lacs, exiger à la Rdc le respect du processus de normalisation politique en cours, n’a de sens que si l’on faisait autant pour le Rwanda Principalement, le Burundi et l’Ouganda en second lieu.
John Kerry aurait été honnête et rassurant pour l’opinion congolaise, si en parlant du respect du pacte démocratique au Congo, il avait fait autant s’agissant du Rwanda. Rappeler à Kabila que les Usa tient au respect de la Constitution en Rdc, n’a de sens que si on tient le même langage au despote du Rwanda. A quoi sert-il d’assainir le climat politique au Congo si au Rwanda ce dernier est complètement pollué ? Pour sur, cette pollution va continuer à contaminer le Congo, de manière irréversible. Décidément, la Maison Blanche est partie sur le mauvais pied dans les Grands Lacs.
Le Palmarès