La CVR organise des débats sur le pardon, la réparation et la réconciliation
La Commission Vérité et Réconciliation (CVR) a organisé à Gitega du 6 au 7 juin 2024, un atelier d’échanges et de recueil d’opinions autour de la thématique du Pardon, de la Réparation et de la Réconciliation, des opinions qui vont aider cette commission à dessiner une approche plus ou moins partagée du pardon et de la réparation pour les victimes de la crise de 1972.
Dans un débat autour du pardon, les participants ont été informés qu’après le pardon, les bourreaux pourront être poursuivis par la justice, ce qui a étonné plus d’un.
A ce sujet, le Président de la CVR, Pierre Claver Ndayicariye a expliqué que les familles des victimes devraient être réhabilitées, ajoutant que le pardon peut être un élément facilitateur de la réparation et de la réconciliation.

Pour le Président de la CVR, la demande et l’accord du pardon libèrent et le bourreau et la famille de la victime. Et de préciser que si on ne demande pas pardon, le crime se transfère à la descendance du bourreau après sa mort.

Les participants ont recommandé qu’il faut écouter les burundais, revisiter leur passé, comprendre la profondeur de leur douleur et de leur traumatisme. « Ce sont ces actes qui vont permettre à ces débats de savoir comment les burundais pourront cheminer ensemble pour déclencher la dynamique du pardon, de la réparation et de la réconciliation », ont-ils indiqué.

Concernant la réparation, les participants ont posé la question de savoir la procédure qui va être utilisée pour coordonner cette activité. Certains ont proposé que l’Etat puisse prendre des mesures contraignantes à l’encontre des bourreaux et des détenteurs des biens spoliés pour les forcer les restituer.

D’autres ont proposé à la CVR d’organiser plutôt des séances de demande de pardon et de réconciliation entre les bourreaux et les familles des victimes et sensibiliser ces derniers à restituer volontairement les biens spoliés. Ainsi, ont-ils poursuivi, le pardon et la cohésion entre les familles pourront régler l’affaire.

Les participants ont également fait des recommandations selon lesquelles l’Etat du Burundi pourrait mettre en place un fonds alloué à la réparation des victimes de toutes les crises qui ont secoué le Burundi ou créer une ligne budgétaire pour financer cette activité.

Pour d’autres, la réparation reste symbolique car les vies qui ont disparu n’ont pas de prix et la valeur monétaire des biens spoliés à l’époque n’est plus la même aujourd’hui.

Ceux-là ont avancé que même la sauvegarde de la paix et la construction des routes, des écoles et des structures de soins pour soulager la peine des burundais pourraient tenir lieu de la réparation.

Il sied de noter que ces débats constituent la première étape d’autres débats similaires qui s’étendront sur toutes les provinces du pays.

 
Par NYANDWI Dieudonné