Le BantuHub Contest invite le contenu local africain dans le numérique (Le Point 26/07/14)
Ce concours initié par Vérone Mankou veut faire émerger de jeunes talents dans la création web, le design et la programmation mobile. Le BantuHub Contest est l’illustration même d’une nouvelle Afrique qui se prend en main et qui veut pouvoir s’appuyer sur ses propres ressources humaines pour avancer. Prévu pendant deux mois, ce concours veut encourager les jeunes talents à la création de contenus locaux dans le secteur du numérique. Il a lieu au Congo, le pays de Vérone Mankou, l’inventeur en 2011 de la première tablette tactile africaine.
À moins de trente ans, le jeune inventeur connaît donc les réalités du parcours des jeunes dans les TIC. Pour le BantuHub Contest, pendant deux mois, un jury aura la difficile mission de repérer les meilleurs potentiels parmi une sélection de jeunes âgés de moins de 25 ans, tous des amateurs ou des autodidactes issus de différents départements du pays. Afin de distinguer les génies en herbe, l’événement comprend trois épreuves organisées autour de la création web, du design et de la programmation mobile. Comment ça se passe ? Sélectionnés parmi vingt-huit candidats, dix compétiteurs travaillent actuellement en binôme à la création graphique de supports de communication sur le complexe touristique Elonda situé à 17 kilomètres dans la banlieue nord de Brazzaville. Le premier jour de l’épreuve, les jeunes participants ont eu la surprise de la visite du ministre de la Jeunesse et de l’Éducation civique, Anatole Collinet Makosso qui a accueilli l’événement avec enthousiasme. “C’est une initiative qui appuie les efforts du gouvernement dans le cadre de l’amélioration de la politique d’encadrement de la jeunesse. Je ne peux que la saluer. Notre défi, au moment où nous prenions le ministère de la Jeunesse, c’était de restituer aux jeunes le rêve qu’ils ont perdu. Parce qu’on ne peut rien faire sans rêver”, a déclaré le ministre, selon l’Agence d’information d’Afrique centrale.
Au moment du lancement, les participants de la première épreuve de création web avaient déjà reçu la visite du ministre des Postes et Télécommunications, Thierry Moungalla, conscient des défis du pays. “Il y a un grand volet qui doit accompagner l’arrivée des infrastructures dans notre pays. C’est la capacité de donner à nos compatriotes le savoir pour développer des contenus. On peut avoir du haut débit, mais il nous faut du contenu local. L’Internet à haut débit doit s’accompagner d’un écosystème qui est à la fois infrastructurel et humain”, a alors déclaré le ministre, selon Ecofin. Un petit historique de BantuHub Contest Le BantuHub Contest a été lancé en 2013 sous l’impulsion de Vérone Mankou, le directeur de la société VKM, mais aussi un jeune talent africain qu’on ne présente plus dans les cercles des nouvelles TIC.
Son ambition de développer des produits made in Africa à destination de la population du continent l’a également poussé à créer l’association BantuHub. Créée en 2012, elle réunit des entrepreneurs congolais et propose de mettre à disposition des jeunes entrepreneurs un espace de 300 mètres carrés situé au coeur de Brazzaville. Objectif : les aider à mettre en route leur projet. Une plateforme collaborative dédiée aux nouvelles technologies qui vise à pallier le manque de programmeurs, d’infographes et de webmasters dans le pays. “Beaucoup d’entreprises estiment qu’il n’y a pas assez de talents sur place dans ce secteur.
Le BantuHub veut faire rayonner ces talents-là. C’est pourquoi nous avons décidé de sélectionner des jeunes dans plusieurs départements du pays pour les mettre en condition afin qu’ils puissent développer des contenus de qualité et prouver leurs capacités, que ce soit dans la conception web, application mobile ou création graphique”, a-t-il expliqué du BantuHub Contest, selon Ecofin. En attendant la grande finale qui se déroulera en septembre, la compétition est retransmise sur les chaînes africaines partenaires de l’événement. Pour les deux premières épreuves, le vainqueur recevra 1 000 000 FCFA (soit environ 1 500 euros), le second étant récompensé de 500 000 FCFA (760 euros). Les deux gagnants pour la catégorie design seront respectivement gratifiés de 750 000 FCFA (1 150 euros) et 375 000 FCFA (500 euros). Laurène Rimondi