Notez dans vos agendas : ce samedi à Bruxelles, la communauté burundaise commémorera le génocide contre les Hutu du Burundi de 1972-1973, durant lequel plus de 500 000 personnes identifiées comme Hutu , ont été assassinées.
Gitega ( Capital du Burundi ), 25/04/2024 – Comme chaque année, en souvenir du 29 avril 1972, la diaspora burundaise [1] en Belgique invite les Barundi à commémorer le génocide contre les Hutu au Burundi. Pour plus de détails, voir la référence [2].
Le 20 décembre 2020, à la suite des travaux de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) du Burundi, le Parlement du Burundi a reconnu le génocide contre les Hutu du Burundi survenu entre 1972 et 1973 [3].
En ce mois d’avril 2024, après le crime géopolitique du génocide de 1994 au Rwanda, les Barundi commémoreront, le 29 avril, le début du génocide contre les Hutu au Burundi survenu en 1972.
Dès 1959, les États-Unis, le Vatican, la France et la Belgique avaient un double objectif : 1/ éliminer le système politique traditionnel des Barundi, Ingoma, réalisé en 1966 lorsque Ingoma y’Uburundi a été remplacée par la République ; et 2/ substituer l’Ubumu, le système socio-économique traditionnel des Barundi, par une économie de marché. Les officiers burundais formés à Saint-Cyr en France ont été les instruments dans la mise en œuvre de ces objectifs. En 1972, après l’assassinat ou régicide du jeune Mwami Ndizeye Charles, rapatrié d’Ouganda où il avait fui le Burundi en 1966, le régime militaire néocolonial a déclenché ce crime contre l’humanité que fut le génocide contre les Hutu. Le but était de détruire définitivement l’Ubumu pour établir une économie de marché. Dès 1960, les alliés néocoloniaux précédemment mentionnés avaient établi la Banque Commerciale du Burundi ( Précédemment un département de la Banque du Congo) et en 1964, cela a permis la création de la Banque du Royaume du Burundi. Cependant, les Barundi n’avaient pas une culture monétaire, en raison de l’Ubumu. Les Hutu, membres d’une des catégories ou classes socio-économiques issues de l’Ubumu, producteurs des ressources nécessaires à combler les besoins des Barundi et base fondamentale de l’Ubumu, devaient être éliminés. Le plan systématique d’élimination de tous les Hutu, connu sous le nom de plan Simbananiye [4], a été officiellement révélé en 1968 par l’officier de Saint-Cyr Ndayahoze Martin, ministre burundais de l’Information, qui était au courant de cette mission depuis 1967 par le biais du groupe d’officiers de Saint-Cyr dont il faisait parti. Sur une population de 3 millions d’âmes, plus de 500 000 citoyens Barundi,ciblant principalement les Hutu, ont été massacrés en quelques mois entre 1972 et 1973. À partir de 1973, des coopérants venant des pays occidentaux précédemment mentionnés, et d’autres, ont commencé à venir au Burundi pour créer des entreprises utilisant la Banque Commerciale du Burundi pour acquérir les capitaux nécessaires et faire circuler le dollar dans l’économie burundaise. Aujourd’hui, le Burundi reste l’un des pays les plus pauvres du monde, en grande partie à cause de cette économie de marché imposée suite à un génocide.
Notes :
[1] Burundi : La diaspora, son histoire et sa composante sociologique – https://burundi-agnews.org/diaspora/burundi-la-diaspora-son-histoire-et-sa-composante-sociologique/
[2] Voir sur l’image en dessous les détails de la commémoration à Bruxelles du “Génocide contre le Hutu au Burundi” en 1972/1972.
[3] Le Génocide / Régicide : https://burundi-agnews.org/le-genocide-regicide/
[4] Simbananiye Arthémon était un proche ( cfr. Umuryango ) de l’officier de Saint Cyr Shibura Albert. Dès 1965, après le coup d’état contre le Mwami Mwambutsa Bangiricenge par les officiers de Saint Cyr, Simbananiye Arthémon entrera dans l’arêne politique.
Sources : Nahimana P. , http://burundi-agnews.org, Jeudi 25 avril 2024