Premier essai en mer pour le Fujian, le nouveau porte-avions chinois : que vaut-il par rapport à son équivalent américain ?
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Le Fujian, le porte-avion le plus moderne de la flotte chinoise, a quitté Shanghai pour ses premiers essais en mer ce mercredi. C’est un navire colossal et ultra-moderne, qui doit projeter la puissance chinoise dans les océans Pacifique et Indien. Des eaux dans lesquelles l’Empire du Milieu ne conçoit qu’un seul adversaire à sa taille : l’US Navy.

La Chine ne fait pas mystère de ses ambitions navales. Sa marine compte trois porte-avions, les bâtiments les plus importants d’une flotte de surface moderne. Le dernier et le plus récent, le Fujian, n’est autre que le plus grand navire de guerre hors de la marine des États-Unis, avec 316 mètres de long et 80.000 tonnes à pleine charge. Soit 20.000 de plus que les deux autres navires semblables de la Chine, le Shandong et le Liaoning, ce dernier étant un navire de construction soviétique racheté à Moscou.

Des catapultes ultramodernes

Le lancement d’un navire pareil est capable de perturber l’équilibre mondial des grandes puissances. Mais le Fujian est-il vraiment le plus moderne des porte-avions? Pas sur tous les aspects, nuance CNN, qui a décortiqué le monstre des mers.

Ce navire est le premier de la marine chinoise à disposer d’une catapulte électromagnétique. Pas pour lancer des projectiles, mais pour propulser des avions sur le pont d’envol. Il peut donc servir de base à des appareils plus lourds et mieux armés que ses deux “petits” frères, qui utilisent une simple rampe d’envol inclinée.

Le Fujian pourra ainsi faire décoller des avions de ravitaillement par exemple, ce qui n’est pas négligeable. Alors que Pékin veut peser dans les grands espaces océaniques, un seul autre porte-avions au monde dispose d’une telle technologie: le navire américain USS Gerald R. Ford. Les dix autres porte-avions plus anciens de la classe Nimitz déployés par l’US Navy utilisent des catapultes à vapeur.

L’avantage au nucléaire

Sur ce point, la Chine rattrape donc l’avance américaine. Mais pas sur un autre élément essentiel pour imposer sa présence sur les mers: la propulsion. Ce porte-avions fonctionne avec des turbines classiques actionnées par des moteurs conventionnels. Tandis que les porte-avions américains sont propulsés par l’énergie nucléaire, ce qui leur permet de rester en mer aussi longtemps que les provisions le permettent. Un avantage non négligeable, pour une course aux armements entre deux pays séparés par les immensités du Pacifique. Car le Fujian doit, lui, régulièrement rentrer au port pour refaire le plein.

En outre, les porte-avions US sont tous plus grands et embarquent au moins 75 avions, contre une soixantaine estimée sur le bâtiment chinois. Quoi qu’il en soit, Pékin souque ferme pour réduire l’avance de Washington.

Matthias Bertrand –  Source: CNN

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