Des états généraux de l’Uprona sous haute tension
BUJUMBURA News le 27 juillet 2014
Le Burundi vit une nouvelle journée à risques sur le plan politique. Concilie Nibigira, nommée à la tête du parti d’opposition Uprona par le ministre de l’Intérieur depuis plusieurs mois, organise des états généraux depuis ce dimanche matin. Les partisans de Charles Nditije, qui a été débarqué de la tête de l’Uprona par le pouvoir burundais, s’y opposent. Des échauffourées ont éclaté dans la matinée, mais le calme est revenu.
Des échauffourées ont éclaté, ce dimanche matin à Bujumbura. Les partisans de Charles Nditije ont tenté de s’opposer à la tenue des états généraux de l’Uprona, trouvant face à eux les forces de police, qui sont intervenues pour disperser les manifestants. Le calme semble cependant être revenu, après un début de matinée marquée par de vives tensions.
Le camp de Charles Nditije crie en effet au scandale : les partisans de Nditije reprochent au ministre burundais de l’Intérieur d’avoir autorisé la tenue, ce dimanche, des états généraux de l’Uprona, qu’ils qualifient d’illégaux, alors que le ministre avait interdit par la force il y a deux semaines, l’organisation d’une réunion du comité central de l’Uprona, l’organe suprême de ce principal parti tutsi du Burundi. Un comité central pourtant conforme aux statuts du parti.
Des états-généraux qui ne figurent pas aux statuts de l’Uprona
Depuis que le ministre de l’Intérieur, Edouard Nduwimana, l’a placée aux commandes de l’Uprona, Concilie Nibigira est quasiment confrontée au problème de la quadrature du cercle. En six mois passés à la tête du parti, cette femme à poigne, que ses adversaires accusent d’être au service du pouvoir Cndd-FDD, est confrontée à l’hostilité déclarée de tous les organes du parti Uprona. D’où son refus de toute réunion du comité central du parti Uprona, où elle est ultra-minoritaire.
Elle a donc décidé d’organiser, à la place, des états généraux ouverts officiellement à tous les militants de ce parti, même s’ils ne sont pas prévus par leurs statuts. Derrière cette idée, une volonté de mettre en place de nouveaux organes du parti. Mais dans l’autre camp, on a juré de s’opposer « à l’enterrement de l’Uprona ».