Les Nations unies doivent faire pression sur le Rwanda et l’Ouganda pour qu’ils ouvrent des dialogues politiques qui permettront le retour de leurs rebelles sévissant dans l’est de la République démocratique du Congo, estime l’ONG congolaise Voix des sans Voix (VSV), l’une des plus grandes du pays.

L’ONU doit « imposer impérativement l’organisation des dialogues politiques en vue de faciliter et garantir le retour sécurisé des leaders et membres des groupes armés (…) dans leurs pays respectifs à savoir: le Rwanda et l’Ouganda », voisins de la RDC, écrit la VSV dans un communiqué reçu vendredi à l’AFP.

L’ONG lance cet appel après le massacre en octobre d’environ 80 civils dans le territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu (est), commis par de présumés combattants de la rébellion islamiste ougandaise Forces démocratiques alliées (ADF).

Jeudi à Beni, le chef de la Mission de l’ONU (Monusco), Martin Kobler, accompagné de l’envoyé spécial de l’ONU pour la région des Grands Lacs, Saïd Djinnit, avait promis que des actions militaires seront menées contre l’ADF par l’armée congolaise et les Casques bleus, sans préciser quand elles débuteraient.

L’est de la RDC, riche en minerais précieux, est en proie à une instabilité chronique provoquée par des groupes armés locaux et étrangers qui s’affrontent pour des raisons ethniques, économiques ou foncières. Ils sont accusés de graves exactions (massacres, viols, enrôlements d’enfants, pillages) contre les civils.

Il revient à l’ONU « d’accentuer les pressions sur les groupes armés étrangers en l’occurrence les ADF et FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), en vue de mettre un terme aux agressions meurtrières contre la population civile », écrit la VSV.

Opposée au régime du président ougandais Yoweri Museveni, l’ADF est présente depuis 1995 dans l’Est congolais. En janvier, l’armée et la Monusco ont lancé des attaques qui l’ont affaiblie mais les rebelles ont repris l’initiative depuis quelques mois.

Les FDLR sont majoritairement composés de Hutus qui ont fui le Rwanda en 1994, et dont certains avaient pris part au génocide contre les Tutsi. En mai, les FDLR ont entamé un processus de reddition volontaire, espérant ainsi obtenir un dialogue avec Kigali, qui s’y refuse. Le processus est actuellement en panne.