Bukavu (RD Congo) – Les Casques bleus et l’armée congolaise ont indiqué avoir lancé lundi matin une offensive contre les rebelles burundais des Forces nationales de libération (FNL) dans l’Est de la République démocratique du Congo.
L’opération a permis de prendre plusieurs bases de ces rebelles hutu près de la frontière avec le Burundi, dans la province congolaise du Sud-Kivu, a affirmé le lieutenant-colonel Félix-Prosper Basse, porte-parole militaire de la Mission de l’ONU au Congo (Monusco).
L’opération a été lancée ce matin vers 6h30-6h40 (4h30-4h40 GMT) et a permis de capturer les bases des FNL dans la zone de Ruhoha, dans les environs de la ville d’Uvira, a ajouté l’officier, joint par téléphone.
Cette opération va durer 45 jours et peut être renouvelée compte tenu de la situation sur le terrain, a déclaré de son côté le colonel Patrick Opia, commandant des opérations pour les Forces armées de la RDC (FARDC). L’opération va se poursuivre jusqu’à l’anéantissement total des rebelles FNL et va s’étendre aux autres groupes armés locaux qui refusent de désarmer, a-t-il ajouté.
Du côté des Casques bleus sont engagés des membres du contingent sud-africain de la brigade d’intervention de la Monusco, corps spécial autorisé à utiliser la force de manière offensive, soutenus par des hélicoptères d’attaque sud-africains et ukrainiens, a indiqué le colonel Basse.
Des opérations de traque et de bouclage sont en train d’être intensifiées dans la zone, a-t-il affirmé, sans faire état de victimes dans un camp ou dans l’autre, ni de prisonniers.
Uvira est située en bordure du lac Tanganyika à environ 120 km au sud de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu.
Le colonel Basse a ajouté que l’opération était planifiée depuis longtemps et qu’elle n’avait aucun lien avec les affrontements récents ayant fait une centaine de morts au Burundi entre forces de l’ordre et un groupe de rebelles venus de RDC, à l’identité encore mystérieuse, que l’armée burundaise a accusé lundi d’avoir cherché en vain à déstabiliser le pays avant des élections clés devant avoir lieu en mai.
Selon le colonel Basse, l’offensive lancée lundi entre dans le cadre d’une opération plus large contre tous les groupes armés au Sud-Kivu et vise en particulier à réduire la capacité de nuisance des FNL, qui selon l’ONU compteraient 500 à 600 combattants en RDC.
Interrogé sur la question de savoir si les opérations lancées contre les FNL ne risquaient pas de compromettre ou de décaler le lancement de l’offensive dont les autorités congolaises et l’ONU ont menacé les rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), qui avaient jusqu’au 2 janvier pour déposer les armes, le colonel Opia a déclaré : Bien au contraire cette opération est un avertissement aux FDLR que les FARDC et les Casques bleus sont déterminés à les frapper fort.
Cette action conjointe des FARDC et de la Monusco […] est un signal fort pour tous les groupes armés, y compris les FDLR: il faut faire le choix de la paix et désarmer volontairement, a déclaré le chef de la Monusco, Martin Kobler, dans un communiqué.
L’est de la RDC, où sévissent une cinquantaine de groupes armés étrangers ou congolais, est déchiré par les conflits armés depuis plus de vingt ans. Une cinquantaine de groupes armés étrangers.