Le ministre burundais de l’Intérieur a mis en garde vendredi contre toute tentative de « soulèvement » dans le pays, au lendemain d’une grande manifestation de soutien à un journaliste, orchestrée, selon lui, par une opposition prête à tout pour saboter les prochaines élections.
Aucun décompte n’a été fourni, mais selon un journaliste de l’AFP sur place, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de Bujumbura pour accueillir le directeur de la très populaire radio RPA, Bob Rugurika, tout juste libéré sous caution.
« On suivait de près depuis un bon moment ceux qui appellent la population à se soulever, (…) ce qui s’est passé hier est en réalité un test, un test des uns et des autres pour voir s’ils pourront faire ce qu’ils projettent de faire », a affirmé le ministre, Edouard Nduwimana, à l’AFP.
« Notre Constitution reconnaît que les gens peuvent manifester, mais ce qui s’est passé hier (…) ça a été plutôt un soulèvement très organisé », a-t-il ajouté.
M. Nduwimana estime que l’objectif des organisateurs de la manifestation — selon lui la RPA alliée à l’opposition — est de faire tomber « les institutions », et d' »empêcher qu’il y ait des élections dans notre pays ».
« Je crois que chacun doit apprendre les leçons de ce qui s’est passé hier, et prévoir l’avenir », a prévenu M. Nduwimana, laissant entendre que la prochaine fois, le pouvoir ne laisserait pas faire.