Exclusif – La FIFA pourrait-elle être présidée par une femme ? C’est une question qui, jusqu’ici, ne se posait pas. Mais depuis la démission-surprise de Sepp Blatter, tous les scénarios sont possibles.
Lydia Nsekera est une femme de poigne. Ce n’est pas pour rien que l’une de ses héroïnes est l’ancienne première ministre britannique Margaret Thatcher. Pour cette Burundaise de 48 ans, être une femme dans un monde d’hommes ne l’effraie pas. [Photo : Lydia Nsekera en compagnie de Sepp Blatter]
« Le football est un milieu d’hommes, soutient Mme Nsekera. Si vous voulez entrer dans le football en disant que vous êtes une femme, les hommes vont vous regarder d’abord comme une femme. Ils ne vous verront pas comme une personne qui connaît et qui aime le football. »
Lydia Nsekera a connu toute une montée dans le monde du football. Elle a été la première femme à présider une fédération en Afrique, celle du Burundi.
Puis, c’est l’apothéose. Elle devient la première femme à entrer dans le club sélect de la toute puissante Commission exécutive de la FIFA.
Il est inutile de rappeler que les questions autour du scandale que vit son organisation la rendent légèrement embarrassée.
« En général dans le sport et dans le football aussi, il faut une certaine discipline, un respect des règles, ajoute la Burundaise. C’est comme dans une famille. »
La présidence, le rêve
Quand on lui demande si un jour, une femme pourrait présider la FIFA, sa réponse ne se fait pas attendre.
« Oui, un jour, ça va arriver, croit Mme Nsekera. Mais je ne peux pas dire que ça va être demain ou après-demain. »
Prudente dans ses réponses, elle finit par avouer que si on lui demandait de présider la FIFA, elle ne dirait pas non.
« Oui, je serais fière! J’ai été éduquée comme un militaire (rires). Ce sont des ordres. Si un groupe vous désigne comme leur chef, que ce soit à la FIFA, dans d’autres organisations ou dans une famille, vous êtes le chef. “Nous, on a pensé que vous devez faire ça, vous devez nous guider.” Je le fais. »
Et si elle devenait présidente, quel type de présidente serait-elle?
« La personne qui va venir, qui va diriger la FIFA demain, devra continuer les réformes, mais pour l’intérêt des cinq confédérations », conclut-elle.
Derrière cette dernière réponse de Lydia Nsekera, on peut y voir une première attaque en direction de la fédération la plus nantie : l’Europe. Son président, Michel Platini, est d’ailleurs pressenti pour remplacer Sepp Blater.
La course à la présidence est peut-être déjà commencée…
Un texte de Robert Frosi