Décidément, chaque jour nous apporte son lot de nouvelles certaines plus alarmistes que d’autres, en passant par des bonnes et des agréables. Cette fois-ci, il s’agit d’un groupe néocolonial qui a pignon sur rue, qui préfère agir dans l’ombre tout en prenant suffisamment de précautions afin que son action reste discrète mais efficace. Il s’est donné un cadre de travail dit « VLAXF » qui lui sert de laboratoire d’idées et d’analyses programmatiques, avec en point de mire le pouvoir en place à Gitega qu’il faut absolument rayer sur l’échiquier politique burundais.
Si le Burundi est sous sanctions injustes de l’Union Européenne, ce groupe y a une part très importante si ce n’est la totalité. Il est évidemment ardu de comprendre les tenants et les aboutissants des motivations qui les gardent mobilisés contre un pouvoir qui ne leur a rien fait. Mais dixit la fable de Lafontaine « du loup et de l’agneau ». Cette fable illustre une morale et met en scène des animaux pour mieux évoquer les hommes. Elle met en évidence une réalité cruelle à portée universelle : le dialogue entre le loup et l’agneau met en évidence le comportement de celui qui non seulement exerce sa violence sur le plus faible mais cherche à la justifier.
Tu seras châtié de ta témérité dit le loup en s’adressant à l’agneau. Et je sais que de moi tu as médit l’an passé. Comment l’aurais-je fait si je n’étais pas né ? Reprit l’Agneau, je tette encore ma mère. Si ce n’est toi, c’est donc ton frère. Je n’en ai point. C’est donc quelqu’un des tiens. Car vous ne m’épargnez guère, Vous, vos bergers, et vos chiens. On me l’a dit : il faut que je me venge. On connait la suite.
Il s’agit dans cette fable de déployer une histoire dont l’issue est connue d’emblée. L’argumentation logique et sincère de l’agneau est broyée par la mauvaise foi du loup et la morale initiale prend tout son sens. La raison du plus fort ne représente pas la logique du plus brillant mais les motifs ultimes du puissant qui ne sont pas littéralement les meilleurs mais qui triomphent de tout.
Sûr de son bon droit, ce groupe a identifié et formé en catimini un traître à la Nation burundaise, aux arts de la guerre jusqu’à lui décerner un certificat d’officier militaire. A l’heure-ci il est posté quelque part dans la région des grands lacs et n’attend plus que l’ordre de fondre sur le Burundi (espère-t-il) et prendre le pouvoir par les armes endéans une période qui ne dépassera pas 6 mois dit-il. Confiant en ses moyens, ses capacités et l’opérationnalité de sa stratégie, le mois d’août a été désigné comme devant être le momentum pour ouvrir les hostilités car dit-il, ça a trop duré.
A la vue de l’agneau, le loup n’avait qu’une seule idée en tête, manger à satiété, le dialogue entre les deux protagonistes et l’argumentaire très simple, illogique et fallacieux du loup n’était que baliverne, car le loup lui, savait inexorablement que seule la fin justifie les moyens. La raison du plus fort est toujours la meilleure.
C’est depuis 2005 que des plans ont commencé à être ourdis par les néo-colons contre le Burundi, convaincus que seul un régime fort (dictatorial) serait de nature à correspondre au model de gouvernance auquel le peuple burundais peut aspirer, la démocratie étant un luxe réservé à une autre catégorie de peuples à laquelle le Burundi n’appartient pas. La volonté et la détermination affichées par les Burundais pour un régime démocratique issu des urnes, croisent réciproquement la même force des néo-colons qui naguère étaient parvenus à imposer dès les années 60, pendant plus de 40 ans, un régime dictatorial des plus violents dans la région des grands lacs (massacres en 1965, 1969, 1972, 1988, 1993-), pour eux ça n’était que du bonheur, le paradis sur terre.
La poursuite du projet visant le changement de régime au Burundi via diverses méthodes révolution de couleur, coup d’état militaire, société civile violente, mouvements d’insurgés, attaques armées à partir des pays voisins, création de conglomérats d’opposants nourris et blanchis jouant les caisses de résonance, etc.. Ne peut qu’inviter les Burundais à rester vigilants, le loup rode dans et dehors.
Osons inviter les membres de ce groupe des « huit » à se ressaisir et à compatir avec le peuple burundais qui n’aspire qu’à vivre dans le petit réduit que le Très Haut leur à donner en partage, surtout que la nation burundaise n’est une menace pour personne. Sauf que la raison du plus fort est toujours la meilleure.
Ruvyogo Michel