L’équipe de l’ONU devra « travailler avec le gouvernement burundais et les autres protagonistes pour soutenir un processus de dialogue politique crédible » et « conseiller » Bujumbura sur la sécurité et les droits de l’homme, souligne M. Ban Ki-Moon dans la lettre qu’il a fait parvenir le 30 novembre dernier au Conseil de Sécurité.
Le secrétaire général souligne qu’étant donné les réalités politiques existantes et les conditions de sécurité sur le terrain, la seule option réaliste pour le moment est une mission politique. Il recommande cependant au Conseil de « réviser le mandat de la présence de l’ONU (au Burundi) en fonction de l’évolution de la situation ».

La mission politique que l’ONU maintenait au Burundi a quitté le pays le 31 décembre 2014 à la demande du gouvernement et conformément aux différentes résolutions qui avaient évolué selon les informations contenues dans les rapports d’évaluation et de la configuration Burundi de consolidation de la paix. Un départ qui avait suscité une levée de boucliers de la part de l’opposition et de la société civile derrière les manifestations contre la candidature de Nkurunziza.

Les observateurs de l’ONU chargés de surveiller les dernières élections ont eux aussi terminé leur mission. L’ONU revient ainsi par la grande porte pour appuyer le dialogue politique entre le gouvernement et l’opposition. Mais où? Au Burundi?

A New York, le Conseil de sécurité des Nations unies se penchait lundi 30 novembre sur le cas du Burundi. La dernière fois, le 12 novembre, une résolution avait décidé que le nouvel émissaire de l’ONU pour le Burundi, Jamal Benomar, avancerait des propositions concrètes pour y régler la crise qui dure depuis plus de six mois. Le diplomate marocain a ainsi présenté les différentes options possibles afin de mettre fin aux violences qui ont fait plus de 250 morts et provoqué le déplacement de 280 000 personnes ces six derniers mois.

Les hypothèses d’une mission politique spéciale ou d’une opération de maintien de la paix ont été présentées, mais en l’absence de conflit armé ouvert, on en est encore loin. Pour le moment, côté onusien, on s’oriente plutôt vers l’envoi d’une équipe de soutien au dialogue politique entre pouvoir et opposition.

Blocages

Vu le blocage de la situation, l’ambassadeur britannique à l’ONU Matthew Rycroft considère cela comme « un minimum ». « Il n’y a pas de dialogue entre les partis actuellement au Burundi. Il y a un processus mené par le président Museveni de l’Ouganda, mais en fait il n’y a pas de fond, pas de substance dans ce dialogue. Et donc la première question pour nous tous autour de la table, c’est : « comment peut-on pousser les parties vers ce vrai dialogue ? » »

Pour mettre un peu plus la pression sur le régime, mais aussi sur certains membres de l’opposition qui ne participent pas à l’apaisement, le Conseil de sécurité envisage de se rendre prochainement sur place, à Bujumbura, comme il l’avait fait en mars dernier.

Moins d’un an après avoir dû mettre un terme à sa longue présence politique au Burundi, l’ONU espère pouvoir de nouveau peser diplomatiquement et rétablir la sérénité dans le pays.

RFI