Les manifestations à caractère insurrectionnel, les appels au génocide, la tentative de coup d’Etat, la tentative de diviser l’armée, les tentatives d’envoi d’une armée étrangère d’occupation, le gel des aides européennes, les sanctions ciblées et une campagne médiatique et diplomatique hostile, savamment orchestrée, n’ont pas produit de résultats escomptés par les détracteurs du pouvoir de Pierre Nkurunziza.
Mais, au-delà de cette résistance réussie du président Nkurunziza, des têtes et non les moindres sont tombées et continuent de tomber sous les balles. Il est vrai que les burundais dans leur façon de vivre ont tendance à réduire toute mort dans des phrases comme : « umuntu apfa hageze »(quand il est temps de mourir, on n’échappe pas), c’est soit une manière de justifier leur incapacité à se protéger ou tout simplement une façon de se consoler et ne pas céder à la panique.
Le pouvoir de Bujumbura doit savoir que la sécurité est un des indicateurs majeurs de la stabilité du pays. La vigilance doit être maximale. Même si le risque zéro est quasi inexistant, il faut faire le maximum. En Europe surtout en France et en Belgique, pays qui soutiennent les insurgés burundais, dans chaque coin de la rue de Paris et de Bruxelles, des militaires et des policiers lourdement armés surveillent les faits et gestes de chaque passant. Au Rwanda, pays qui entraine militairement les refugiés burundais, dans la ville de Kigali, à chaque 500 m de la rue, des informateurs et des policiers guettent tout mouvement suspect, captent tout mot critique.
C’est donc très incompréhensible, qu’à Bujumbura où l’on doit à chaque fois prouver que tout va bien devant les yeux grandement écarquillés de certains membres du conseil de sécurité de l’ONU et l’Union Africaine, le même dispositif draconien de sécurité ne soit ou du moins soit, mais de façon dérisoire. Il faut toutefois reconnaître que le cas du Burundi est très complexe du fait qu’il y a des membres et des sympathisants de l’opposition radicale dans l’administration publique, dans les corps de défense et de police, ce qui n’existe pas au Rwanda où toute opposition à Kagamé est mortifère. Pourquoi ne pas faire comme lui ?
Un autre fait qui montre que le pouvoir Bujumbura est plus tolérant que les Saints, c’est sa manière de gérer la provocation rwandaise. Il pense que par des déclarations de protestation, par des discours d’indignation, par plaintes déposées ici et là, on parviendra à fléchir la pensée de Kagamé sur le pouvoir de Bujumbura, non et jamais. Kagamé est un stratège, un criminel sans scrupule. Il planifie son plan de liquider le pouvoir de Nkurunziza dans le court et le long terme. Va-t-il y parvenir ? C’est une autre question. Mais entre temps les assassinats ciblés à Bujumbura semblent être une question préoccupante. Qui est le suivant ? Telle est la question que seul Kagamé peut répondre.
Il ne suffit pas d’être journaliste d’investigation en criminologie pour comprendre le genre et l’orientation de ces assassinats ciblés. Si tous ces assassinats sont planifiés au Rwanda, certains burundais de l’opposition radicale en sont aussi promoteurs. Chaque fois avant que le sang coule, ces burundais de l’opposition justifient leurs actes.
N’est ce pas qu’avant l’assassinat de l’Honorable Hafsa Mosi, Pancrace Cimpaye avait déjà prononcé sa condamnation à mort ? Et Maintenant ce Pancrace se la coule douce en Belgique et la RFI comme d’habitude charge cette mort sur le dos du gouvernement Burundais. Quelle honte !
N’est ce pas qu’avant l’assassinat du Lieutenant Colonel Darius Ikurakure, Pacifique Nininahazwe avait déjà prononcé sa condamnation à mort ? Et ce Pacifique Nininahazwe, très tranquille la vie, se targue d’avoir fait disparaître la mauvaise herbe. Ça frustre non !
Le pouvoir de Bujumbura doit prendre des mesures d’état d’urgence et traquer sans merci toutes ces taupes et leurs patrons. La sécurité d’abord !
Par Mark Bukuru
Directeur – BurundiGeo (Institut d’Analyse Stratégique de la Géopolitique du Burundi et des Grands Lacs)
Mark Bukuru