Anatole BACANAMWO , en connaisseur des questions diplomatiques, analyse le Message du Chef de l’opposition Politique extra parlementaire au Burundi’.
Le président du parti FNL et surtout chef de l’opposition politique extra parlementaire au Burundi, Monsieur Jacques BIGIRIMANA, vient de lancer un message d’une importance capitale, concernant la diaspora Burundaise et l’avenir des relations Belgo-Burundaises ainsi que celles avec le Rwanda.
Je ne reviendrai pas ici sur les détails de ce message, on ne peut plus explicite, Cfr Radio BUJUMBURA Internationale de ce samedi 10 décembre 2016 à 9:00, je voudrais simplement évoquer les implications directes d’un tel développement en des responsabilités en question.
1.Concernant les Burundais de la diaspora
Dans son message, le chef de l’opposition politique insiste sur les conséquences prévisibles qu’entraînerait la fermeture de l’Ambassade du Burundi à Bruxelles, sur la communauté burundaise résidant dans ce pays, et détentrice, en bon nombre, du passeport Belge.
Si cela devait malheureusement arriver, des milliers de burundais , pas nécessairement activistes politiques, seraient pénalisés par ceux que le chef de l’opposition politique appelle avec raison, » des dizaines d’individus agissant uniquement pour leurs propres intérêts ».
En effet, dans ce cas de figure, le passeport Belge devenant indésirable au Burundi et l’Ambassade burundais à Bruxelles étant fermée, il faudrait, pour les Burundais de Belgique, impérativement se rendre à Bujumbura pour obtenir le passeport biométrique. Ce qui poserait évidemment beaucoup de soucis,notamment au niveau administratif, car comment se rendre précisément au Burundi, sans ni documents de voyage, tenant lieu, ni visa?
Comme solution à ce premier problème, le président de l’opposition politique espère d’abord, qu’on n’en arrivera pas là, et conseille ensuite, aux ressortissants burundais activistes ou pas, de se désolidariser, si possible, de ces individus; Et à ces derniers, de revenir à la raison, car ils ont encore le choix d’arrêter les hostilités.
Et là, les opposants radicaux vont devoir être raisonnables et adapter pour une fois, un profil bas; car le médiateur Président MKAPA, parlant au nom des responsables de l’initiative régionale EAC, UA , mais aussi des Nations Unies qui l’ont mandaté , a été très clair dans sa déclaration, lors de sa récente visite à Bujumbura. Et d’après mes sources, il s’agit d’un message concerté.
Et si des activistes burundais de la diaspora optent malgré tout, pour les hostilités, personnellement, je pense que ce serait pour eux, la pire des options, car ils auraient fort affaire avec la population burundaise, désormais farouchement hostile à une quelconque rébellion. Et à mon avis, même leurs soutiens extérieurs ne les suivraient pas dans une telle aventure.
2.Concernant les pays étrangers, Belgique et Rwanda en particulier.
Pour la Belgique, le chef de l’opposition politique regrette le fait qu’une mauvaise lecture de la question Burundaise par des décideurs belges,ou alors un positionnement intéressé de certains d’entre eux, risquent d’hypothéquer l’avenir des relations entre le Burundi et la Belgique.
Le chef de l’opposition politique alerte aussi les autorités belges sur le risque de devoir gérer de centaines de nouveaux réfugiés qui, s’il advenait qu’ils soient indésirables dans les pays de la région, adhérant à la dynamique de paix en cours, ces réfugiés, au lieu de rentrer, bon nombre d’entre eux, se rabattraient aux pays occidentaux, dont la Belgique, qui semblent encore leur être favorables.
Comme solution, Mr BIGIRIMANA, espère que des autorités Belges et Burundaises clairvoyantes, auront un sursaut et assez d’intelligence pour éviter ce scénario de rupture. Un tel dérapage n’arrangerait pas non plus les tenants de la confrontation ci- haut cités, qui semblent l’entretenir.
Pour le Rwanda, MR BIGIRIMANA estime avec raison là aussi, que le chef de l’État Rwandais, généralement alerte, a reçu de fausses informations de ceux qui rêvent d’une confrontation entre le Burundi et le Rwanda. Il est notamment demandé au Président Rwandais d’envisager un retour des réfugiés dans leur pays, afin d’ adhérer à la dynamique de paix et de sécurité en cours au Burundi.
En conclusion, il faut saluer ce Message réaliste, sincère et sans langue de bois, de Mr Jacques BIGIRIMANA qui, pour rappel, précise, qu’il s’exprime au titre de: Chef de l’opposition politique, extra parlementaire , et non pas au non du Gouvernement du Burundi .
Au vu de sa position au Burundi, et étant donné sa grande connaissance des dossiers, le chef de l’opposition politique extra parlementaire est en effet, assez bien placé pour contribuer à la recherche d’une solution rapide et durable, sans évidemment se substituer au médiateur Président Benjamin MKAPA qui reste incontournable.
Anatole BACANAMWO