Tout de go, il déclare que ses interventions sur la toile n’engagent que lui ? Difficile à comprendre venant de quelqu’un qui a présenté ses lettres de créances et qui officie régulièrement et normalement en tant que représentant du pays qui l’a envoyé. Quelqu’un pourrait mieux sonder la convention de Vienne en matière diplomatique, un Ambassadeur le reste qu’il soit dans un environnement officiel ou non. La preuve son immunité diplomatique est sans limite quelque soit l’espace et/ou le temps, sur tout le territoire d’accréditation.
Peut-on penser qu’il agit dans le sens des actions qui ont échoué dont son pays d’origine était parmi les plus virulents et les plus engagés, à voir le nombre de résolutions proposées au Conseil de Sécurité de l’ONU et à l’Union Européenne ? Ou s’agit-t-il d’une méprise lancée par inadvertance ? Est-il que, comme il le sous-entend lui-même, il ne faut pas donner trop d’importance à son tweet car tenant compte de l’évolution actuelle des choses, certaines considérations sont déjà dépassées et l’Afrique ne sera plus aussi naïve comme dans le passé, le futur se dessine et se conjuguera différemment.
De qui se moque-t-on ? De soi ? Des Burundais ? Quelque soit la réponse ironique ou sérieuse, il aura raté une occasion de s’abstenir d’intervenir dans une matière qui n’est pas de son ressort. Devra-t-il dorénavant se prononcer également sur les fournitures que le Burundi importe y compris certains produits d’usage quotidien mais très important, par exemple les papiers hygiéniques ? Non, non et non, c’était peut être de l’humour, toutefois caustique, qu’on aurait pu se passer sans que personne ne s’en aperçoive, lui y compris.
Un jour quelqu’un avait dit que si le Burundi posait un geste de bonne volonté en adoptant par exemple la fameuse monnaie qui est utilisée dans les anciennes colonies de son pays, laquelle monnaie prolonge les effets pervers de la colonisation, peut-être qu’au lieu d’humour caustique, le Burundi aurait droit aux éloges comme à l’égard de certains dirigeants qui signent tout avant d’analyser mais qui demeurent de bons élèves car très obéissants. On veut nous faire oublier que la souveraineté nationale rime avec les intérêts nationaux et ces derniers sont définis par les directement concernés à savoir les citoyens du pays en question.
Les Burundais ont acquis un avion présidentiel conformément aux critères qu’eux-mêmes avaient fixé. Qu’il soit performant ou moins, trop ancien ou non, confortable ou peu,… il ne revient pas à un quidam étranger soit-il Ambassadeur d’évaluer la pertinence ou non de cet acquisition. Tout au plus, le jour où on l’invitera à utiliser ce moyen de transport, il n’aura qu’à décliner l’invitation et ça sera de son droit.
C’est vrai aussi que le Burundi ne dispose pas de moyens matériels aussi riches et variés comme son pays, toutefois ça n’est pas une raison de le couvrir de railleries. Les Burundais forment un peuple digne et fier, cela ne va pas s’annihiler par quelques propos déplacés ou outrageux. Qui devrait s’en offusquer ? Personne. En définitive, on reconnait l’arbre par son fruit et on donne (ou dit) toujours quelque chose à son image. Restons Zen, c’est surement la langue qui a fourché.
Ruvyogo Michel