La mort de Mr Gaston Soumialot (par Amisi Soumialot, son fils cadet), affaire Ntamagara…

A savoir, il était aussi un homme marié et responsable de famille, dont le mariage avait connu le marathon de plus de 50 ans avec la femme qui lui avait fait compagnie pendant tout le parcours de sa vie, dans le malheur comme dans le bonheur : »Maman Rose Mwamini Kyondo Ngalu », avec qui il avait eu 6 enfants : Jean Pierre Ongo Soumialot (décédé 1991), Leopold Amisi Soumialot (moi-même), Gaston Choma Soumialot (décédé 1991), Marcel Ntenzi Soumialot, Ambroise Elongo Soumialot, Patrice Olela Soumialot. Il avait aussi eu un enfant né pendant la longue séparation avec sa famille à cause de raison politique et notre petit frère s’appelle Michel Mukenge Soumialot…

Moi, à cette occasion je voudrais bien évoquer un peu touchant le véritable parcours de l’histoire de la vie politique de mon père, surtout sur le point touchant son retour de Dar-es-Salam à Kinshasa et le rapport entretenu avec Mobutu, Car c’est un aspect mal connu de sa vie politique et on en a trop parlé en déformant la vérité.

          de gauche à droite Seb Ramazani, LD Kabila, Gaston Soumialot.

Mon père est une figure célèbre mais presque oubliée du nationalisme révolutionnaire congolais : celle de Gaston Soumialot dont le nom et l’action, intimement mêlés à ceux de Patrice Emery Lumumba, Pierre Mulele, Laurent Désiré Kabila, le Général Nicolas Olenga et Gbenye Christophe, ont profondément marqué l’histoire du Congo à travers la rébellion qui avait embrasée l’est et l’ouest du pays au cours des cinq premières années de l’indépendance. L’homme qui a créé les Simbas et conduit en 1963-1964 dans le Nord Katanga, Maniema, le Kivu et la province orientale une guerre insurrectionnelle sans merci contre le régime en place à Léopoldville, Gaston Soumialot Ete Tambwe, universellement connu sous le nom de Soumialot nous quitte aujourd’hui…..

Le chef révolutionnaire lumumbiste le plus célèbre de l’histoire de la RDC avec Pierre Mulele et Laurent Désiré Kabila (héros national), cette année 2007 coïncide par ailleurs avec le 44ème anniversaire d’un certain nombre d’évènements croisés dont l’impact et l’évolution ont considérablement modifiée la physionomie politique du pays. Il apparaît en effet que les actions militaires menées dans le Kwilu des 1963 ont servi de modèle et inspiré les responsables de la lutte introduite dans l’est du pays et qui a débouché sur la proclamation de la République populaire du Congo à Stanleyville (Kisangani).1963 est en effet une date charnière : l’opposition au gouvernement change de nature et de terrain cette année-là ; elle quitte la champ théorique du débat parlementaire pour se matérialiser dans l’action révolutionnaire pratique, infléchissant ainsi de façon déterminante l’évolution de l’histoire de la RDC et des nationalistes….

Après l’arrestation de Antoine Gizenga, vice-premier ministre qui avait installé un gouvernement lumumbiste à Stanleyville sous l’approbation de Patrice Emery Lumumba (octobre 61-février 62), Pierre mulele, ancien ministre de l’éducation et de la jeunesse, qui le représentait au Caire et avait fui en chine à son arrestation, rentré de Chine à la mi-juillet 1963. Il prend aussitôt le maquis dans le Kwilu et organise la résistance au gouvernement central que les partis fidèles à Patrice Emery Lumumba combattent en raison des brimades et du harcèlement dont ils sont l’objet. La création du CNL (Conseil national de libération du Congo) est une réponse aux tentatives de musellement de l’opposition par le gouvernement et aux menaces de tout genre que ce dernier fait peser sur l’expression démocratique.

Les brimades, harcèlement et autres violences contre les membres de l’opposition parlementaires culmineront avec les ordonnances interdisant l’activité des partis politiques prises par le président Joseph Kasa Vubu à la clôture de la session parlementaire de 1963. Les chambres sont mises en congé sine die.

Le CNL regroupe autour du MNC/L les partis fidèles à Patrice E. Lumumba opposés à la politique de répression antinationaliste et de rapprochement avec Tchombe Moise que mène le gouvernement Adoula. L’objectif déclaré de ses fondateurs-Christophe Gbenye (président MNC/L et président du CNL), Mukwidi (PSA), A Lubaya (UDA), le CEREA,LE BALUBAKAT et autres, tous dirigeants de partis d’opposition de sensibilité lumumbiste, c’est « la décolonisation totale et effective du Congo, dominé par la coalition des puissances étrangères » ainsi que le proclame le manifeste du mouvement début octobre 1963. Il s’agit là d’un objectif à terme, qui s’analyse en quelque verbes clés épinglés dans le catéchisme du révolutionnaire » et le programme d’action du CNL : »libérer le Congo de l’emprise impérialiste et néo-colonialiste, reconquérir l’indépendance nationale et restaurer la souveraineté populaire, briser le joug de l’impérialisme des USA pour permettre une vie nationale libre, garantir et élever le niveau de vie des masses laborieuses, développer l’économie nationale, restaurer et recouvrer la souveraineté internationale par la pratique du neutralisme positif ». Dans l’immédiat, le résultat recherché consiste dans l’abolition totale du régime fantoche au pouvoir et son remplacement par un gouvernement du peuple, pour le peuple et par le peuple ».

Exilé à Brazzaville dans le dernier trimestre 1963, le CNL s’y active à s’implanter effectivement sur terrain à l’intérieur du pays tout en développant une intense activité extérieure visant à se faire reconnaître par les pays progressistes ». A l’intérieur, Gaston Soumialot secondé par Laurent Désiré Kabila reçoivent la mission de la part du président GBenye Christophe d’aller sur le terrain mener des actions devant aboutir à la libération des territoires de l’est de l’emprise du gouvernement marionnette de l’impérialisme. Laurent Désiré Kabila s’infiltre dans le Nord-Katanga pour y mener la rébellion que l’on sait. Gaston Soumialot débarque à Bujumbura où il travaille les populations du Kivu et Maniema par une intense action de propagande persuasive et d’endoctrinement idéologique. Si bien que lorsqu’il met le pied sur le sol congolais, les populations de la région sont largement gagnées aux idées des nationalistes révolutionnaires lumumbistes et le CNL dispose de troupes relativement importantes, disséminés dans la région d’Uvira, la vallée de la Ruzizi et les plateaux du Nord Katanga. Les hommes sont armés vaille que vaille de flèche, de machettes, de bâtons, de sagaies, de quelques fusils aussi qui complètent ce qui ressemble plus à un attirail qu’à un arsenal. Mais tous porteurs d’armes modernes ou d’arcs antiques et de lances, sont sur le pied de guerre, enthousiastes et prêts à affronter l’armée nationale congolaise…

Les menés de Soumialot au Kivu sont largement facilités par la connaissance que le leader lumumbiste possède du pays, des hommes dont il parle la langue et connaît les mentalités. Car celui même qui était le directeur chargé de la propagande du MNC/L et c’est lui qui avait fait la mise en place du parti MNL/L au Maniema, Kivu et Nord Katanga, comme aussi c’est lui qui avait fait les campagnes pour les élections du MNC/L dans ces territoires à l’époque. Né le 23 mars 1922 à Ngom, village du secteur Malela dans le territoire de Kasongo (Maniema) et fils de « Pene Ongo Kahodi et de Sompo Kabika », Gaston Soumialot Ete Tambwe est un enfant du pays. Il a passé sa jeunesse et une partie de sa vie professionnelle dans la région. Engagé comme agent à la Sedec à l’issue de ses études moyennes, il va rayonner dans toute cette région ainsi que dans les régions proches :Kasai, Kivu et Katanga, passant d’une succursale à l’autre de l’établissement employeur. Il séjourne ainsi à Albertville(Kalemie), Bukavu, Kalundu, Mulongo, Luluabourg (Kananga). Dans cette dernière ville, Soumialot révélera un aspect mal connu du profil de ce personnage coulé dans le bronze inaltérable du révolutionnaire raide, austère et sans fantaisie. Les anciens du chef-lieu du Kasai se souviennent des rencontres palpitantes que livrait le F.C. Kasai, équipe de football créée par un grand commerçant de la place, M Simon Israël et dont l’entraîneur, apprécié de tous pour son efficacité, sa sportivité, son dynamisme et son dévouement au sport et à la jeunesse, n’était autre que Gaston Soumialot. Le F.C.K, plusieurs fois champion du Kasai, n’a rien perdu de son prestige d’antan puisqu’il évolue aujourd’hui dans le championnat provincial sous le nom prestigieux de A.S. Bantou Toujours au service de la Sedec, Gaston Soumialot arrive à Kinshasa dans les années 51. C’est dans cette ville qu’il entre de plain-pied dans le champ politique pour ne plus en sortir. Il avait bien, quelque temps avant sa montée vers la capitale, crée une petite formation dénommée « Parti du peuple » à Bukavu. Mahamba Alexandre, Salumu Ambroise et certain Debooth, tous du MNC/L, en avaient entendu parler ; ils le harponnent aussitôt arrivée à Kin.

C’est avec Lumumba qu’il va donc faire sa véritable entrée dans la vie politique impérative en devenant très vite directeur national à la propagande. A l’indépendance, sous demande de la population de Maniema, Lumumba le nommera du reste commissaire de District à Kindu dans son Maniema natal. Peu après.il entrera dans le gouvernement provincial comme ministre de la Justice. Il n’y reste pas inerte. C’est à son initiative que le Maniema sera administrativement séparé du Kivu pour former une entité provinciale distincte ayant pour capitale Kindu.

Soumialot a des démêlés fréquents avec le chef du gouvernement. Il sera arrêté dans un obscur « complot des Swahili » et transféré à Kinshasa où il sera incarcéré. Libéré en juin 1962 il reprend son activité dans le MNC/L dont il assume les responsabilités liées à la propagande jusqu’à son envoie en mission dans l’est du pays par le chef du CNL (Christophe Gbenye).

Le cahier des charges est clair et concis : implanter un front Est de la nouvelle structure, organiser et coordonner l’action révolutionnaire que les nationalistes ont décidés de mener contre l’oppression du pouvoir fantoche » de Kinshasa, Le CNL sera le fer de lance de la lutte armée que l’histoire a retenue sous le nom de « Rébellion ». Le front de l’est, animé par Soumialot et Laurent Désire Kabila, a retenu l’attention du monde entier pendant trois longues années. Il constitue la matrice de la République populaire du Congo dirigé par Chistophe Gbenye, Gaston Soumialot, le Général Nicolas Olenga,Thomas Kanza, Antoine Bula Nyati, Laurent Désiré Kabila.

A la tête de la lutte insurrectionnelle, commandant les opérations de l’APL (Armée populaire de libération) sur le terrain, Gaston Soumialot et le général Nicolas Olenga ont tenus plusieurs mois en échec l’action des troupes gouvernementales aidés par les Américains, flanqués de mercenaires blancs de toute nationalités. Les hauts faits d’armes qui, de Uvira à Bukavu et Stanleyville, en passant par Kalemie, Kaliba, Ubundu, Kilo-Moto ou encore Kamanyola, ont émaillé l’avancée des Simbas, sont dans toutes les mémoires. Ils ont fait l’objet des récits hallucinants de violence et de cruauté. Néanmoins, on trouve plus d’un témoignage attestant, de la part de Gaston Soumialot, une délicate attention et une courtoisie permanente à l’égard des étrangers blancs et la volonté manifeste de faire une guerre « propre ». Un grand nombre de documents (ordres, communiquées, rappels, décisions) corroborés par des récits de témoins oculaires le souci de ce chef de guerre de respecter les populations et leurs biens, de leurs épargner le plus de souffrance possible. Ce nationaliste intransigeant était indubitablement préoccupé de l’image publique de la Rébellion qu’il dirigeait. Il voulait donner à la lutte populaire une image positive, la plus favorable possible et faire la différence face à une armée gouvernementale qui n’a pas souvent brillé par son comportement à l’égard du peuple au cours de cette période, une armée dont les traditions de pillage et exaction semblaient déjà solidement établies.

Après la perte des territoires que la force lumumbistes (simbas) avait occupée, à cause de l’intervention des parachutistes Belge, des pilotes contre-révolutionnaires cubains (comme apport des États Unis d’Amérique), des mercenaires venant du monde entier et des gendarmes Katangais pour mater les révolutionnaires lumumbistes siégé à Kisangani. Le CNL avait tenu une conférence au Caire en 1965, visant à évaluer et d’étudier les erreurs commis pendant ladite guerre de libération. Et c’est à ce moment que Soumialot était élu président du conseil suprême de la révolution. Suite de ceci il était invité par des pays amis des révolutionnaires congolais comme Cuba, URSS, Allemagne, Tchécoslovaque, Chine, Corée du nord, etc…..C’est pendant sa visite à la havane qu’il avait demandé auprès de Fidel Castro d’envoyer les instructeurs militaires cubains au Congo, dans le but d’entraîner et de former les Simbas dans les domaines militaires professionnelles, leur permettant de faire face à la supériorité de technique militaire et des armes que détenaient la force au service de l’impérialisme mondial. Et c’est la raison qui avait justifiée et conditionnée la présence physique de l’inoubliable et regretté Erneste Guevara de la Serna universellement connu comme « Che Guevara ».

A maints égards, la situation politique de l’époque ressemble à celle que le pays vit aujourd’hui, quarante années après, Il n’est pas jusqu’à la tenue des pourparlers inter-congolais et aux efforts de mise sur pied d’un nouvel ordre politique national qui ne rappellent ce qui se passait alors avec les différentes rencontres visant à réunifier le pays autour d’une constitution consensuelle. Déjà en 1963, une commission pour la rédaction d’une nouvelle constitution avait été mise sur pied et avait accouchée d’une constitution de type fédéral dont le pays ne s’est pas privé de s’inspirer par la suite, notamment à la Conférence national souveraine. La figure de Soumialot n’est pas seulement au centre de l’une des périodes les plus troublées de l’histoire de ce pays, de ses convulsions les plus spectaculaires. Gaston Soumialot est également la pièce maîtresse d’une affaire qui a été révélée par Christique Gbenye précisément au cours de la Conférence nationale souveraine, il y a 14 ans sous l’avancée décisive des troupes coalisées des mercenaires et des forces armées congolaises de l’époque qui menaçaient de prendre Stanleyville, le gouvernement dirigé par Gbenye avait retiré une partie importante du stock d’or pour le mettre à l’abri au Soudan. Soumialot a été un des acteurs principaux de cette opération, convoyant à Khartoum à deux reprises un stock de 40 tonnes d’or. Le dépôt était sous la signature de Christophe Gbenye, président de la République Populaire du Congo, Gaston Soumialot, ministre de la défense et Nicolas Olenga, chef d’état-major. Seules ces trois personnes pouvaient conjointement mobiliser la contre-valeur des fonds représentant ce dépôt, pour les besoins de la Révolution. Olenga est mort, aujourd’hui Soumialot aussi à son tour est décédé, il n’y a que Gbenye Christophe qui demeure encore vivant. Depuis la révélation de l’existence du trésor à la conférence nationale souveraine, hormis la tentative de récupération faite par Mobutu avec l’aide de son homme d’affaire suisse, Mr Martin Hofmann, Au moment où les caisses de l’état sont vides, ou le retour au pays de ce stock serait une manne pour les finances publiques laminées, au moment où enfin l’un des trois protagonistes habilités à débloquer la situation est encore vivant et susceptible d’intervenir efficacement. L’état congolais doit à tout prix s’évertuer à débloquer cette situation le plus tôt possible, comme la triste mort du vieux compagnon de Laurent Désiré Kabila est survenue récemment.

Le retour de Dar-es-Salam à Kinshasa de Mr Gaston Soumialot Permettez-moi de vous réciter cet évènement en détail pour qu’il puisse être très bien compris par les lecteurs.

J’ai à dire ici que mon père Gaston Soumialot n’avait jamais laissé de mener la lutte armée pour libérer notre cher pays de l’emprise de l’impérialisme mondial. Son retour est lié à une séries d’évènements au détriment de sa faveur.

Pour commencer, tout d’abord, étant installé dans son maquis quelque part sur les montagnes tout près d’Uvira, il avait été trompé par un ancien ami Burundais, « Augustin Ntamagara », celui qui lui servait de contact à l’extérieur. Ce dernier lui avait envoyé un message lorsqu’il se trouvait dans son maquis en lui disant qu’il devait se présenter d’urgence à Bujumbura pour rejoindre à ce dit monsieur Ntamagara chez lui, parce que l’ambassadeur du Corée du Nord lui avait contacté pour lui remettre l’invitation du président Kim Il Sung faite à mon père, pour qu’il voyage au dit pays. Or que sans le savoir, ce monsieur Ntamagara avait déjà trahi la confiance que mon père le donnait en se complotant avec l’autorité de Kinshasa, dans le but de faire arrêter mon père pour aller l’assassiner en silence au Zaïre. Lorsque mon père était arrivé chez Ntamagara avec une délégation de 7 personnes qui devait lui accompagner pour cette mission du Coree, ce dit monsieur le soi-disant ami de mon père leur avait donné la consigne de ne jamais ouvrir la porte de l’entrée principale, parce que lors de son retour, de là où il était parti pour faire les démarches de visas, etc…il allait venir par la porte de la cuisine. Mon père m’avait raconté qu’à 18 heures juste, quelqu’un avait toqué à la porte de la Cuisine et c’était Laurent Abedi qui était allé ouvrir la porte, selon la consigne donnée par Ntamagara. Mais par son surprise il s’était trouvé en face des militaires du Zaire qui criaient « Au nom de la loi, vous tous vous étés arrêtés ». Il y a mon père qui avait l’air d’être l’un des vieux serviteurs de la maison de Ntamagara, parce qu’il était barbu, très sale et pieds nus, qui répliquait « au nom de quelle loi ». Par miracle de dieu il avait réussis de se faufiler entre eux et regagner la porte de sortie principale, parce que ces militaires ne connaissaient pas physiquement Soumialot et ils ont crus que c’est Abedi Laurent qui était en réalité Soumialot, parce que celui-ci était grand et avait de personnalité, tant que mon père était négligé par ces derniers parce que tout d’abord ils ne le connaissaient pas du tout physiquement, il était très sale, barbu, pieds nus et ils l’ont confondus avec un serviteur de la maison..

Ainsi, il avait fait 7 jours en se cachant dans les champs de manioc des paysans proche de la place avant de décider de se présenter chez les combattants du MNC/L et simbas réfugiés à Bujumbura. ces derniers avaient réussis de collecter 5000 fr burundais qui avait suffi pour le faire partir à Kigoma (Tanzanie) accompagné du petit frère de Général Louis Bidalira, « Mujero », les 160 000 fr que les ambassadeurs d’Egypte, de la Corée de la Chine lui avaient donnés de son arrivé à Bujumbura avec leurs passeports et d’autres documents étaient tous tombés dans les mains des militaires de Mobutu, qui avaient transférées les 7 membres de sa délégation à Bukavu, dont le sort n’avait été d’autre que l’assassinat de tous sans exception. Les militaires du Burundi et ceux du Zaire patrouillaient ensemble la ville de Bujumbura avec la mission d’arrêter Soumialot… Dès à Kigoma avec l’aide des combattants Simba lumumbistes réfugies là-bas, il avait réussi quand même d’atteindre Dar-es-Salam. Là où il avait été reconnu par un ex-simba (le fils de Marandura) qui travaillait déjà comme membre de service de renseignement extérieur du Zaïre à l’ambassade du Zaïre à Dar-es-Salam, celui-ci le connaissant bien avait fait de ce rencontre un scandale pour obliger le gouvernement Tanzanien d’agir selon les accords de sécurités qui existaient entre ces deux pays. Comme résultat, mon père était arrêté par l’autorité de ce pays en hésitant de le rendre à Mobutu sans avant assurer la garantie de sa vie suite de la triste expérience déjà vécu avec le mille fois héros Pierre Mulele. Mobutu avait envoyé une délégation sur place dirigée par Honoré Ngbanda Nzambo pour négocier son retour au Zaïre…..

En arrivant à Kinshasa, lorsqu’il avait rencontré Mobutu, ce dernier lui avait proposé d’assumer beaucoup de fonctions de responsabilités dans son gouvernement en tant que ministre ou simplement membre du bureau politique du MPR, etc…Monsieur Soumialot avait refusé toutes ces propositions parce que tout d’abord ; il était conscient que ce que Mobutu voulait n’était autre que s’évertuer à salir son image politique, le faire compromettre à sa cause pour décourager ceux qui étaient restés encore au maquis et ainsi réussir à faire voir au public comme s’il était un traître. A son tour mon père avait voulu rester propre…Suite à la question de Monsieur Mobutu en lui demandant « qu’est-ce qu’il prétendait faire ? », sa réponse était ferme ; « Vous me donnez des outils me permettant d’aller faire l’agriculture dans mon propre village natal à Ngom et nous sommes quitte ». Mobutu lui avait promis qu’il allait réfléchir sa proposition et qu’il aura la réponse aussi tôt possible ». Une semaine après, l’un des proches de Mobutu était allé le voir pour le proposer de faire un tour aux alentours de Kinshasa et c’est le moment où on lui avait assigné le fameux ferme de Kasangulu. Une ferme acquit par l’état Zaïrois suite à sa politique de Zairinisation. Sans moyen comment commencer. C’est la raison pour laquelle Mobutu lui avait envoyé son homme d’affaire Mr Martin Hofmann pour que ceci investisse dans cette ferme comme locataire. C’est sous cette condition que mon père avait fait connaissance de ce sujet suisse.

En somme, la ferme de Kasangulu était un stratagème de Mobutu pour empêcher mon père de s’éloigner de Kinshasa, sous son contrôle, en lui attribuant une ferme au Bas Congo loin du territoire où il pouvait créer des troubles, pour l’empêcher d’aller au Maniema, car là-bas c’est chez lui et se trouve très proche de son maquis. Pour des raisons de peur qu’il s’échappe et reprenne son maquis….

C’est sous cette condition que mon père avait été fait rentrer manu militari au Zaïre de Mobutu.

Je vous en remercie.

Par | 16/02/2007 Amisi Soumialot