ALLOCUTION DE S.E.M. l’Ambassadeur ALBERT SHINGIRO, MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES ET DE LA COOPERATION AU DEVELOPPEMENT DE LA REPUBLIQUE DU BURUNDI A L’OCCASION DE L’OUVERTURE DE LA 1080ème REUNION DU CONSEIL DE PAIX ET DE SECURITE DE L’UNION AFRICAINE
Bujumbura, le 25 avril 2022
Excellence Monsieur le Président de la République ;
Excellence Monsieur le Commissaire aux Affaires Politiques, Paix et Sécurité de l’Union Africaine ;
Excellences Messieurs les Membres du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine ;
Excellence Monsieur l’Envoyé Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies auprès de l’Union Africaine ;
Excellence Madame l’Envoyée Spéciale de la Commission de l’Union Africaine pour la Jeunesse ;
Mesdames, Messieurs les Jeunes Ambassadeurs de l’Union Africaine pour la Paix ;
Mesdames et Messieurs, distingués invités, chers participants, tout protocole observé !
A l’entame de mon propos, je voudrais d’entrée de jeu souhaiter à vous tous présents ici dans cet endroit magnifique au bord du lac Tanganyika, la chaleureuse et cordiale bienvenue au Burundi, pays de mille et une collines au cœur de l’Afrique.
L’organisation de la 1080ème réunion du CPS au Burundi, au lendemain du Dialogue Continental sur les jeunes, paix et sécurité sous le thème central « Jeunes, unissons nos talents et notre force pour la paix, la sécurité et le développement durable et inclusif en Afrique » vient confirmer notre détermination et notre engagement commun à travailler à l’unisson pour la paix, la sécurité et le développement durable de notre cher continent.
Cette occasion nous offre en effet l’opportunité de mesurer l’importance de notre rôle devant cette jeunesse africaine qui nous observe et espère trouver auprès de nous le chemin qui puisse la conduire vers les lendemains meilleurs. Cette jeunesse, agent de la paix et acteur du développement, doit être sérieusement préparée pour être à même de jouer la relève dans gestion responsable de la gouvernance nationale, régionale, continentale et globale et faire mieux là où nous avons failli.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Excellence Mesdames et Messieurs les membres du CPS, Distingués invités, chers participants,
Nous sommes réunis aujourd’hui pour poursuivre notre travail assidu de faire de l’Afrique un continent exempt de conflits, de terrorisme et de l’extrémisme violent par la voie de la prévention, de la gestion et du règlement des conflits à travers des solutions purement africaines adaptées à nos principes, valeurs et cultures.
Nonobstant les progrès significatifs déjà enregistrés, force est de constater que l’Afrique continue de faire face aux nombreux défis susceptibles, si on ne fait pas attention, à annihiler les efforts déjà consentis sur le chemin de la paix et du développement.
Le premier défi fondamental pour nos nations en ce moment est la lutte contre le terrorisme qui, comme vous le savez est devenu ces dernières années la principale préoccupation non seulement pour le continent africain, mais également pour le monde entier. Beaucoup de pays africains, du nord au sud, de l’Est à l’ouest en passant par le centre en ont souffert et en souffrent encore aujourd’hui, avec des coûts énormes en vies humaines et en moyens matériels.
Face à ce défi du siècle, l’Afrique ne dort pas sur ses lauriers. La mutualisation de nos efforts dans la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes et manifestation a permis d’indéniables succès. Cependant, cette lutte est loin d’être achevée. Le chemin qui mène vers la victoire contre le terrorisme est encore long et parsemé d’embûches. En tant que Président du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine au niveau ministériel pour le mois en cours, je me félicite des efforts fournis de même que des initiatives prises dans ce cadre par les Etats membres de l’Union Africaine. Nous devons continuer à nous impliquer encore davantage dans l’unisson d’approche et de vision, dans ce combat contre cet ennemi commun qui constitue une menace existentielle à la paix collective.
C’est dans ce contexte que mon pays a mis à la disposition de l’ONU et de l’UA des contingents militaires et policiers pour contribuer au rétablissement et au maintien de la paix et de la sécurité, notamment en Somalie et en République Centrafricaine. Notre contribution substantielle à la lutte contre le terrorisme et aux opérations de maintien de la paix en Afrique et ailleurs dans le monde est un retour d’ascenseur à la communauté internationale qui est restée aux côtés du Burundi au moment où notre pays traversait des moments difficiles.
De par son expérience, le Burundi sait que la paix et la sécurité n’ont pas de prix, comme la vie, la liberté, l’honneur, la dignité et les valeurs intrinsèques auxquelles nous croyons tous. Je veux dire ici que ces valeurs et principes sont sacrés et absolus et ne doivent pas faire objet d’aucune transaction en temps de paix comme en temps de guerre. C’est sur base de ces principes et valeurs que le Burundi réagit avec volontarisme par son intervention dans les pays où ces valeurs sont réellement menacées par des forces négatives endogènes et exogènes, qui des fois, opèrent par procuration pour mettre en péril la paix et le développement sur le continent africain.
Le Burundi continuera tout naturellement à apporter son appui à la lutte contre le terrorisme et les différentes formes de menaces à la sécurité mondiale à travers les missions internationales de rétablissement et de consolidation de la paix en Afrique et dans le monde.
Toutefois, il convient de rappeler que le meilleur moyen de lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent durablement est de s’attaquer sérieusement aux causes profondes de ces phénomènes, à savoir la pauvreté, l’exclusion, la mauvaise gouvernance, la dépendance chronique à l’aide extérieures, le trafic illicite des ressources naturelles, le chômage des jeunes ainsi que le déficit démocratique et éducationnelle.
Nelson Mandela avait totalement raison quand il a dit je cite » l’Education est l’arme la plus puissante pour le changer le monde », fin de citation. Plusieurs années après cette célèbre citation, cette piste de solution pour opérer un changement positif au sein de nos communautés reste toujours d’actualité. Nul n’ignore qu’une bonne éducation comme solution durable au terrorisme et l’extrémisme violent passe par le fait de doter les apprenants de tous âges, et notamment les jeunes, des connaissances, des valeurs, attitudes et comportements qui favorisent une citoyenneté africaine responsable, une réflexion critique, l’empathie et la capacité à emprunter la voie de la paix et du développement comme alternative à la violence.
Au-delà de l’éducation ciblée sur la mesure des besoins, l’encadrement et l’autonomisation de nos jeunes afin de les transformer en agents de la paix et acteurs du développement reste crucial. Ceci pourrait se réaliser en mettant par exemple en œuvre l’Agenda Jeunes, Paix et Sécurité, à travers la prise en compte des compétences, des talents et de la force des jeunes pour la réalisation de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine et l’Agenda 2030 des Nations Unies auxquels le Burundi a librement adhéré.
Excellence Mesdames, Messieurs, distingués invités, chers participants, j’espère que votre passage au Burundi vous aura permis, non seulement de découvrir les merveilles du pays, mais également de vous rendre compte que le Burundi se trouve sur la bonne voie dans l’encadrement et l’autonomisation des jeunes, sous le leadership éclairé de S.E Evariste Ndayishimiye, Président de la République, dorénavant surnommé « ami des jeunes » de par ses actions dirigées envers la jeunesse, à travers l’écoute quasi permanente et les nombreuses séances de moralisation de la jeunesse Burundaise qui visent à la remettre au travail et cultiver à son sein un sentiment patriotique et panafricain.
Excellence Mesdames, Messieurs, distingués invités, chers participants, avant de conclure mon propos, je voudrais réitérer encore une fois, à travers le leadership de notre Président, notre ferme engagement à poursuivre nos efforts pour transformer nos jeunes en véritables agents de la paix et acteurs du développement durable, inclusif et harmonieux.
Je vous remercie de votre aimable attention !