A l’occasion de la semaine de la diaspora, qui a eu lieu du 26 au 29 juillet 2022, le Chef de l’Etat, Son Excellence le Général Evariste NDAYISHIMIYE, a souhaité, lors de la séance de moralisation tenue à Ngozi à l’attention des membres de la diaspora présents au Burundi, connaître le profil professionnel des membres de la diaspora burundaise. Cela en vue de contribuer à l’effort de développement de notre pays.
Le Burundi constitue en effet un chantier ouvert dans tous les secteurs de la vie nationale. De ce fait, il a besoin de la contribution de chacun et chacune de ses fils et filles pour son édification, comme ne cesse de nous le rappeler Son Excellence le Président de la République : « Twese, turi hamwe birashoboka ! »
C’est pourquoi, chacun de nous est sollicité pour fournir les renseignements relatifs à son profil professionnel en vue de constituer une base de données des compétences disponibles susceptibles d’être mobilisée sur différents chantiers en cours ou en vue.
Le développement endogène, fer de lance de l’affermissement de notre indépendance nationale, appelle un engagement de chacun et chacune selon ses domaines de compétence.
C’est pourquoi, l’appel s’adresse à tout burundais de la diaspora, quel que soit son statut (candidat réfugié, réfugié reconnu, résident, naturalisé et autres) et sa situation actuelle (employeur, indépendant, demandeur d’emploi, retraité, étudiants et autre).
Cet engagement citoyen, auquel tout le monde est convié, participe non seulement de la construction d’une citoyenneté partagée dans l’action, mais aussi et surtout d’un devoir de redevabilité, comme le rappel la merveilleuse chanson burundaise « Wibuke, wibuke ushime »[1] . Ce beau pays qui nous a vu naître[2], qui nous a donné notre identité nationale et contribué par son éducation à ce que nous sommes devenus, aujourd’hui il a besoin de nous.
Pour les jeunes de la seconde génération ou ceux qui sont arrivés il y a peu dans nos pays d’accueil respectifs, le Burundi reste le pays de leur aspiration.
L’appel de son Excellence le Président de la République est aussi un appel au dépassement des vicissitudes du passé, celles ayant conduit certains des membres de la diaspora à se déterritorialiser du Burundi et à se reterritorialiser en terre d’accueil[3].
A « la double absence » dont parlait le sociologue français d’origine algérienne Abdelmalek Sayad[4], il est temps de parler, pour les burundais de la diaspora de Belgique et d’ailleurs, de « la double présence » pour reprendre l’expression de l’anthropologue Grégoire Nicole[5] , présence dans notre pays d’accueil où nous occupons diverses fonctions et participons à la vie socioculturelle et présence dans notre pays d’origine où nous sommes invités à nous investir par des apports divers: « amazi arashuha ntiyibagira ibumbeho »
A la citoyenneté de participation politique fondée sur la liberté des urnes que garantit notre démocratie pluraliste, il s’indique d’ajouter la citoyenneté d’action, fortement corrélée au principe de subsidiarité[6] qui, au-delà de la participation politique, s’attache à assurer les libertés d’action des citoyens.
Dans cette quête, la diaspora est sollicitée pour prêter main forte à nos collectivités d’origine, aux projets spécifiques d’encadrement et de formation, aux programmes de développement du secteur privé et public, au renforcement des capacités institutionnelles et au développement communautaire.
Il s’agit d’une méthode de gouvernance décidemment innovante qui tranche avec le centralisme du passé et l’ostracisme à l’égard des burundais établis à l’étranger. Cette méthode participative, fondée sur le principe d’inclusion de toutes les composantes de la nation burundaise et sur le principe de subsidiarité (kunganirana), comme toile de fond, est à même de faire transcender les clivages du passé et de créer une véritable citoyenneté partagée.
Aucune action entreprise ne pourra profiter à une seule catégorie de la population sans profiter aux autres et des actions communes sont à mêmes de sceller des liens forts et de poursuivre l’effort de réconciliation nationale par la participation aux actions d’intérêt collectif.
Votre réponse massive à cet appel de profilage des burundais résidant à l’étrangers (Abarundi b’ishwi) est un gage de la réussite de ce projet de participation au développement endogène de notre pays. Comme le dit l’adage : « Akimuhana kaza imvura ihise ».
Un formulaire est à votre disposition sur demande par e-mail au nimbeshahoanse@yahoo.fr ou par sms au 0476200208.
Je vous remercie, Imana ibaje imbere.
Bruxelles, le 11/09/2022
Anselme NIMBESHAHO
Président de la DBBL
[1] Ntiyibagira Sylvane – Wibuke ushime – Bing video
[2] La sociologie rurale nous apprend que mon village n’est pas un village, car lieu d’inscription de mon histoire, « aho nataye uruzogi ».
[3] Nisubire, P., @arib News, 15/02/2013, La diaspora burundaise de Belgique : quelle identité ?
[4] Sayad, A., (1999). La double absence. Des illusions de l’émigré aux souffrances de l’immigré. Préface de Pierre Bourdieu, Paris, Ed . du Seuil, p.115 .
[5] Grégoire, N. (2013). Du bon usage de « diaspora ». Migrations Magazines,(11), 6-9, in https://www.micmag.be/du-bon-usage-du mot-diaspora/, consulté le 07-12-2020
[6] Delsol, C., (1993), Le principe de subsidiarité, Que sais-je ? Paris, PUF