Folklore Raciste, Negrophobe à Ath : Blessure de la Diaspora Noire vivant en Belgique

Ath (Belgique), 27/08/2023 – La diaspora noire de Belgique est de nouveau blessée dans son fort intérieur en raison du folklore raciste de la Ducasse d’Ath, avec son personnage sauvage devenu diable.

En Belgique, une diaspora burundaise comptant plusieurs milliers de citoyens belgo-burundais existe.

À l’approche de la rentrée scolaire 2023, les jeunes noirs d’origine africaine ont une fois de plus dû regarder à la télévision belge, traumatisés, le “Sauvage” de la “Ducasse” devenir le “Diable”, une tradition datant de l’époque raciste de la Belgique, où l’esclavage du noir africain était pratiqué en Europe, assimilant ce dernier à un bien meuble, notamment en France, et en Belgique où la colonisation a débuté, un crime contre l’humanité.

Le personnage du “Sauvage” de la Ducasse d’Ath, représentation négrophobe grimée en noir, rebaptisé “le Diable” en 2023, a été retiré de la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité établie par l’UNESCO en raison de l’image raciste qu’il véhicule dans l’inconscient des jeunes Belges. Ainsi, être Noir est associé à un “sauvage” ou un “diable”, envoyant un message psychologiquement destructeur aux Belges en général, pouvant nourrir un racisme latent. Pendant ce temps, les jeunes Belges noirs portent une blessure et une frustration identitaire considérable.

Dans la foule, ceux ayant grandi avec ce folklore raciste ont applaudi et scandé “Merci Sauvage !” ( devenu “le Diable” ). Bien que peu d’entre eux se considèrent racistes ou négrophobes, ils manquent de compassion envers les citoyens Belges noirs.

Heureusement, malgré la complaisance politique et médiatique belge (RTBF, RTLTVI, etc.), des citoyens belges, comme les “Bruxelles Panthères” [1], poursuivent la lutte contre le racisme et la négrophobie.

Le Burundi, le Rwanda et la RDC Congo attendent urgemment des excuses de l’État belge pour la colonisation, un crime contre l’humanité. En Belgique, à la fin des années 1950, les Noirs étaient exhibés dans des zoos humains, où les citoyens belges pouvaient leur apporter des bananes.

Les citoyens noirs en Belgique, en Europe et en Amérique sont les descendants des victimes ou les victimes de l’esclavage, de la colonisation et du néocolonialisme, qui ont enrichi et enrichissent encore de nombreuses familles européennes et américaines depuis le 15ème siècle jusqu’à nos jours.

Dans cette nouvelle ère multipolaire que nous vivons, la société civile africaine, notamment la diaspora, appelle l’Union Africaine à cesser toute coopération avec les pays racistes envers les populations noires. Les pays dont les ressortissants de la diaspora sont victimes de négrophobie devraient montrer l’exemple, en commençant par stopper toute sorte de coopération avec les pays qui entretiennent les racismes.

[1] Communiqué de presse – Ducasse d’Ath et RTBF – https://bruxelles-panthere.thefreecat.org/?p=5709

[ https://www.youtube.com/watch?v=mpRteh6nRzU ]

En 1958, c’est aux pieds de l’Atomium qu’un village congolais est reconstitué pour l’exposition universelle, avec des huttes, des animaux de brousse empaillés et des indigènes. L'”attraction” fut fermée lorsque des voix s’élevèrent: certains visiteurs jetaient des cacahuètes et des bananes … – Zoo humain à Bruxelles, en 1958 – © Tous droits réservés – http://www.vivreici.be

Source : Nahimana P., http://burundi-agnews.org, Mardi 29 août 2023 | Photo : Le Soir