La politique de « Neva » enregistre des avancées
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La Banque centrale vient de prendre deux décisions très saluées par la population : la levée de la mesure prise le 7 février 2020 portant retrait d’agrément des bureaux de change ainsi que la levée des restrictions sur les conditions des transferts instantanés internationaux.

Désormais, « les bénéficiaires de ces fonds ont la latitude de les percevoir en devises ou de les transférer sur leurs comptes en devises. » Ces restrictions avaient porté préjudice à l’économie burundaise. Les économistes applaudissent : un impact positif sur l’économie est à espérer.

La pénurie de carburant récurrente depuis plus de sept mois semble se résorber. Le monopole dans l’achat et la distribution des produits pétroliers et le manque de devises étaient cités comme principales causes. Depuis le début de ce mois d’octobre, les stations-service servent régulièrement, on n’observe plus de longues files d’attente.

Depuis quelques semaines, le sucre est disponible sur le marché. Sa pénurie était la conséquence de la spéculation et du favoritisme dans la distribution de ce produit.

Selon un économiste, la disponibilité du carburant et du sucre serait liée, en grande partie, à la libre concurrence et la transparence observées depuis quelques temps. Au moins pour ces deux produits vitaux.

Ces initiatives et ce climat « respirable » sont louables et sont à encourager. « Neva » engrange des points, c’est indéniable. Tout observateur objectif peut l’attester.

Mais faut-il pour autant pavoiser ? Non. On vient de loin et le chemin est encore long. Sur ce chemin, justement, un expert des questions macroéconomiques m’a expliqué qu’une grosse embûche se dresse dans l’assainissement économique que tente d’impulser le président : le manque de transparence dans le processus de passation des marchés publics. Un dossier « miné » comme disait un fin observateur de la politique burundaise.

Il lui faudra beaucoup de courage pour changer les pratiques prédatrices installées dans les passations des marchés publics.

« Si on devait organiser des élections au Burundi maintenant, le Président Evariste Ndayishimiye les gagnerait haut la main », disait à une station-service un taxi-moto heureux de remplir le réservoir de son outil de travail. C’est vrai, le Président Ndayishimiye engrange des points. Reconnaissons et encourageons les avancées, même si le chemin est encore long. Mais tout long voyage commence par un petit pas, n’est-ce pas ?

Par Léandre Sikuyavuga (Iwacu)