Le ministre de l’agriculture répond aux questions des députés
Partage
Le ministre de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage Prosper DODIKO a répondu mardi 10 septembre 2023 aux questions orales des députés sur le Rapport d’audit de capacité de gestion budgétaire du ministère de l’environnement de l’agriculture et de l’élevage produit par la Cour des comptes pour la période de 2019/2020 à 2022/2023.
Selon la commission des finances qui a analysé le rapport d’audit, l’objectif de cet audit de la Cour des comptes était de proposer des améliorations nécessaires dans la gestion budgétaire pour que le ministère de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage soit à la hauteur de la nouvelle méthode de gestion instituée par la loi organique relative aux finances publiques concernant le budget-programme.

L’audit a couvert deux aspects à savoir, l’évaluation des conditions de gestion budgétaire et comptable et l’évaluation de la capacité de contrôle interne.
La commission a constaté une augmentation du budget de 28,4% dans la rubrique dépenses en capital sur le budget national pour les exercices 2020/2021à 2021/2022 suite à une augmentation de 6 292 610 949 BIF pour cette rubrique suite à une demande croissante des fertilisants par la population.
Le taux global d’exécution du budget par rapport au crédit voté est de 162,8% en 2019/2020, 88,5% en 2020/2021 et 163,8% en 2021/2022.

La commission a constaté que le MINEAGRIE ne fait pas un décompte et un suivi régulier de son personnel. De même la commission a constaté que 215 postes vacants ne sont pas encore replacés ce qui handicape la mise en œuvre des activités du ministère.

La direction des ressources humaines ne dispose pas de logiciel approprié pour la gestion du personnel surtout en matière de suivi de l’évolution de la carrière de tout le personnel.

Le ministre Dodiko a reconnu que le ministère accuse un déficit de 500 employeurs qu’il faut embaucher, pour certains cas il s’agira des remplacements, mais qu’il faudra définir les modalités de recrutement.

Les députés ont fait remarquer que ce manque de personnel, notamment les agronomes, les moniteurs agricoles et les vétérinaires mais aussi le faible encadrement de la population ont un impact sur les activités agricoles et la production.

Les députés ont fait remarquer que la population a tendance à abandonner la culture du café au profit des cultures vivrières financièrement plus rentables surtout que même les terres s’amenuisent.

Le ministre a reconnu les faits, et comme solution, il faut encourager, et cela a déjà commencé, la mise en place des blocs industriels de plantation de café appartenant à l’État ou des coopératives pour augmenter la production du café.
Mais comme la tendance à abandonner le café est surtout due aux prix, le ministre a répondu que le gouvernement va s’investir dans l’accès direct aux marchés. C’est, a-t-il dit à ce moment que le producteur sera rémunéré au juste prix, sinon actuellement le café burundais est vendu à travers des intermédiaires.
Les députés ont émis des inquiétudes sur l’efficacité et la qualité des fertilisants FOMI alors que le gouvernement les recommande à la population.

Le ministre Dodiko a reconnu que les fertilisants FOMI ne sont pas efficaces pour la culture du riz. La solution a été d’accepter que les riziculteurs utilisent l’urée pour cette culture qui a besoin de beaucoup d’azote.

Le ministre a promis aux députés que bientôt une équipe large d’experts sera mise en place pour statuer sur l’efficacité des fertilisants FOMI et produira un rapport y relatif.

Pour le ministre, il y a eu un problème parce que FOMI a eu le monopole de fourniture de fertilisants, mais le gouvernement a accepté que d’autres investisseurs produisent des fertilisants. La position du gouvernement est qu’il faut maintenant évaluer régulièrement si les fertilisants répondent au besoin de la population et sont conformes à l’état du sol.

A la question de la rareté et cherté des semences, le ministre a fait savoir que le programme du gouvernement est qu’il y ait production de semences à l’intérieur du pays, que ce soit au niveau de l’ISABU et des investisseurs privés.

L’assemblée nationale a recommandé au ministère d’observer toutes les recommandations formulées par la Cour des comptes et de faire un suivi régulier de leur mise en œuvre.

 
Par BARANGENZA Laurent