Burundi : Le Président Ndayishimiye prône un avenir plus juste et transparent en 2025

PRESIDENCE

Le Président appelle à la mobilisation citoyenne et institutionnelle pour relever les défis économiques, énergétiques et sociaux en 2025.

 

Bujumbura, 27 /12/2024 – Une émission publique s’est tenue au Lycée Scheppers de Nyakabiga, en Mairie de Bujumbura, sous forme de dialogue ouvert avec les professionnels des médias et la population pour discuter de divers aspects de la vie nationale.

Dans une ambiance détendue et entouré des membres du Gouvernement, S.E. Ndayishimiye Evariste, Général-Major et Président du Burundi, a profité de son mot liminaire pour adresser ses vœux de Joyeux Noël et de Nouvel An 2025 à tous les Burundais. Il a invité les participants à poser des questions constructives en vue de contribuer au développement du pays.

Le Président a promis que 2025 serait une « année de changement » pour tous les secteurs, avec pour devise : « Une année du travailleur ». Il a encouragé chaque Burundais à jouer un rôle actif dans la transformation du pays.

S.E. Ndayishimiye a souligné les progrès réalisés par la démocratie, permettant notamment aux journalistes de s’exprimer librement, y compris en posant des questions sur ses échanges privés avec d’autres chefs d’État. Il a affirmé que la démocratie burundaise continue de se consolider.

« Nous marcherons avec ceux qui ont une bonne volonté. Chaque Burundais doit apporter sa pierre à l’édifice. »

Il a également averti que les personnes ne s’acquittant pas de leurs obligations fiscales seraient traduites en justice, précisant :

« Celui qui ne paie pas les impôts doit de l’argent à l’État. Nous saisirons ses biens, car ce genre de personne ne sert à rien au pays. »

Enfin, il a mis en garde les responsables bancaires contre tout rapport biaisé présenté à la Banque centrale, affirmant qu’ils seraient poursuivis.

La justice au Burundi

Le Président a dénoncé les détentions illégales qui contribuent à la surpopulation carcérale et a critiqué les pratiques corruptives dans les cours et tribunaux, comme les pots-de-vin et les manœuvres dilatoires. Il a promis des poursuites en flagrance contre les magistrats et autres fonctionnaires défaillants.

« Comment un procureur peut-il s’ingérer dans des affaires civiles ? Cela dépasse son rôle, qui se limite aux affaires pénales, » s’est-il interrogé.

Mme Banyankimbona Domine, Ministre de la Justice, a attribué ces abus à un manque de sensibilisation et à une méconnaissance des responsabilités. Elle a insisté sur la nécessité de renforcer la formation des procureurs et de respecter les directives interdisant les incarcérations arbitraires.

L’administration

S.E. Ndayishimiye a mis en garde les fonctionnaires qui désertent leur poste pour fréquenter des bars durant les heures de service. Il a annoncé une tolérance zéro pour ce genre de comportement.

Il a fixé un délai de 100 jours aux cadres des institutions pour présenter des projets répondant aux attentes des citoyens, promettant un suivi rigoureux pour évaluer leur mise en œuvre. Ce moratoire vise à encourager des plans d’action innovants, avec des sanctions prévues pour ceux qui ne respecteront pas les délais.

Économie et lutte contre la corruption

Des représentants de la société civile ont salué les efforts du Président pour lutter contre la corruption. M. Rufyiri Gabriel, président de l’Observatoire de la Lutte contre la Corruption et les Malversations Économiques (OLUCOME), a recommandé l’application stricte de l’article 69 de la Constitution, qui punit sévèrement les abus portant atteinte aux biens publics.

Le Président a également exprimé sa surprise face à la perte de 2 millions USD signalée par l’Office du Thé du Burundi (OTB), soulignant l’absence de bilans réguliers avant cet incident. Il a promis la création d’une commission pour enquêter sur les cadres responsables de malversations économiques.

Relations avec le Rwanda

Le Président a réitéré que l’ouverture des frontières avec le Rwanda reste conditionnée à la remise des responsables du putsch de 2015. Il a rejeté les accusations du Rwanda, qui affirme que le Burundi soutient les FDLR, les qualifiant d’ »insultes ». 

« La communauté internationale sait que ces accusations sont fausses, » a-t-il ajouté. 

Le conflit à l’Est de la RDC au Kivu, opposant les FDLR ( Hutu du Rwanda ) et le M23 ou RDF – Rwanda Defence Force ( Tutsi du Rwanda ), relève d’un problème purement rwandais. Depuis des décennies, le M23, soutenu par le Rwanda, pille les ressources minières de la RDC et commet des crimes contre l’humanité.

La crise du carburant

S.E. Ndayishimiye a déploré l’absence historique d’une politique nationale sur les hydrocarbures, ce qui explique les pénuries persistantes. 

«Le pays n’a pas de capacité d’entreposage des produits pétroliers pour plus d’un mois», constate le Président. «La Société Pétrolière du Burundi SOPEBU n’a été mise en place que tout récemment» . « Nous ne pouvons pas fonctionner sans une politique claire de gestion du carburant. C’est une situation inacceptable, » a-t-il affirmé.

Le Président a dénoncé les spéculations et l’implication de figures influentes dans la crise actuelle. Le Burundi a cependant accueilli  une proposition d’approvisionnement soumise par M. Ibonime Blaise, investisseur congolais d’origine sud-africaine, bien que des ajustements sur les modalités de paiement soient encore en discussion.

Programme de fixation des prix

Le Président a donné 15 jours au Ministre du Commerce pour établir un programme de régulation des prix des produits essentiels.

« Si ce délai n’est pas respecté, nous supprimerons ce ministère et ferons son travail nous-mêmes, » a-t-il averti.

La question des devises

Le Président a critiqué le manque de retombées économiques des sociétés minières opérant au Burundi. Malgré l’exportation massive de ressources, aucune devise significative n’a été enregistrée. Il a appelé à la transparence et à la responsabilité dans ce secteur.

Exploitation des gisements de minerais

S.E. Ndayishimiye a assuré que les futurs contrats d’exploitation respecteront le nouveau code minier, garantissant une répartition équitable des bénéfices. Un nouvel accord a été signé avec la société SOTREVO Mining Company Limited pour l’exploitation des minerais à Murehe, dans la province de Kirundo. Le contrat, approuvé lors d’une séance extraordinaire du Conseil des Ministres, s’étale sur 15 ans, avec des phases de 5 ans chacune. L’État percevra 20 % des bénéfices avant la vente, tandis que 80 % couvriront les coûts d’exploitation et de fonctionnement.

 

Le Burundi survit à une guerre humanitaire imposée par les États-Unis et l’Union européenne (incluant le Vatican, la France et la Belgique) depuis 2015, à la suite de la révolution de couleur avortée du mercredi 13 mai 2015.

 

Ikiyago ca Nyenicubahiro Umukuru w’Igihugu n’Abenegihugu – [ https://www.youtube.com/watch?v=4FRWVsq2Jm8 ].

 

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DAM, NY, AGNEWS, http://burundi-agnews.org, Vendredi 27 décembre 2024 | Photo : Ntare Rushatsi House.

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