𝘼𝙘𝙘𝙪𝙚𝙞𝙡, 𝙧𝙚́𝙞𝙣𝙨𝙚𝙧𝙩𝙞𝙤𝙣 𝙚𝙩 𝙘𝙤𝙪𝙥 𝙙𝙚 𝙥𝙤𝙪𝙘𝙚 𝙥𝙤𝙪𝙧 𝙪𝙣 𝙣𝙤𝙪𝙫𝙚𝙖𝙪 𝙙𝙚́𝙥𝙖𝙧𝙩
Rukumira explique avoir choisi de rentrer après avoir été rassuré par ses voisins concernant la paix et la sécurité au Burundi. Il affirme que depuis son arrivée, il n’a jamais ressenti d’insécurité. Il reconnaît avoie reçu une aide en tôles de la part du Gouvernement burundais et de ses partenaires pour construire sa maison. Il appelle les Burundais encore dans les camps de réfugiés à rentrer et à se joindre à leurs concitoyens pour contribuer à un Burundi émergent en 2040 et développé en 2060, soulignant qu’il est difficile de se développer lorsqu’on est encore dans un camp de réfugiés.
Dans le même esprit, Solange Ciza, également rapatriée de la sous-colline Kinyamateke dans la zone Mukenke, salue l’accueil chaleureux qui lui a été réservé par l’administration locale et ses voisins depuis son retour en janvier 2021. « J’ai entendu par téléphone qu’au Burundi, la paix et la sécurité étaient réelles. J’ai donc décidé de regagner mon pays natal; et depuis mon arrivée, je n’ai subi aucune menace », déclare Solange.
Elle ajoute qu’elle participe désormais aux activités de développement comme les autres Burundais. «Au camp de Mahama, je ne pouvais pas pratiquer l’élevage. Aujourd’hui, je peux élever des chèvres, ce qui me procure du fumier pour fertiliser mes champs et obtenir de bonnes récoltes. Le surplus me permet de subvenir à d’autres besoins », conclut Mme Ciza, exprimant sa gratitude envers le Gouvernement du Burundi pour l’aide reçue à son retour, qui a contribué à la construction de sa maison.
Egide Cimana, de Rohero à Bwambarangwe a également regagné le Burundi en janvier 2021. Il affirme qu’au camp de Mahama, il était impossible de se marier ou de vivre dignement. Il affirme qu’avec l’aide du Gouvernement burundais, il a désormais une maison et une famille.
𝘿𝙚 𝙡𝙖 𝙧𝙚́𝙞𝙣𝙩𝙚́𝙜𝙧𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣 𝙥𝙧𝙤𝙛𝙚𝙨𝙨𝙞𝙤𝙣𝙣𝙚𝙡𝙡𝙚
Romouald Ndayikengurutse, enseignant de la sous-colline Kabuburu, rapatrié volontairement du camp de Mahama en 2020, témoigne d’un accueil chaleureux à son retour. Il indique avoir décidé de rentrer en raison de la précarité de la vie au camp et de son incapacité à préparer l’avenir de ses enfants. Ndayikengurutse évoque les difficultés à développer ses activités et à éduquer correctement ses enfants : « En rentrant, j’ai répondu à l’appel du Gouvernement aux réfugiés de regagner le bercail. » Il affirme avoir été bien accueilli par son voisinage et ses anciens collègues.
Aujourd’hui enseignant à l’École Fondamentale de Minyago, il note que certains réfugiés n’osent pas rentrer en raison de fausses informations véhiculées par ceux restés au Burundi, souvent motivés par des intérêts fonciers. Il exhorte les réfugiés burundais à revenir, affirmant que la paix et la sécurité règnent au pays.
Patrick Seminega, ancien enseignant rapatrié en 2022, indique qu’il n’a pas encore été réintégré dans sa profession, mais que son dossier est en attente auprès de la direction provinciale de l’éducation. Il souligne également avoir été très bien accueilli au Burundi.
Emmanuel Bizimana, enseignant et commerçant au marché de Ruhehe en commune de Bugabira, est rentré en août 2020. Un des signataires d’une pétition adressée au Chef de l’État burundais pour un rapatriement digne des réfugiés à Mahama, il évoque la paix et la sécurité au Burundi comme des raisons de son retour, ainsi que la précarité et le traitement inhumain au camp.
« Mes voisins m’ont très bien accueilli et m’ont aidé à porter mes bagages », témoigne Emmanuel Bizimana. Il a utilisé son paquet retour pour développer un commerce d’habits, de chaussures et de sacs à main, sans se heurter à aucune sorte de marginalisation de la part des autres commerçants et acheteurs.
Lui, sa femme et d’autres enseignants revenus avec lui ont été réintégrés sans difficulté. Il note aussi que, depuis le début du processus de rapatriement, certains ayant participé au coup d’État manqué de 2015 commencent à les menacer, les considérant comme des traîtres.
Il fournit, à titre illustratif, qu’en date du 5 septembre 2023, il a échappé à la mort lorsque quatre jeunes hommes, à qui une certaine Marguerite Barankitse avait donné 18 000 000 de FRW pour tuer tous les signataires de la pétition susdite, l’ont frappé à mort. Son procès est en cours au tribunal de grande instance de Kirundo, comme il le signale.
𝙐𝙣 𝙖𝙥𝙥𝙚𝙡 𝙣𝙤𝙣 𝙢𝙤𝙞𝙣𝙨 𝙞𝙢𝙥𝙤𝙧𝙩𝙖𝙣𝙩
Selon Emmanuel Bizimana, la communauté internationale devrait prendre conscience qu’il existe des personnes qui enfreignent le processus de rapatriement des Burundais pour leurs intérêts.
Il demande au gouvernement burundais de s’entretenir avec le HCR pour faciliter le rapatriement d’autres Burundais encore bloqués dans les camps de réfugiés, car selon lui, les Burundais n’ont d’autre patrie que le Burundi.
Il exhorte les autres rapatriés à utiliser les frais du paquet retour dans des projets de développement pour faire un nouveau départ, comme il l’a fait en se lançant dans le commerce à son retour, grâce à ce paquet retour.
𝙐𝙣𝙚 𝙧𝙚́𝙞𝙣𝙩𝙚́𝙜𝙧𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣 𝙨𝙘𝙤𝙡𝙖𝙞𝙧𝙚 𝙧𝙚́𝙪𝙨𝙨𝙞𝙚
Les élèves Guy Brillant Bibonimana et Evelyne Muhorakeye, en 3è sciences et 1ère pédagogique au Lycée Mukenke, signalent que leur principal défi à l’arrivée fut l’adaptation au système éducatif en français. Ils précisent que grâce au soutien de leurs camarades et de leurs enseignants, ils ont réussi à surmonter cette difficulté. Ils invitent les autres réfugiés à envisager le retour, témoignant de leur sécurité actuelle.
Joséphine Murerwa, de la colline Burara en commune de Busoni, qui est rentrée au Burundi en 2020, témoigne de son excellent accueil et de la réintégration scolaire rapide de ses enfants.
Liliane Iradukunda, de la sous-colline Nyabikenke II à la colline Ruhehe, en commune de Bugabira, qui a obtenu son diplôme A2 au Rwanda avant son rapatriement volontaire, témoigne qu’elle a obtenu l’équivalence de son diplôme sans difficulté. Elle précise qu’elle a déposé son diplôme et qu’aujourd’hui, elle travaille dans une ONG opérant à Kirundo. Aux réfugiés qui pensent que leurs diplômes n’auront pas d’équivalences au Burundi, elle rassure que ce n’est pas insurmontable.
𝑼𝒏 𝒄𝒂𝒍𝒗𝒂𝒊𝒓𝒆 𝒂̀ 𝑴𝒂𝒉𝒂𝒎𝒂
Dionise Masabo, de la colline Nyakarama en zone Kiyonza dans la même commune de Bugabira, raconte : « Je me suis réfugié avec mon fils de 25 ans, et en 2020, comme mon fils faisait partie des mobilisateurs des réfugiés pour le rapatriement, il a été enlevé et tué. »
Masabo demande au HCR de l’aider à obtenir un dédommagement moral pour son fils qui a été tué au camp de Mahama.
𝘿𝙚 𝙡𝙖 𝙧𝙚́𝙞𝙣𝙩𝙚́𝙜𝙧𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣 𝙨𝙤𝙘𝙞𝙖𝙡𝙚
De son côté, Jean Ntagambira, habitant la sous-colline Bwiza II, à la colline Ruhehe en commune Bugabira, a été rapatrié en 2021. Il signale que l’accueil qui lui a été réservé et la bonne cohabitation qu’il entretient avec la communauté hôte se matérialisent par le fait que, lors de l’élection des membres des conseils des notables collinaires, il a été élu vice-président de ce conseil à sa colline.
𝙇𝙚 𝙧𝙤̂𝙡𝙚 𝙟𝙤𝙪𝙚́ 𝙥𝙖𝙧 𝙡’𝙖𝙙𝙢𝙞𝙣𝙞𝙨𝙩𝙧𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣
Le chef de cabinet du gouverneur de la province de Kirundo, Eric Nduwayezu, précise que cette province a déjà accueilli environ 21 000 rapatriés en provenance de différents pays, avec un grand retour de Mahama. Il souligne que ces rapatriés sont bien accueillis, reçoivent le paquet retour, et que les élèves bénéficient de formations de mise à niveau en français. Des matchs opposant les rapatriés à la communauté hôte sont également organisés, et les rapatriés sont sensibilisés à rejoindre les coopératives. Il appelle la population de Kirundo, y compris les rapatriés, à répondre massivement et pacifiquement aux prochaines élections et à ne pas dilapider la production de la saison culturale A 2025.