𝗞𝗮𝘆𝗮𝗻𝘇𝗮: 𝗹𝗲𝘀 𝘀𝗲𝗰𝗿𝗲𝘁𝘀 𝗱𝗲 𝗹’𝗮𝗴𝗿𝗶𝗰𝘂𝗹𝘁𝘂𝗿𝗲 𝗿𝗲́𝘀𝗶𝗹𝗶𝗲𝗻𝘁𝗲 𝗲𝗻 𝘀𝗮𝗶𝘀𝗼𝗻 𝘀𝗲̀𝗰𝗵𝗲

Entouré par les collines de Muruta, Nyamiyogoro et Myugariro, le marais est devenu un symbole de résilience agricole. Choux, tomates, pommes de terre, amarantes et autres légumes y prospèrent, preuve que l’eau bien utilisée vaut de l’or.

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La clé du succès ? Une approche communautaire solide. Les agriculteurs locaux travaillent ensemble sur des terres mises en commun. Semis, désherbage, traitements phytosanitaires et surveillance sont réalisés collectivement. « Nous unissons nos forces pour mieux produire », explique Emmanuel Ndagijwimbitso, un des agriculteurs actifs de la région.

Mais la réussite repose aussi sur une irrigation maîtrisée. « Sans eau, aucune récolte n’est possible en saison sèche », insiste Emmanuel. Le manque de matériel d’irrigation comme les arrosoirs reste cependant un défi, tout comme l’accès limité aux semences améliorées.

𝙇’𝙞𝙧𝙧𝙞𝙜𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣 : 𝙪𝙣 𝙡𝙚𝙫𝙞𝙚𝙧 𝙚́𝙘𝙤𝙣𝙤𝙢𝙞𝙦𝙪𝙚 𝙚𝙩 𝙨𝙤𝙘𝙞𝙖𝙡

Pour Juvénile Manirambona, agro-éleveur, l’irrigation a transformé la vie économique et sociale des habitants : « Grâce à elle, nous produisons jusqu’à trois fois par an et évitons l’oisiveté. » L’utilisation combinée de fumier organique et d’engrais chimiques renforce la fertilité des sols.

Victoire Minani, une agricultrice septuagénaire, rappelle quant à elle l’importance d’un soutien accru de l’Etat : « Cultiver sans engrais, c’est une peine perdue. Il faut des engrais accessibles, et des équipements d’irrigation à prix abordables. »

𝘿𝙚𝙨 𝙘𝙝𝙞𝙛𝙛𝙧𝙚𝙨 𝙦𝙪𝙞 𝙥𝙖𝙧𝙡𝙚𝙣𝙩 : 𝙪𝙣𝙚 𝙨𝙪𝙥𝙚𝙧𝙛𝙞𝙘𝙞𝙚 𝙩𝙧𝙞𝙥𝙡𝙚́𝙚

Selon l’ingénieur agronome communal, Isidore Niyonzima, cette stratégie collective permet un meilleur encadrement technique et une optimisation des rendements. Même les petites parcelles sur les collines de 10 m² sont incluses dans cette dynamique.

Les résultats sont impressionnants : la superficie cultivée en saison sèche est passée de 1 000 à 3 500 hectares en quelques années, dont 500 hectares sur les collines. Le maïs (notamment les variétés PAN53 et Bazoka) domine à 80 %, suivi du haricot, de la pomme de terre et de la patate douce.

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L’expérience de Muruta fait déjà école. D’autres provinces s’inspirent de cette mise en commun des terres, qui ne vise pas à abolir les exploitations familiales, mais à renforcer la coordination pour une meilleure productivité.

« Le Chef de l’État l’a bien dit : l’agriculture est la principale richesse naturelle du pays. A Kayanza, cela devient une réalité visible », se réjouit le Directeur provincial, Adelin Niyonsaba.

Enfin, la commune de Muruta a démontré qu’avec une bonne organisation, une irrigation bien pensée et une forte solidarité communautaire, il est possible de produire en toute saison. Un bel exemple de résilience rurale que le reste du pays gagnerait à suivre.