Nous venons d’apprendre de sources sûres que le nouveau Président du FRODEBU souhaiterait débaucher Mr Rwasa Agathon afin de l’adopter comme membre du FRODEBU et future candidat à la présidence de la République du Burundi en 2020, en tant que challenger du candidat que présentera le Parti CNDD-FDD à cette élection compte tenu du fait que l’actuel Président de la République Mr Nkurunziza Pierre a annoncé publiquement qu’il ne compte pas se représenter à cette échéance.
Il est évident que l’âne ne peut jamais se métamorphoser en cheval mais ce miracle est cru avec toute l’énergie du désespoir dont les desperados peuvent se prévaloir et se sublimer, dans l’espoir que la croyance profonde auto-inoculée peut générer la réalité rêvée et soulever les montagnes comme par magie en apportant le graal du succès tant convoité, de même que le pouvoir qui va avec. Cependant, beaucoup des anciens membres de ce Parti FRODEBU ne comptent pas baisser la garde et laisser cet aventurier Mr Agathon Rwasa, venir occuper la place de choix, menant au partage réel du gâteau, alors qu’ils viennent de traverser le brulant désert dans l’attente des moments meilleurs qui leurs permettraient de ne plus se contenter de consommer les herbes amères, mais les délices bienfaits du pouvoir.
L’espoir fait vivre disions-nous, Mr Agathon Rwasa aurait-fait le bilan catastrophique de son parcours politique et se serait rendu compte qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, Amizero a vécu, et comme on dit même la plus belle fille ne peut donner que ce qu’elle a, le roi est mort et vive le roi ; autant miser sur un cheval qui en vaille la peine, puisque les places au Partis CNDD-FDD sont inaccessibles aux suppôts des néo-colons. Adhérer au Parti FRODEBU est une solution à la quadrature du cercle dans laquelle il se trouve autrement dit entre Amizero et le FNL qui lui a échappé complètement, le FRODEBU n’ayant aucun leader d’envergure national, c’est une chance inespérée de se refaire la santé, car dans le royaume des aveugles les borgnes sont rois.
Ma Grand-mère me disait qu’il faut se méfier des caméléons car la couleur qu’ils affichent ne correspond pas nécessairement à leurs états d’âme. Que pense réellement Mr Agathon Rwasa ? A-t-il vraiment les convictions du FRODEBU ou c’est du « après moi le déluge pourvu qu’on est l’ivresse, du pouvoir bien entendu » ? Que deviendra la coalition Amizero sans Mr Agathon Rwasa ? Est-il conscient de cet énième trahison ou il s’agit juste d’un retournement de veste ? Quoi qu’il en soit, la versatilité de cet homme est une énigme dont les savants mettront longtemps avant d’en tracer l’épure caractéristique ou tout simplement la trajectoire viscérale de ses motivations profondes.
Possible aussi que ce mauvais théâtre fasse également partie du plan des néo-colons, mis en œuvre depuis 2014 et qui vise un hypothétique changement de régime au Burundi. Les pilleurs de l’Afrique n’ont pas qu’un seul plan, B ou C c’est un panaché de scénarios tous efficaces et surprenants qui sont dressés sous les pieds des panafricains et susceptibles de garantir encore pour des décennies la docilité des leaders Africains et l’exploitation des richesses du continent africain sans que ses ayants droits ne quittent leur statut de moutons justes bons à tondre.
Nous sommes à la croisée des chemins et les recettes d’hier ne soulagent plus les élucubrations convergentes entre les intérêts néocoloniaux et ceux des traitres Africains dont le gouffre appétit de leur ventre dépasse de loin leur capacité neuronale. On est en pleine renaissance africaine et le Burundi n’est pas au milieu du gué.
Mr Agathon Rwasa peut changer de fusil d’épaule en quittant Amizero et en adhérant au FRODEBU mais comme on dit en kirundi « uwubundabunda abonwa n’uwuhagaze » ou rira bien qui rira le dernier. Qu’il vente, qu’il neige ou qu’il pleuve au Burundi le beau temps pointe à l’horizon, de façon irréversible, ce ne sont pas ces épiphénomènes pilotés par les néo-colons et leurs suppôts, traitres en général à l’Afrique, qui vont stopper en particulier la dynamique que le peuple burundais a mise en branle.
Ruvyogo Michel