La question de la bourse universitaire est mal posée, selon le Porte parole du président de la République
21-03-2014
Gervais AbayehoNdibadibe Nicaise
Rutana, le 21 mars 2014 (PP) : Le Porte parole du chef de l’Etat burundais Léonidas Hatungimana a déclaré vendredi à Rutana (est) que la question de la bourse universitaire qui a conduit au renvoi des étudiants grévistes est mal posée et faussée dès le départ.
Le haut responsable de la présidence s’exprimait lors d’une conférence publique conjointe des porte parole des institutions publiques, relayée en direct par les stations de radio émettant sur le territoire national.
« La mesure d’octroyer la bourse aux étudiants performants ne vise pas à limiter le nombre d’étudiants bénéficiaires au profit de ceux issus des familles nanties », a clarifié M. Hatungimana, expliquant que les étudiants contestataires sont d’ailleurs rentrés avec leur bourse à la main.
« C’est comme une enfant qui crie à la faim avec la nourriture dans la main », a-t-il regretté.
« Cette opinion est ‘fausse et archifausse’ car des étudiants qui viennent des familles moins nanties peuvent faire mieux que leurs condisciples citadins », a-t-il dit, donnant des illustrations où des établissements perdus dans des régions reculées du pays ont enregistré des scores qui n’ont rien à envier à ceux des villes.
Il sied de souligner, à titre d’exemple aussi, qu’au dernier concours (examen) national donnant accès à l’enseignement secondaire, la commune de Tangara, en province Ngozi (nord) a été classée en première position au niveau national. Or, cette localité est loin du chef lieu de la province et n’est même pas alimentée en électricité.
« C’est une question de détermination, d’engagement et de discipline », a souligné le Porte parole. Il a rappelé que le nombre d’étudiants augmente chaque année, amenant le gouvernement à accroitre en conséquence la bourse, qui passé d’environ 5 milliards en 2005 à plus de 13 milliards actuellement.
M. Hatungimana a clarifié que dans ces conditions, le gouvernement se retrouve dans une situation où il ne doit prendre en charge que les meilleurs, et non les fainéants ou les redoublants.
Les nouvelles dispositions légales régissant des bourses d’études et de stages prévoient en effet de réétudier, entre autres mesures, l’appui financier aux « boursiers redoublants », tandis qu’il y aura une stricte application du principe de « pas de cours, pas de bourse d’études ».
Un décret présidentiel publié récemment stipule que la bourse d’étude est octroyée pour une année académique. Sa reconduction annuelle est conditionnée par la présentation d’une attestation de réussite et d’un relevé de notes, délivrés par l’autorité compétente.