Francophonie : Une femme pour barrer la route à Pierre Buyoya ? L’Encre Noir, 17 septembre 2014

Michaëlle Jean prochaine ambassadrice de la Francophonie ?
L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) est une institution dont les membres partagent ou ont en commun la langue française et certaines valeurs (comme, notamment, la diversité culturelle, la paix, la gouvernance démocratique, la consolidation de l’État de droit, la protection de l’environnement).

Selon son site web, en mars 2014, elle regroupe 77 pays ou gouvernements (57 membres de plein exercice et 20 observateurs), soit plus de 890 millions d’habitants répartis sur les cinq continents.

Après trois mandants successifs, depuis octobre 2002, Abdou Diouf 79 ans, deuxième Président du Sénégal, représente noblement l’organisation fondée en 1970 ayant son siège à Paris. Cela est bien du passé puisque les 29 et 30 novembre l’OIF tiendra son XVe sommet à Dakar pour élire un successeur à M. Diouf qui a choisi de libérer la chaise.

Michaëlle Jean (photo ci-haut) en campagne depuis 2012, compte bien être élue au poste hautement politique de secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie.

Tout tombe à point pour la native du premier pays francophone des Amériques puisque, prémonition ou coïncidence, le thème du sommet sera « Femmes et Jeunes en Francophonie : vecteurs de paix, acteurs de développement ».

Michaëlle Jean, 57 ans, Haïtienne de naissance et Canadienne d’adoption occupa le prestigieux poste de gouverneure générale du Canada de 2005 à 2010. Un poste qui aura fait d’elle la représentante de la Reine d’Angleterre et officiellement chef des armées de l’ex colonie britannique.

Mme Jean a toujours eu à cœur le sort des femmes. Suite à ses études, elle œuvre pendant huit ans à aider les femmes victimes de violences conjugales. Durant son mandat de Gouverneure générale, l’ex-journaliste visite de nombreux pays. D’Algérie jusqu’en Afrique du Sud en passant par l’Afghanistan, elle promeut son message courage et détermination à celles qui endurent le goût âpre de la servitude.

Michaelle Jean n’est assurément pas la seule dans la course. Également dans la course pour le poste de M. Diouf est le Mauricien Jean Claude de L’Estrac. Lui aussi journaliste, il devient ministre des Affaires étrangères de Maurice et aujourd’hui secrétaire général de la Commission de l’océan Indien (COI).

Autre illustre candidat, Henri Lopes, 77 ans, un incontournable de la littérature africaine. Politique, il fut premier ministre de la République du Congo de 1973 à 1975 et maintenant ambassadeur en France. M. Lopes est récipiendaire du Grand prix littéraire d’Afrique noire et du grand prix de la francophonie décerné par l’Académie française.

L’ex président du Burundi Pierre Buyoya, le médecin congolais Tharcisse Loseke et malgré ses 72 ans Dioncounda Traoré président de la République du Mali de 2012 à 2013 convoitent aussi la chaise vacante de l’Organisation internationale de la francophonie.