Burundi : la stratégie anti-corruption marque des avancées depuis trois ans

La mise en oeuvre de la Stratégie nationale de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption (SNBGLC), adoptée le 20 octobre 2011 par le gouvernement burundais, a marqué des avancées, principalement au niveau de l’axe « lutte contre la corruption », estime le président de l’Association burundaise des consommateurs-transparency international Burundi (ABUCO-TI Burundi), Noël Nkurunziza.

« Les progrès enregistrés portent notamment sur l’informatisation du ministère de la Fonction Publique qui a fait gagner au trésor public burundais beaucoup d’argent, qui était payé indûment à des fonctionnaires fictifs, et l’augmentation des recettes à l’Office burundais des recettes (OBR) qui est en train d’évoluer en travaillant dans la transparence », a précisé M. Nkurunziza.

Au palmarès des avancées, à travers la promotion de la transparence dans les services étatiques, M. Nkurunziza a relevé que pour toute la première fois, les ministères burundais de la Défense nationale et de la Sécurité ont accepté d’être évalués en termes d’intégrité par l’ABUCO-TI Burundi en partenariat avec la section de Transparency International d’Angleterre (TI-Angleterre).

« En effet, depuis que le Burundi existe, les services de défense et de sécurité étaient fermés au regard extérieur et ne permettaient pas à ce que la société civile puissent travailler en leur sein dans le cadre d’une évaluation du niveau d’intégrité de ces corps. C’est donc quelque chose qu’on peut saluer en ce qui concerne la mise en oeuvre de la SNBGLC », a-t-il fait remarquer.

L’ABUCO-TI Burundi a apprécié le fait qu’on enregistre aujourd’hui une tendance à la baisse de la « petite corruption », à savoir celle qui concerne de ces montants escroqués auprès de la population à la base, a dit M. Nkurunziza.

En revanche, a-t-il nuancé, le tableau se présente autrement pour les de gros montants qui circulent au niveau des grandes institutions républicaines.

Il n’y a pas vraiment une avancée effective en matière de lutte contre la grande corruption, a-t-il déploré.

« Tous les cas dénoncés au grand jour, au lieu qu’ils soient objet de recherches et d’investigations pour approfondir, pour pouvoir mettre la main sur les coupables, il y a eu plutôt une sorte de défensive notamment pour le cas récent de manque de transparence dans l’octroi du marché public pour l’exploitation du nickel de Musongati ainsi que pour d’autres gros marchés analogues sur lesquels plane un spectre d’opacité », a-t-il souligné.

L’une des pistes solutions pour faire reculer le phénomène de la corruption dans le pays, a-t-il recommandé, serait de concentrer tous les efforts dans la passation des marchés publics pour que le jeu de la concurrence soit une réalité au niveau de la gouvernance économique au Burundi. F