En Somalie, le mouvement shebab a minimisé ce lundi 29 décembre la reddition d’un ancien haut responsable, Zakariya Ismail Hersi, aux mains du gouvernement fédéral depuis samedi dernier. Selon les versions, il aurait été capturé ou se serait rendu dans la région du Gedo, au sud-ouest du pays. Un responsable shebab affirme à l’Agence France-Presse qu’il avait quitté le mouvement depuis plus d’un an.
Si l’ancien chef d’Amnyiat, les services secrets shebabs, ne peut offrir de révélations sur les opérations en cours, il représente pour les différentes agences de renseignements qui vont l’interroger – somaliennes mais aussi probablement étrangères – une mine d’informations concernant la structure, la hiérarchie du mouvement, les techniques et tactiques utilisées pour les opérations terroristes.
Le fait que Zakariya soit désormais aux mains du gouvernement fédéral est symptomatique des dissensions qui ont émaillé le mouvement shebab. En 2013, Sheikh Dahir Aweys, ancien dirigeant des tribunaux islamiques, s’était rendu après des combats, à Barawe, entre factions rivales et est toujours en résidence surveillée à Mogadiscio. En juin de cette année, c’est Mohamed Said Atom, ancien chef de guerre au Puntland, allié aux shebab, qui est passé du côté du gouvernement, après avoir rompu avec les shebabs plus d’un an auparavant.
Ces divisions internes qui s’ajoutent à l’élimination de leur émir Ahmed Godane, en septembre dernier, n’ont toutefois pas entamé leur capacité opérationnelle, ainsi que l’a démontré l’attaque spectaculaire sur la base de la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom), le jour de Noël, à Mogadiscio.