Les FDLR dans la ligne de mire des Nations Unies

Nairobi, 26 janvier 2015 (IRIN) – Au cours des prochains jours, une unité spécialisée de la Mission militaire des Nations Unies en République démocratique du Congo doit lancer des opérations contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) en collaboration avec l’armée congolaise. Les FDLR sont un groupe rebelle qui sème le chaos depuis 20 ans dans l’est du pays.

Plus tôt ce mois-ci, le Conseil de sécurité a autorisé l’opération, qui sera menée par la Brigade d’intervention de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO).

IRIN présente certains éléments clés relatifs à l’offensive à venir contre les FDLR.

• Les FDLR ont été créées par des anciens combattants des milices hutues Interahamwe et des ex-Forces armées rwandaises (FAR), qui sont responsables d’une grande partie des meurtres commis pendant le génocide rwandais de 1994.

• Le groupe est accusé d’une série de crimes odieux, et notamment de meurtres et de viols à grande échelle. Plusieurs de ses leaders ont été inculpés pour des crimes de guerre, dont certains en lien avec le génocide.

• Les FDLR, qui rassemblaient à un moment donné quelque 20 000 combattants rwandais, ne comptent plus que quelques milliers d’hommes. Les Hutus congolais sont particulièrement nombreux dans leurs rangs. Au cours de l’année qui vient de se terminer, des milliers de combattants et leurs personnes à charge se sont rendus dans le cadre du processus de démobilisation et sont retournés au Rwanda.

• À l’exception d’une poignée d’hommes, les combattants des FDLR ont ignoré la date limite pour le désarmement, qui était fixée au 2 janvier 2015. Le Conseil de sécurité des Nations Unies a alors décidé d’autoriser l’opération.

• Ce n’est pas la première fois qu’une offensive est menée contre les FDLR. En 2009, les forces de la RDC et du Rwanda avaient lancé une attaque contre le groupe avec le soutien des Nations Unies. L’attaque avait eu des conséquences désastreuses : près d’un million de civils avaient en effet dû fuir leurs foyers. Des groupes de défense des droits de l’homme ont accusé l’armée congolaise d’avoir commis des violations généralisées contre des civils, et notamment des centaines de meurtres.

• Les combattants qui appartiennent toujours aux FDLR vivent dans des régions montagneuses couvertes de forêts et des zones marécageuses difficiles d’accès dont la superficie équivaut plus ou moins à celle de la Belgique. Ils sont souvent mêlés avec les civils. L’offensive risque d’en être grandement compliquée.

• À l’approche de cette offensive anticipée, on s’inquiète à nouveau des retombées humanitaires qu’elle pourrait avoir, en particulier en ce qui concerne l’accès aux populations dans le besoin.

• La position de la Tanzanie, qui a fourni des soldats pour la Brigade d’intervention, est ambiguë. Plus tôt ce mois-ci, Jakaya Kikwete a dit qu’il appuyait l’offensive alors qu’il avait auparavant appelé le Rwanda à tenter de négocier avec les FDLR. En 2014, son gouvernement avait décrit les membres du groupe comme des « combattants de la liberté ».

am/rh – gd/amz