L’armée congolaise a annoncé ce jeudi 29 janvier avoir lancé une offensive dans l’est de la République démocratique du Congo contre les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Le porte-parole de l’armée n’a pas donné de détails sur la mise en œuvre de cette offensive. Selon les autorités militaires congolaises, cette opération est planifiée par la RDC et elle seule, et non conjointement avec la force onusienne Monusco comme prévu initialement.
Finalement, l’armée congolaise a décidé de partir seule pour, dit-elle, « anéantir les rebelles des FDLR ». La RDC avait jusque-là trainé les pieds pour signer un plan d’opération militaire conjoint des Forces armées de RDC (FARDC) et de la Monusco. Un plan pourtant minutieusement préparé depuis plusieurs mois et qui, selon l’ONU, était de nature à protéger les populations civiles, des réfugiés rwandais qui vivent dans les zones occupées par les rebelles hutus rwandais.
Le président Kabila a préféré envoyer l’armée nationale, prenant de cours la Monusco. Pour expliquer cette décision de faire cavalier seul, des officiels congolais estiment que l’ONU avait à tort accusé Kinshasa d’être complice des FDLR, Kinshasa demandant plus de temps pour préparer ces opérations.
Pourtant, un plan d’opération conjoint Monusco-FARDC avait été établi mais la RDC ne l’a jamais signé. Le porte-parole de l’armée congolaise, le général Léon Richard Kassonga n’exclut pas une éventuelle intervention de la mission de l’ONU.
« Nous sommes des militaires des forces armées de la République démocratique de Congo et il n’est pas exclu que nous puissions bénéficier de certains appuis de la Monusco qui est un partenaire très important. Mais, nous menons des opérations comme toute armée professionnelle sur son territoire. Et il n’y a pas de problèmes. »
Kinshasa veut affirmer sa souveraineté
Et de rappeler au passage que c’est le président Kabila qui s’était engagé à désarmer les groupes de l’est du pays. Aujourd’hui, en annonçant cette offensive armée, dans le Nord et le Sud-Kivu, Kinshasa veut affirmer sa souveraineté. « Les FDLR avaient jusqu’au 2 janvier pour déposer les armes, rappelle le général Kassonga, porte-parole de l’armée, nous avons le devoir de les éradiquer totalement. »
La hiérarchie militaire congolaise n’exclut cependant pas un appui de la Monusco au cours de cette opération. Dès jeudi, Martin Kobler, le patron des casques bleus en RDC, a salué cette initiative et annoncé que les Nations unies soutenaient pleinement tant opérationnellement que logistiquement l’armée congolaise.
Cette annonce a en outre été faite alors que samedi, se tient en marge du sommet de l’Union africaine, une réunion de l’évaluation de la mise en œuvre de l’accord-cadre d’Addis-Abeba censé amener la paix dans l’est de la RDC. Pour l’envoyé spécial des Nations unies pour les Grands Lacs, Saïd Djinnit, cette annonce est tout de même une bonne nouvelle. C’est ce qu’il explique depuis Addis-Abeba.