Le Burundi s’est-il brouillé avec le lobby international? (Kabuto)

Je ne suis pas antisémite. D’ailleurs, j’invite mes frères africains à oublier nos cadavres de Boko Haram, les chrétiens cooptes décapités en Libye et les victimes des terroristes à Cibitoke pour n’avoir qu’une pensée en mémoire des victimes de la tragédie récente à Copenhague. Tuer les personnes en leur reprochant d’être des Juifs, c’est inadmissible. Je condamne cette barbarie et n’éprouve qu’abjection pour l’auteur.

C’est que la raison du plus fort est toujours la meilleure. Les maîtres du monde existent et il faut savoir choisir ses alliés. Quand on voit le Rwanda bénéficier de toutes les attentions, l’on attribue cette prouesse diplomatique aux conseillers spéciaux comme Tony Blair. Mais l’on oublie que le Rwanda ne se range pas bêtement derrière les positions de l’Union Africaine. C’est ainsi qu ’ Israël a pu faire échouer la résolution de l’ONU qui aurait dû reconnaître l’Etat palestinien.
Le Burundi par contre, depuis l’arrivée au pouvoir du CNDD-FDD a voté pour tout ce qui pouvait condamner Israël. Il se rangeait derrière la position de l’Union Africaine. L’on a oublié déjà que le Burundi arbore les mêmes étoiles dans son drapeau qu’Israël! Et Israël n’imitera jamais le Christ pour renverser le régime et lui faire entendre sa voix conciliante comme à Saint Paul à Damas: »Pourquoi me persécutes – tu?  » Jésus Christ pour un Oriental a souvent brillé par des qualités de femme. Donner L’autre joue a celui qui vous gifle et n’accepter jamais la loi du Talion!

Neela Goshal et HRW à l’oeuvre

En 2009, le Burundi a expulsé Neela Goshal, une employée de HRW. Cette dame aurait abusé des hommes burundais comme Dominique Strauss Kahn des prostituées au siège du FMI à Washington. Les deux ont du sang juif. Il y a toujours un compte à rebours à redouter. A moins que!
Neela Goshal roulait ostensiblement pour l’opposition et endossait toutes les accusations pour mettre en difficulté le régime DD. Une fois chassée du Burundi, HRW n’a jamais digéré un tel affront. On est loin d’ignorer que HRW dispose d’un budget plus important que celui d’Amnesty International et qu’il est financé par des sociétés puissantes aux USA. HRW a ses entrées à la Maison Blanche et à Tel-a-viv.

En 2010, HRW a tenté de discréditer les élections burundaises pour imposer à l’image du monde un scrutin peu crédible. Il a dû retirer sa position sur la pointe des pieds devant les positions des observateurs de l’ONU et de l’Union Européenne qui saluaient le bon déroulement des scrutins et regrettaient le boycott de l’opposition. HRW a poursuivi sa fronde contre le régime de Bujumbura en faisant de tout problème une crise profonde. Mais HRW a surtout activé la RPA et certaines associations de la société civile. C’est ainsi que l’on a vu Pierre Claver Mbonimpa dénoncer la présence des militaires burundais en RDC. Le gouvernement a nié. Mais les carottes étaient cuites! Et les leçons n’ont pas été tirées.

Le complot était déjà là

Quand on lit le récent rapport de HRW sur les prétendues exécutions sommaires des assaillants à Cibitoke, on comprend que le coup a été préparé depuis belle lurette. Les recrutements des combattants dataient de plus d’une année et les formations militaires ont été dispensées au nez et à la barbe de la MONUSCO. Mais il était impossible aux assaillants de marcher vers la Kibira avec la présence des militaires burundais sur la frontière avec la RDC. Quand le gouvernement a nié la présence de ses troupes, une puissance occidentale a dépêché ses drônes sur la position et a pris des images. Les photos ont été montrées aux autorités burundaises avec cet avertissement: » Si vous niez encore que ce sont vos militaires, nos drônes vont entrer en action comme en Afghanistan et tout sera détruit!  »
Qui ignore que les satellites et les drônes permettent aux maîtres du monde de tout contrôler au tiers monde? Il est vrai que nous sommes surveillés même à travers nos tablettes ou ipad. Mais quand on sait que les Américains vont jusqu’à espionner les Européens pourtant leurs alliés, on comprend que la peau des nègres ne vaut pas grand chose!

Une rébellion montée de toutes pièces

Quand Laurent Désiré Kabila a accepté la mission de diriger la libération du Congo, les armes et munitions lui ont été fournies en un claquement de doigts. Ce fut de même pour les parrains de la rébellion avortée au Burundi. Ces jeunes qu’on présente comme des gardiens de boeufs et des ouvriers champêtres ont envahi le Burundi avec des munitions à la pointe de la technologie. Comme les militaires burundais ne surveillaient plus la frontière en permanence, l’opération était censée se dérouler sans anicroche. Malheureusement pour les assaillants, ils avaient besoin de la population pour s’orienter vers la Kibira et transporter munitions et réserves de nourriture. Il s’est fait que les populations qui ont prêté main forte aux assaillants étaient essentiellement des jeunes affiliés au Parti CNDD-FDD. Certains d’entre eux étaient des démobilisés rompus au maniement des armes à feu. Le téléphone portable aidant, ils ont renseigné l’armée et la police. Ils ont montré le chemin suivi par les assaillants et en un temps record, ces derniers étaient encerclés. Le feu n’a pas tardé.

Le crime des jeunes affiliés au CNDD-FDD

Le gouvernement du Burundi à choisi la stratégie d’associer la population aux efforts de lutte contre d’insécurité. C’est ainsi qu’il y a eu mise en place des commissions mixtes de sécurité dans tout le pays. Il se fait que comme dans les travaux communautaires, les jeunes affiliés au Parti CNDD-FDD soient les plus actifs. On comprend pourquoi ils sont dans le collimateur de tous ceux qui veulent semer les troubles.

Au moyen de leurs moyens de communication par satellite, les assaillants de Cibitoke ont pu lancer un s.o.s devant d’étau qui se resserrait autour d’eux. L’on a entendu alors Pierre Claver Mbonimpa pleurait sur le sort des agresseurs et implorer la clémence pour des combattants aux abois. Mais le président de l’APRODH n’avait pas de pitié pour les civils et les forces de l’ordre burundais qui faisaient face à une agression armée!

Pierre Claver Mbonimpa semblait ignorer que depuis l’antiquité, le crime de prendre les armes contre sa patrie est sanctionné par la peine capitale. Fallait-il capturer, traîner devant les tribunaux, créer le même brouhaha international comme lors des procès des jeunes insurgés derrière Alexis Sinduhije? Comme le Burundi a aboli la peine de mort, HRW tablait sur des peines clémentes voire l’exfiltration vers des exils dorés en Occident. Comme les assaillants ont été essentiellement éliminés, les jeunes du CNDD-FDD doivent payer pour trop de vigilance et parfois l’excès de rage.

Les maux du système DD

HRW n’en est pas à sa première attaque frontale contre l’armée burundaise. On se souvient des allégations de viols sur les femmes Somaliennes. J’ai été en Somalie en février 2014. J’ai pu m’entretenir avec les militaires de différentes nationalités. Tous les témoignages étaient peu glorieux sur les militaires ougandais. Et pourtant, le mouton noir que HRW voulait abattre, ce fut l’armée burundaise. La tempête apaisée grâce à une réaction ferme du gouvernement somalien et de lUnion africaine, HRW revient à la charge avec sa trouvaille des exécutions sommaires. Il ne peut pas parler de crimes de guerre car le groupe armé n’est pas identifié. Mais le terme « exécutions extrajudiciaires » fait recette devant les démocraties occidentales. La Belgique, les Pays Bas et les USA ont déjà endossé le contenu du rapport et ont fait part de leurs préoccupations.
Cette accusation de HRW est grave et peut ternir l’image de l’armée burundaise. Mais ce n’est pas pour cela que les puissances occidentales ne veulent pas de l’équipe du Président Nkurunziza pour une nouvelle législature. Elles sont loin d’ignorer les votes systématiques du Burundi contre Israël. Elles sont loin d’ignorer les affaires de trafic d’Ivoire et de drogues via l’aéroport de Bujumbura. Elles sont loin de porter certains proches collaborateurs du président dans leur coeur et surtout certains membres du gouvernement actuel ont démérité à leurs yeux. L’affairisme et les magouilles au sommet de l’Etat rappellent le Madagascar d’un certain Marc Ravolomanana. Et de se demander: « Pierre Nkurunziza pour un nouveau mandat mais avec quelle équipe et quelles concessions? »