La police kényane a arrêté un sixième suspect dans le massacre perpétré le 2 avril par un commando islamiste à l’université de Garissa (est) et interroge désormais cinq Kényans et un Tanzanien, selon un document produit mardi par la police devant un tribunal de Nairobi.
A la demande de la police, ce tribunal a prolongé de 30 jours la garde à vue des cinq suspects kényans – amenés mardi devant la Cour – et du tanzanien, toujours interrogé à Garissa, selon la police. Le juge Benson Nzakyo a néanmoins exigé que ce dernier comparaisse sous 48 heures.
Jusqu’ici, les autorités kényanes n’avaient fait état que de l’arrestation de cinq suspects et n’avaient dévoilé les nationalités que de deux d’entre eux, un Kényan et un Tanzanien.
« La police a besoin de les détenir plus de temps pour conclure les investigations » et déterminer les chefs exacts d’inculpation, a déclaré à la Cour l’avocat de l’Etat.
« Des examens de police scientifique sont en cours, notamment l’analyse des données de leurs téléphones qui ont révélé qu’ils étaient en communication constante avec les assaillants durant l’attaque, a-t-il poursuivi.
Les six suspects sont soupçonnés d’avoir apporté leur aide au commando islamiste qui a pris d’assaut jeudi à l’aube l’université de Garissa, abattant sur leur passage ceux qu’ils croisaient. Ils s’y sont ensuite retranchés près de 16 heures avec de nombreux otages, après avoir relâché les musulmans.
Selon un bilan officiel, l’attaque a fait 148 morts – 142 étudiants en majorité chrétiens, trois militaires et trois policiers. Les corps de quatre assaillants ont également été retrouvés à la fin de l’assaut des forces de sécurité, sans qu’on sache combien de membres comptait le commando.
L’avocat de l’Etat a indiqué que les cinq ressortissants kényans interrogés étaient soupçonnés d’avoir fourni des armes au commando et avaient été arrêtés alors qu’ils tentaient de franchir la frontière vers la Somalie.
Il n’a pas précisé les faits reprochés au ressortissant tanzanien, mais le ministère de l’Intérieur avait indiqué samedi à l’AFP qu’il avait été découvert caché dans un plafond de l’université en possession de grenades.