Ombudsman : Point Presse n°4

POINT DE PRESSE N°4 DU 24/5/2015

Condamnation des assassinats perpétrés à Bujumbura

Mesdames et Messieurs les journalistes,
Mesdames et Messieurs les cadres de l’Institution
de l’Ombudsman,
Distingués invités
Bonjour.

Nous vous remercions d’avoir répondu à notre invitation et nous vous souhaitons la bienvenue à ce point de presse. C’est le 4ème du genre, organisé par notre Institution, depuis le début de la crise qui sévit dans notre pays il y a un mois.

Depuis le jour de déclenchement des manifestations, l’Institution de l’Ombudsman a promis de rester en permanente communication avec les citoyens burundais et la communauté internationale. Des descentes sur terrain ont été aussi organisées pour se rendre compte de l’évolution de la situation de crise. Par ailleurs, des audiences et des entretiens avec les différentes personnalités tant nationales qu’internationales ont eu lieu pour échanger sur les voies et moyens de sortir de cette crise qui continue à endeuiller le Burundi.
Mais avant tout autre propos, nous vous demandons de bien vouloir vous lever et observer une minute de silence en mémoire de toutes les victimes des violences perpétrées contre les citoyens innocents depuis le début de la crise que traverse notre pays.
En plus, l’Institution de l’Ombudsman est dans la consternation après qu’on ait annoncé la triste disparition du Président du parti UPD – Zigamibanga, Monsieur ZEDY FERUZI, et son garde de corps farouchement assassinés ce samedi soir du 23 mai 2015. Nous déplorons également l’assassinat de 8 autres personnes tuées par une triple explosion de grenades dans la soirée de ce vendredi 22 mai 2015 à l’ancien marché central de Bujumbura.
Nous présentons nos condoléances les plus émues à la famille de Feu ZEDY FERUZI, au parti UPD – Zigamibanga et aux familles respectives qui ont perdu les leurs.
Nous condamnons ces tueries ignobles avec la plus grande fermeté et nous suggérons à nos compatriotes de toujours utiliser des voies pacifiques pour régler leurs différends.
En nous exprimant aujourd’hui encore une fois à travers ce point de presse nous souhaitons porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale qu’il est plus que temps de cesser tout acte de violence quel qu’en soit la cause. Il est de l’obligation de tout un chacun de respecter les droits fondamentaux de l’Homme, tout particulièrement le droit à la vie. Nul n’est autorisé à ôter la vie à autrui.
Cela va sans dire parce que la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme est plus claire en son article 3 qui dispose que : « tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne ».
Plus d’un pourrait se demander, à tort ou à raison, pourquoi nous multiplions ces communications médiatiques en cette période très précise ? Nous leur répondrons tout simplement que nos actions s’appuient sur la Loi N° 1/04 du 24 Janvier 2013 portant organisation et fonctionnement de l’Ombudsman, spécialement en son article 2, qui stipule que « l’Ombudsman est une institution chargée de la médiation entre les administrations et les citoyens ainsi que du contrôle du bon fonctionnement des entités administratives ».
Bien plus, en son article 11 point c, alinéa 3, cette loi dispose que « l’Ombudsman peut se saisir d’office de toute question relevant de sa compétence chaque fois qu’il a des motifs raisonnables de croire qu’une personne ou un groupe de personnes a été lésé ou peut vraisemblablement l’être par l’acte ou l’ omission d’un organisme public ».
En organisant ce point de presse, nous souhaitons inviter les médias de relayer les messages issus des descentes, entretiens et observations que nous jugeons utiles d’être portés à la connaissance du public.
En l’occurrence, nous avons effectué une visite à l’hôpital, ce samedi 23 mai 2015, sur le chevet des 51 personnes blessées dans l’attentat à la grenade de ce vendredi soir du 22 mai 2015 pour leur témoigner notre solidarité et compassion. Concrètement, nous leur avons apporté des vivres et nous avons réglé le payement de la facture de radiographie pour les nécessiteux.

Comme nous l’avons exprimé à travers les trois derniers point de presse, nous réitérons les recommandations suivantes :

1. Nous déclarons la tolérance zéro à l’impunité et nous rappelons aux autorités judiciaires de poursuivre les auteurs des tueries.

2. Nous lançons un appel vibrant à tous les citoyens burundais de cohabiter pacifiquement et consolider la paix et l’harmonie sociale.

3. Nous recommandons à tous les Burundais de se respecter mutuellement, de respecter la Charte de l’Unité Nationale en vue de consolider la paix et l’harmonie sociale.

Que Dieu vous bénisse,
Que la paix durable règne au Burundi

Fait à Bujumbura, le 24 Mai 2015
Honorable Dr Mohamed RUKARA,
Ombudsman de la République du Burundi
et Vice Président de l’AOMF et de l’AOMA.