Déclaration conjointe de la EAC -COMESA, CIRGLR, l’Union Africaine et des Nations Unies sur la situation au Burundi

L’Envoyé Spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la région des Grands Lacs, les éminentes personnalités de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est et du Marché Commun de l’Afrique Orientale et Australe (COMESA), la délégation de Haut niveau de l’Union africaine et le Secrétaire exécutif de la CIRGL sont choqués par l’escalade de la violence au Burundi qui a fait de nombreux morts, blessées et des milliers de réfugiés au cours des dernières semaines.
Ils condamnent avec fermeté l’attaque odieuse à la grenade du 22 Mai qui a tué huit personnes et en a blessé une quarantaine, de même que l’assassinat le 23 mai de Mr. Zedi Feruzi, Président du parti UPD-Zigamibanga et candidat à la présidentielle, et de son garde du corps. Ils présentent leurs sincères condoléances aux familles éprouvées et souhaitent un prompt rétablissement aux blessés.
Ils exhortent les autorités Burundaises à diligenter rapidement des enquêtes sur ces incidents et à traduire en justice les auteurs de ces actes odieux commis contre des civils et des leaders politiques.
Les leaders politiques doivent considérer ces évènements comme un signal d’alarme et doivent réagir rapidement et s’engager résolument dans la recherche de solutions pacifiques pour résoudre leurs différends à travers le dialogue.
Ils rappellent que la paix et la sécurité sont essentielles pour tous les Burundais et que la violence n’est pas une option.
Ils appellent le Gouvernement à garantir la sécurité de tous les citoyens, à respecter les droits de l’homme, et à agir avec retenue à tout moment et en tous lieux en particulier dans la gestion des manifestations. Par ailleurs, ils appellent la société civile, les partis politiques et les manifestants à agir de façon responsable et dans le cadre des lois en vigueur au Burundi.
Ils appellent au calme et exhortent toutes les parties à tout mettre en œuvre pour éviter que le pays ne sombre dans une crise plus profonde qui pourrait avoir des conséquences sur la paix et la sécurité dans la région.
Ils rappellent que le dialogue politique débuté le 5 mai auquel participent le Gouvernement, les partis politiques, la société civile et les représentants des confessions religieuses se poursuit en vue de réduire les tensions, restaurer la confiance et créer les conditions pour la tenue d’élections libres, justes, inclusives et pacifiques. Ils encouragent vivement toutes les parties prenantes à rester engagées dans ce processus de dialogue et à agir de bonne foi et avec sagesse aux fins d’appuyer les efforts des facilitateurs.
Enfin, ils réaffirment leur détermination à continuer de travailler avec toutes les parties à l’organisation d’élections pacifiques et crédibles dans le respect des Accords de Paix et Réconciliation d’Arusha et de la Constitution de la République du Burundi.

Bujumbura, 24 mai 2015