Nous, représentants des confessions religieuses, avons accompagné et soutenu le dialogue qui s’est instauré, dès le 5 mai, entre les différentes parties prenantes burundaises, parce que nous sommes convaincus que tous les problèmes doivent trouver des solutions par des moyens pacifiques et à travers le dialogue. A travers ce même dialogue, notre pays a pu surmonter des problèmes bien plus difficiles dans le passé.
En tant que représentants des confessions religieuses, nous avons toujours prêché la paix, la réconciliation, la non-violence et l’unité. Nous avons toujours insisté sur le caractère sacré de toute vie humaine. C’est pour cela que nous déplorons la violence et les pertes en vies humaines observées ces derniers jours et qui risquent de se multiplier si rien n’est fait pour arrêter cette situation. Nous souhaitons que ce cycle de violence s’arrête immédiatement et que plus aucune vie humaine ne soit sacrifiée.
Nous invitons toutes les parties à faire preuve de retenue et que le droit des citoyens à manifester soit respecté et exercé conformément à la loi, sans violence et que l’encadrement par les services d’ordre se fasse également conformément à la loi et dans l’esprit de la préservation de la vie humaine.
Pour avoir accompagné le dialogue depuis le 5 mai, nous sommes témoins des progrès importants accomplis tendant vers une conclusion heureuse dans la recherche de solutions aux problèmes auxquels fait face le pays. Nous avons sans cesse encouragé les parties prenantes à rester engagées dans le dialogue.
Aujourd’hui, nous sommes convaincus que la poursuite de ce dialogue est dans l’intérêt bien compris de notre pays et de notre peuple.
Au moment où nous faisons cette déclaration, nous sommes encouragés par la présence et l’appui de l’équipe des facilitateurs, menée par l’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies, des représentants de la Communauté de l’Afrique de l’Est, et du COMESA, de l’Union africaine et de la CIRGL, à laquelle nous rendons hommage.
Nous lançons un appel à toutes les parties pour qu’elles donnent une chance au dialogue qu’elles ont engagé et qu’elles reviennent toutes au dialogue dans un esprit constructif et avec pour objectif de le faire aboutir.
Nous lançons un appel à toutes les parties, à tout le peuple et à tous nos fidèles pour que demain lundi soit consacré à la prière, au recueillement et à la méditation.
Nous, les soussignés,
Mgr Ngoyagoye Evariste, Archevêque de l’Eglise catholique de Bujumbura
Révérend Nzosaba Juvénal, Président du Conseil national des Eglises protestantes du Burundi
Fait à Bujumbura, le 24 mai 2015.