La guerre contre les djihadistes de l’EI « est un échec », sur place comme chez nous

Le Premier ministre irakien, Haider al-Abadi, a pointé mardi « l’échec » de la communauté internationale dans la lutte contre le groupe Etat islamique, dénonçant un manque de soutien à son pays, confronté depuis un an à l’avancée des djihadistes.

« Je pense que c’est un échec de la communauté internationale. Concernant le soutien à l’Irak, il y a beaucoup de mots mais peu d’actions sur le terrain », a dénoncé M. al-Abadi à Paris, lors d’une conférence de presse peu avant l’ouverture d’une réunion de la coalition internationale antidjihadiste.

L’Irak réclame le droit d’acheter des armes aux Russes

Le Premier ministre irakien a aussi souligné que son pays n’était pas assez aidé en armements et munitions. « Nous n’en avons pas reçu beaucoup, presque rien. Nous ne devons compter que sur nous-mêmes ». « En raison de problèmes fiscaux, nous ne sommes pas en mesure de conclure de nouveaux contrats de fourniture d’armes. La plupart des contrats avaient été conclus par le précédent gouvernement avec les Russes. Les Russes sont désormais soumis à des sanctions américaines et il est très difficile de payer pour avoir ces armes. L’argent est là à la banque mais nous ne pouvons les avoir ». « Nous ne demandons pas des armes mais s’il vous plaît laissez-nous acheter des armes de manière plus facile », a-t-il insisté.

Les terroristes qui occupent l’Irak sont à 60% étrangers

Le groupe Etat islamique (EI) compte de plus en plus de combattants étrangers dans ses rangs, a aussi noté Haider al-Abadi. « Ce que je vois en Irak, c’est un nombre de combattants étrangers plus important qu’avant », a-t-il dit. Dans le passé, les combattants irakiens étaient estimés à 58% pour 42% d’étrangers. Aujourd’hui, la proportion s’est inversée avec 60% de combattants étrangers contre 40% d’Irakiens, selon lui. « Il y a un problème international, il doit être résolu », a-t-il ajouté. « Il faut expliquer pourquoi autant de terroristes viennent d’Arabie saoudite, du Golfe, d’Egypte, de Syrie, de Turquie et de pays européens ». « Nous avons besoin d’un travail politique de nos partenaires au sein de la coalition » à ce sujet, a précisé le responsable irakien.