Burundi: l’opposition demande un nouveau médiateur à l’ONU

Source: RFI

Les 17 formations et partis d’oppositions du Burundi récusent Saïd Djinnit et demandent un nouveau médiateur à l’ONU. Ils l’accusent d’avoir trahi le lien de confiance établi lors du dialogue mené avec lui, en ayant transmis un rapport aux chefs d’Etat présents au sommet de Dar es Salam un rapport sur ce dialogue dont l’opposition ignore le contenu.

L’opposition unie burundaise assure qu’elle a bien réfléchi à son geste. Après une réunion à Bujumbura jeudi après-midi, les 17 partis et organisations de l’opposition ont récusé la médiation de Saïd Djinnit, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour la région des Grands Lacs. Son tort : depuis plus d’un mois maintenant, Saïd Djinnit a été la cheville ouvrière du dialogue politique qui a réuni gouvernement, opposition, société civile et confessions religieuses du Burundi en vue de trouver une solution à la crise qui est née de la volonté du président Nkurunziza de briguer un troisième mandat.

L’opposition accuse l’envoyé spécial de partialité. Saïd Djinnit semblait pencher pour le gouvernement pendant toutes les discussions, assure Frédéric Bamvuginyumvira, qui a signé la lettre au nom du parti Frodebu. Il aurait en outre utilisé dimanche lors du sommet des chefs d’Etat de la région sur le Burundi, un rapport sur ce dialogue, qu’ils n’avaient pas vu. Un sommet au cours duquel il aurait également soutenu un troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Pas moins. La médiation assurait en début de soirée qu’elle n’avait pas encore vu ce courrier que l’opposition jure avoir déposé en milieu d’après-midi.

Le problème, c’est que Saïd Djinnit jouit aujourd’hui de la confiance de la communauté internationale. Et surtout le temps presse, car les chefs d’Etat de la région ont demandé un report des élections d’un mois et demi. Période pendant laquelle les discussions sur de nombreux points de discorde doivent avoir abouti. L’opposition burundaise assure qu’elle en est consciente, mais c’est le prix à payer, dit-elle, pour que ces pourparlers puissent aboutir à une solution durable.