C’est l’impasse au niveau du dialogue voulu par tous les partenaires du Burundi. Le gouvernement, fort de la reconnaissance internationale de la valeur du verdict de la cour constitutionnelle, a déclaré que la candidature de Nkurunziza n’est pas négociable. Il est ici fidèle à la décision du sommet des chefs d’Etat de l’EAC. En même temps, il multiplie les actes de bonne volonté: report des élections, levée des mandats d’arrêt, ouverture de certains médias, disponibilité à libérer les manifestants si les organisateurs des troubles appellent à la fin de ce qu’ils ont appelé » manifestations pacifiques » pour ne pas dire » insurrection ». Tous ces gestes de bonne volonté sont appréciés.
Du côté des opposants radicaux et de la société civile, c’est une fin de non recevoir catégorique. Ils s’attaquent à la CENI et refusent de reconnaître le verdict de la cour constitutionnelle. Alors que le gouvernement leur demande des propositions pour remplacer deux commissaires démissionnaires, les opposants et les responsables de la société civile crient au scandale. Ils montent les enchères et veulent une nouvelle CENI à leur solde. Exigence capricieuse.
Ne parlons pas de la récusation de Djinnit. D’aucuns se souviennent des câbles confidentiels du BNUB et des lettres mettant en garde contre la distribution des armes aux Imbonerakure. Paradoxalement, ce sont les jeunes affiliés au MSD et les fanatiques de Rwasa qui utilisent les armes contre la police, qui brûlent les maisons, les véhicules voire les personnes au moyen des pneus. Le supplice du collier comme dans les années 1994! Djinnit a tout vu et tout compris. Il a refusé d’être complice des chantages et des surenchères de l’opposition radicale et de la société civile par trop machiavélique. Conséquence: il est rejeté par ceux-là qui ne juraient que par l’ONU, BNUB ou MENUB! RFI de Sonia Rolley se demande ce qu’il fait encore à Bujumbura! On aura tout vu.
Votre site a déjà dénoncé les entraînements militaires organisés au Rwanda en faveur des jeunes burundais, essentiellement des Tutsis. Nous venons d’apprendre que l’ancien homme fort du CNDD-FDD, Hussein Radjabu, a été approché pour mobiliser des jeunes hutus pour faire la coloration de ce que Sinduhije appelle : »combattants d’Arusha ». L’objectif serait de constituer un groupe d’assaillants plus importants et mieux formés que ceux qui ont attaqué a partir de Cibitoke en décembre dernier. Des instructeurs belges seraient déjà arrives à Kigali pour renforcer les capacités de cette rébellion en cours de gestation. L’objectif serait d’empêcher la tenue des élections et d’obtenir la tenue plutôt des négociations en dehors du Burundi avec des médiateurs plus influents comme Koffi Annan. Cela explique la raison du refus du dialogue. Gabriel Rufyiri de l’OLUCOME l’a déjà évoqué dans une sortie médiatique.
L’opposition et la société civile espèrent que les attaques sur plusieurs sites et en même temps, vont provoquer un afflux de réfugiés vers les pays voisins et pousser l’entrée des troupes rwandaises pour appuyer et chasser Nkurunziza du pouvoir. Un gouvernement de transition verrait alors le jour. Ce serait l’apothéose de ce qui a été déclenché le 26 avril! En cas d’échec par contre, l’opposition et la société civile compte sur l’intervention du haut commissaire des Nations Unies chargé des droits de l’homme pour déployer des enquêteurs et des avocats comme Maingain, le frère de Bernard Henri Lévy et bien d’autres Blancs menteurs pour aider les putschistes à sauver leur peau.
L’opposition et la société civile croient tellement dans ce scénario de la perturbation des élections qu’ils font la sourde oreille aux pressions internationales. Mais mis à part le Rwanda, les autres pays de la sous région observent et laissent Nkurunziza défendre courageusement la souveraineté nationale. Un diplomate africain à Bujumbura regrette les ambitions belliqueuses de l’opposition face à une armée burundaise robuste et aguerrie. Il confie: »Si le Rwanda ne cache pas sa main trop visible dans la crise, la RDC et la Tanzanie verraient mal le triomphe des marionnettes du Rwanda à Bujumbura. La Belgique a perdu dix militaires en 1994 lors du déclenchement du génocide au Rwanda. Elle est de plus en plus pointée du doigt. La France de François Hollande n’est pas celle de Sarkozy. Elle est loin de soutenir Nkurunziza. Mais non plus favorable à la guerre au Burundi. Les USA? Ils attisent le feu à Bujumbura avec la Voix d’Amérique et le camp de déplacés créé auprès de leur ambassade à Bujumbura en faveur des étudiants Tutsis qui espèrent partir un en exil. » Et la Chine, la Russie ou l’Afrique du Sud dans tout ça? Rien n’indique qu’ils lâchent facilement Nkurunziza.
Oui, un camp de déplacés que rien ne justifie du moment que les étudiants des universités privées et même bien d’autres étudiants de l’Université du Burundi se rendent au cours ou ont regagné le campus. Mais l’ambassadeur des USA suit les consignes du lobby de John Kerry et Samanta Power. Ce lobby a tenté de convaincre le bureau du PAM à Bujumbura de fournir des vivres et des tentes aux étudiants installés auprès de l’ambassade. Il a parlé d’un camp qui peut rester des mois si le gouvernement ne décide de le démanteler et de faire cesser l’imposture scandaleuse! Les étudiants disent craindre pour leur sécurité mais rentrent chez eux comme ils veulent et reviennent le soir faire le site in! Ils attendent le scénario de la guerre, avec impatience. Dossier à suivre.
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