L’opposition et la société civile préfèrent le chaos aux élections?

Le dialogue proposé par le sommet de l’Union Africaine est censé reprendre le 19 juin. Le nouveau représentant de l’Union Africaine est déjà sur place à Bujumbura. Des émissaires de l’EAC sont là. Le facilitateur principal devrait être rendu public dans les heures qui suivent. Mais déjà, l’opposition accuse le gouvernement de fermer les portes à tout compromis. Elle évoque la question de la candidature de Nkurunziza et le calendrier des élections. Sur ces deux points, le gouvernement se base sur les décisions du sommet de Dar es salaam du 31 mai et sur la conclusion de la délégation ministérielle de l’EAC qui vient de séjourner à Bujumbura. Le sommet a décidé de garder la candidature de Nkurunziza. La délégation vient de signifier à l’opposition qu’il faut garder le nouveau calendrier car il ne faut pas reporter indéfiniment les élections. Des décisions qui ont tué tout espoir du côté des opposants dits radicaux. Ils se demandent sur quoi va porter le dialogue.

Avant d’être récusé, Said Djinnit avait avancé sur différents points. Le dialogue doit permettre de trouver un compromis sur lesdits points. Mais l’opposition ne l’entend pas de cette oreille. Elle multiplie les attentats à la grenade dans la capitale. L’objectif est de semer la peur comme pour pousser le gouvernement à des concessions le pistolet sur la tempe. Des menaces que le gouvernement d’anciens rebelles balaie du revers de la main. Et pourtant, les morts se multiplient: les Imbonerakure sont très ciblés à Bubanza, Gihanga, Matana, Buterere, Cibitoke, Mutakura et Kanyosha. Comme ils sont diabolisés, leur mort ne soulève aucune condamnation. Il se raconte d’ailleurs que les fauteurs de troubles pourraient intensifier les attentats et les assassinats. Des dates sont avancées pour pousser les gens à fuir le pays et à ne pas participer aux élections. Donc, le chaos qui dépasse l’insurrection!

Dès sommes d’argent en dollars seraient utilisés pour acheter certains éléments de l’armée et de la police. Des exils dorés sont proposés. Même du côté de la garde présidentielle, les fauteurs de troubles, avec l’appui des Occidentaux et de Kigali, tenteraient de dénicher le traître cupide pouvant accomplir la sale besogne comme pour Laurent Désiré Kabila. Des rumeurs?

Quand on voit la virulence des Occidentaux comme Louis Michel, quand on apprend que Pierre Buyoya et Azarias Ruberwa viennent de retrouver à Berlin pour un déjeuner de prières, il faut être vigilant. Louis Michel n’était pas étranger à l’assassinat de Mzee Kabila. Ruberwa était à Kinshasa et on sait que James Kabarebe avait piégé tout le renseignement congolais. Louis Michel s’agite beaucoup. Le ministre Didier Reynders semble impatient de voir la catastrophe s’abattre sur le Burundi. Les preuves d’un complot comme à l’époque de Kabila s’accumulent.

Le Burundi n’est pas comme la RDC. Heureusement. Comme du temps de Churchill, il faut que le régime sorte les grands moyens en termes de sensibilisation et de mobilisation des forces et du peuple pour barrer la route à l’impérialisme. Résister aux rumeurs, dénoncer tous les fauteurs de troubles et leurs complices dans les quartiers comme sur les collines, travailler avec le renseignement sur des personnes inconnues ou mouvements de gens suspects. Pour sauver la nation de la catastrophe, il faut des sueurs, des souffrances, des pleurs, des sacrifices.

Le Burundi veut prendre son destin en mains mais des marionnettes tendent des pièges. Ils sont soutenus par des puissances occidentales. Mais la force du peuple est un ras de marée. Il y a aussi des amis dans le voisinage et même d’autres puissances qui peuvent appuyer pour faire capoter le plan de ceux qui ne veulent pas les élections. En cas d’échec des élections ou de peur de cette guerre qui pue déjà, adieu la démocratie populaire et bonjour la servitude pour bien des decennies sinon des siècles. Un peuple alors devenu « Abaja »! Individus taillables et corvéables.

Editeurs B-24