Décidément le dossier du Burundi risque d’être un cauchemar pour beaucoup d’apprentis sorciers qui pensent qu’il suffit de débarquer au Burundi, nantis de quelque nomination onusienne soit-elle pour se substituer à la constitution burundaise et fouler au pied les institutions burundaises tout comme les acteurs majeurs du pays. Le Prof. Abdoulaye Bathily l’apprend à ses dépends puisqu’il a été récusé par le FNL, l’Uprona, la Coalition COPA et peut-être le Cndd-Fdd aussi.
Tout particulièrement en lisant la déclaration du Parti UPRONA, on comprend à raison que trop c’est trop que ce professeur a dépassé les limites de l’acceptable. Bien que ce Parti reconnait l’apport positif de l’accompagnement des institutions onusiennes depuis l’indépendance du Burundi à ce jour, il déplore cependant le mauvais casting ou alors le manque de précision peut-être de compréhension du médiateur actuel dans le cadre d’une recherche d’une solution acceptable constitutionnellement parlant, à la fausse crise actuelle, car créée artificiellement par les fossoyeurs de la démocratie.
Aussitôt qu’il est arrivé au Burundi, il a adopté le verbiage et les propositions de ceux qui veulent tout simplement tuer la République du Burundi par la somalisation. C’est à dire, bloquer le fonctionnement normal du pays, laisser s’installer le KO et les charognards dictant leur loi, pour in fine, installer à la tête du pays leurs hommes de pailles issus de négociations bidons ou imposés par la force en lieu et place de dirigeants que la population burundaise se serait dotés via les élections.
Aujourd’hui à Bruxelles va se tenir une deuxième réunion des leaders des frondeurs (Mr Rufyikiri, Honorable Ntavyohanyuma, Mr Ciramunda, Mr Bansubiyeko, Ambassadeur Ndayisenga, Mr Cimpaye, Mr Busokoza, … et compagnie) qui s’inscrit dans cette perspective mais surtout de positionnement car jusqu’à maintenant ils ne se sont pas encore mis d’accord sur le partage du gâteau, chacun des protagonistes voulant acquérir le plus gros morceau entendu le numéro 1 dans la prédation.
La demande du report des élections n’était comme on dit un piège à c.. puisque l’UPRONA constate que malgré les reports consécutifs du 26 mai au 29 juin, rien n’a changé au niveau de la stratégie de miner les institutions burundaises par un vide constitutionnel, le prétexte de dialogue préalable ou de refus du soit disant troisième mandat n’étaient que des trompes l’œil. Et quand ils ont constaté la détermination de la majorité écrasante de la population burundaise à persévérer dans leur volonté de se choisir leurs dirigeants, les leaders du mouvement insurrectionnel et suppôts des néocolonialistes, ont menacé de tuer tous les citoyens Burundais qui oseraient se rendre aux urnes.
Malgré cette menace de terrorisme et de rumeurs propagées via des tracts, au grand jour, que toute personne qui irait voter serait tuée et sa famille aussi, les élections communales et parlementaires du 29 juin 2015, se sont déroulées sans aucun incident grâce à la vigilance et l’implication des forces de défense et de sécurité.
L’illustre médiateur professeur Abdoulaye Bathily, toute honte bue, car son souhait de voir les élections perturbées n’a pas été exhaussé, a redoublé depuis lors d’énergie pour plaider à nouveau pour un autre report des élections présidentielle (sic). Dommage pour lui, il aurait aimé s’être attribué le rôle de gouverneur de tutelle, car ainsi il aurait pu décidé discrétionnairement en imposant directement ses hommes de pailles ou alors administrer personnellement le Burundi, une sorte de tutelle onusienne.
Le peuple burundais est souverain, ces Partis politiques burundais qui ont récusé cette imposture ont raison. Dans sa déclaration, le Parti UPRONA demande au Secrétaire des NU que l’équipe de facilitation veille à travailler avec tous les partenaires politiques représentant toutes les tendances actives sur le terrain. Cette précision est de taille car jusque maintenant, le seul son de cloche écouté par les instances onusiennes est celui des acteurs non actifs sur le terrain national, celui des leaders des insurgés désireux de régner par la force de la terreur et non par la voie des urnes.
La COPA (coalition comprenant le RADEBU, le MSP-INKINZO, le RPB, le FROLINA, le PRP, le PMP, le PIEBU, le KAZE-FDD) n’y va pas par quatre chemins, s’inscrit en faux contre les conclusions préliminaires de la Mission d’Observation Electorale des Nations Unies au Burundi qui prétendent que le scrutin n’était « ni libre, ni crédible Pour la COPA, ces conclusions ne sont pas du tout fondées et ne reflètent pas la réalité.
Les Partis Politiques membres de la COPA, après avoir observé les manières et le comportement du médiateur Abdoulaye Bathily dans sa façon d’aborder la problématique Politique du Burundi, trouvent ce médiateur partisan. En plus de ce manque de neutralité, Monsieur Bathily semble ignorer la souveraineté du peuple burundais et oublier que le Burundi est un pays indépendant, démocratique et régi par une constitution qui a été votée par référendum.
Les Partis Politiques membres de la COPA rappellent à l’opinion nationale et internationale que le Héro National de l’indépendance RWAGASORE Louis et le Héro National de la démocratie NDADAYE Melchior ont été lâchement assassinés pour avoir mis en avant les valeurs de la démocratie qu’un groupe de Burundais souffrant de la phobie de la Démocratie, veulent toujours étouffer.
Le professeur Abdoulaye Bathily devrait prendre ses responsabilités et démissionner d’office. Il n’est pas à la hauteur de la mission qu’on lui a assigné.
Pontien Minani