Les porte-parole des différentes institutions ont animé à Bujumbura, samedi 15 décembre 2018, une émission-débat où ils ont répondu aux questions de l’heure concernant le Burundi.
A ce sujet, le porte-parole du Gouvernement Prosper Ntahorwamiye a indiqué que si ceux qui sont visés par les mandats d’arrêt sont de l’ethnie tutsi, ce ne sont pas tous les tutsi qui sont poursuivis par la justice, ajoutant qu’il ne faut pas donc globaliser. Il a précisé par ailleurs que les présumés auteurs de cet assassinat ne sont pas d’une seule ethnie et qu’il en est de même pour les victimes.
Les journalistes ont voulu savoir également si le Chef de l’Etat burundais participera au sommet des Chefs d’Etat de l’EAC prévu le 27 décembre 2018 étant donné qu’il n’avait pas répondu présent au précédent sommet du mois de novembre. Le porte-parole du Président de la République Jean Claude Ndenzako Karerwa a indiqué que le Burundi sera représenté cette fois-ci parce qu’il aura eu le temps de se préparer. Il a ajouté que le Chef de l’Etat pourra participer lui-même à ce sommet ou déléguer son représentant, a souligné le porte-parole du Président.
Les journalistes ont également posé la question sur l’authenticité des informations relatives aux correspondances qui se seraient échangées entre le Chefs de l’Etat burundais et son homologue de l’Ouganda au sujet du prochain sommet de l’EAC. Le porte-parole du Chef de l’Etat a confirmé l’authenticité de l’information.
Concernant la fermeture du Bureau du Haut Commissariat des Nations-Unies pour les droit de l’homme au Burundi, le porte-parole du Gouvernement a fait savoir que ce Bureau n’a plus raison d’être au Burundi parce que, a-t-il expliqué, le pays est paisible et les droits de l’homme sont respectés.
Il a rappelé que ce Bureau a été implanté au Burundi en 1995 quand le Burundi était en crise et les droits de l’homme bafoués. Il a précisé que ce Bureau avait à l’époque la mission d’accompagner le Burundi dans la mise en place des organes de l’Etat chargés de défendre les droits de l’homme. Pour Prosper Ntahorwamiye les Nations-Unies devraient collaborer avec le Burundi dans d’autres secteurs hors mis le secteur des droits de l’homme.
En ce qui concerne les relations tendues entre le Burundi et le Rwanda, le porte-parole du Chef de l’Etat a indiqué que le Burundi a déjà porté plainte aux instances habilitées et que la question sera résolue par voie diplomatique.
A la question de savoir si le Président de la République va tenir promesse de ne pas se porter candidat à la présidentielle de 2020, Jean Claude Ndenzako a fait savoir que le Président Nkurunziza ne va pas se rétracter.
Les participants ont également posé la question de savoir si le parti CNDD-FDD ne convaincra pas le Président Nkurunziza de se représenter, le Secrétaire national chargé de la communication du CNDD-FDD, Nancy Ninette Mutoni a indiqué qu’il n’est pas encore temps pour son parti de désigner un candidat et que le Président de la République s’exprimera lui-même là-dessus quand la question lui sera posée.
Répondant à la question de savoir pourquoi les radios BCC-Afrique et VOA ne sont pas encore autorisées à réémettre sur le territoire burundais alors que les délais de leur suspension sont expirés, le Conseiller principal à la présidence de la République chargé de la communication Willy Nyamitwe a indiqué que les deux radios ont transgressé les règles de partenariat avec le Burundi et continuent de diffuser des émissions qui ternissent l’image du Burundi. Willy Nyamitwe a cité le récent film documentaire publié récemment par la BBC et qui, selon le Conseiller à la présidence entache l’honneur du Burundi. Il a également expliqué que la VOA emploie présentement un journaliste burundais qui a collaboré avec les putschistes en 2015.
Le porte-parole du Gouvernement a exprimé sa gratitude à tous les participants et leur a donné rendez-vous pour le 28 courant dans une émission publique qui sera animée par le Chef de l’Etat.