Le Burundi est un pays spécial et formidable. Il est très beau et mal aimé des Occidentaux! Depuis son accession à l’indépendance en 1962, il était devenu comme ce pauvre mortel tombé aux mains des bandits. L’Eglise catholique passait outre son chemin. Les scribes et les pharisiens des temps modernes s’en detournaient pour ne pas raconter le génocide qui s’y commettait. Exactement comme dans la parabole du Bon Samaritain! Dans ce contexte, les leaders nationalistes burundais ont péri et ne suscitaient que des larmes de crocodile de leurs bourreaux visibles. Un terrorisme jamais condamné.
Le Burundi est un pays aux mille et une opportunités d’investissement. Un pays aux mille et un atouts touristiques. Mais il est surtout connu comme un pays où les Hutus et les Tutsis vivent ensemble calmement depuis novembre 2003 et ont signé des accords de partage du pouvoir. Avec les récentes élections, nous saluons la sauvegarde de ces acquis d’Arusha et de Pretoria. Des acquis qui ont consacré des injustices notoires du reste car, les Hutus qui représentent plus de 84% de la population reçoivent 60% des députés et 50% des sénateurs; les Tutsis qui représentent moins de 15% de la population reçoivent 40% des députés et 50% des sénateurs. Les mêmes quotas sont appliqués dans les forces de défense et de sécurité, dans la représentation dans les missions diplomatiques etc. Les Hutus ayant été longtemps marginalisés et discriminés, il n’est pas surprenant de voir que le clientelisme, le népotisme, le favoritisme et la corruption des moeurs jouent en faveur des Tutsis dans le recrutement de la fonction publique! La faute à qui? « Ibuye ryagaragaye kubera iki ryica isuka »?
Mais si chaque Burundais agit en référence à son pays et non à son groupe ethnique, le compromis est durable. Il est plutôt menacé sérieusement par le terrorisme de ceux qui, à partir du Rwanda et de l’Occident, veulent faire dérailler le processus de réconciliation. Ils ont trouvé un cheval de Troie: le mépris des institutions burundaises à commencer par la cour constitutionnelle qui a interprété la constitution en faveur de Nkurunziza! Ce grand burundais est coupable de mettre en oeuvre les accords d’Arusha et de Pretoria d’une part et de mettre la main à la pâte pour dépendre de moins en moins des aides occidentales d’autre part.
Face au terrorisme, le parlement tunisien vient de restaurer la peine capitale. Car il est inadmissible que des fous qui sèment la mort soient simplement condamnés et nourris en prison! La peine de mort dans ce genre de situation se justifie et ne met pas en cause toute la philosophie et le combat qui a plaidé en faveur de son abolition. L’ampleur des dégâts provoqués par les terroristes de par le monde justifie des mesures sévères contre ces fous de l’époque contemporaine. La Tunisie est très menacée. Elle est voisine d’un Etat fantôme la Libye, quasiment repaire des terroristes! Il pourrait en être de même pour le Nigeria avec Boko Haram, le Cameroun le Tchad, le Niger voire même le Mali. La Somalie bien entendu avec les El Shabab.
En décembre dernier, des terroristes ont attaqué le Burundi à partir de la RDC du côté de Cibitoke. Ils ont été défaits et même les combattants qui ont tenté de se rendre ont été carrément massacrés! Il fallait en découdre et donner une leçon que la majorité des Burundais épris de paix a approuvée. Bien entendu, les assaillants ont eu des avocats du diable du côté de la société civile et des chancelleries occidentales sans oublier HRW. Le Burundi étant dans le collimateur des Occidentaux, la défaite infligée aux terroristes a été transformée en prétexte de violations graves des droits de l’homme. Les USA, les Pays Bas et l’Union Européenne ont exigé des enquêtes et des sanctions envers les forces de défense et de sécurité. Les sanctions sont tombées en termes de suspension de la coopération dans bien des domaines. Est-ce pour cette raison que pour l’attaque de Kayanza, les forces de défense ont épargné la vie des agresseurs? Et si cette générosité finissait par tordre le coup à la population burundaise?
Il se raconte que des groupes de combattants sont en train de se constituer au Rwanda, en RDC et dans les quartiers de la contestation violente des élections. Des Burundais témoignent sur les réseaux sociaux des mouvements de combattants du côté de Cibitoke, Gihanga, Bubanza, Nyanza Lac, Makamba, Vyanda, Mukike, Matana, Karusi, Muyinga et Ruyigi. Ces mouvements de petits groupes armés ne sont assumés par aucun opposant, à l’exception d’Alexis Sinduhije, Hussein Radjabu et les activistes comme Jeremie Minani et Pacifique Nininahazwe. Ils ne revendiquent pas la paternité de la rébellion qui serait en gestation mais le disent à travers des menaces de rendre le pays ingouvernable. En recourant au terrorisme sanglant et aveugle.
Le régime de Bujumbura sait déjà que bien des pays occidentaux soutiennent les assaillants. C’est à cette condition qu’ils exigent les négociations et le partage du pouvoir. Car ils ne supportent pas de voir la démocratie populaire triompher au Burundi. Ce sont les mêmes Occidentaux qui, en 1993, ont téléguidé le putsch contre Melchior Ndadaye et on oeuvré pour le retour d’un certain Pierre Buyoya aux commandes de l’Etat en 1996. Bujumbura doit donc prendre le taureau par les cornes et ne pas passer par quatre chemins:ceux qui prennent les armes contre le gouvernement et les résultats des élections sont des terroristes et doivent être traités comme tels. Les capturer et les mettre en prison, c’est offrir aux terroristes et aux fauteurs de troubles des facilités pour accéder à plusieurs coins du pays. Dans notre monde où les technologies de l’information font des merveilles, il ne serait pas surprenant de voir quelque attaque aboutir à la libération des combattants capturés et qui vont compliquer la tâche aux forces de défense. Les mettre définitivement hors d’état de nuire est l’unique solution qui s’impose. Cela découragerait même ceux qui sont tentés de répondre aux séductions des recruteurs sans scrupules.
La Tunisie est certes une destination touristique prisée des Occidentaux et cela explique la sympathie lors de la condamnation des bains de sang. Et surtout les victimes sont en majorité des Occidentaux! Pour le Burundi, les victimes sont exclusivement des nationaux et des citoyens de la région pour rappeler le meurtre des ressortissants congolais, la tentative l’assassinat d’un Ougandais etc. Le terrorisme au Burundi étale des ramifications régionales si l’on reconnaît d’implication des Rwandais, la perméabilité des frontières et l’Est de la RDC. L’oeil du cyclone se trouverait en Belgique!
Ainsi « Aux grands maux, de grands remèdes », comme disent les Occidentaux. Le Burundi en paix pourrait enfin devenir une destination touristique très chérie des touristes venant des pays émergents. Et nous prouverons ainsi au monde que nous avons su être les maîtres de notre destin national et non des enfants soumis aux intérêts et manipulations des Blancs menteurs ou des damnés naïfs de la terre!
Editeurs B-24