Mr Nyangoma fait une tempête dans un verre d’eau. Par Jean Berchmans Manirakiza.

Dans son exil, Nyangoma Léonard est présenté comme un homme fatigué , usé. L’homme est surtout affaibli par ses compagnons politiques qui le désertent un à un . Depuis sa déroute politique de 2005 et surtout celle de 2010, Nyangoma cherche sa survivance. Il s’est accroché sur l’ADC-IKIBIRI , juste pour sa survie puisqu’il n’y joue aucun rôle . Usant de la même stratégie, il a suivi , sans apparaître, son compère Sinduhije Alexis dans le mouvement insurrectionnel de fin avril 2015.

Quand son complice déclara la création du Conseil National de Résistance ( CNR), le mathématicien de Songa , toujours par calcul , afficha sa sympathie. C’est sans surprise qu’il sera absent à Addis-Abeba lors de la mise en place d’un plan pour écharper la démocratie au Burundi .

Le cas de Nyangoma rappelle celui de Laurent –Désiré Kabila, appelé à l’automne 1996 pour diriger l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo –Kinshassa ( AFDL-CK). Il accepta la mission sans en connaître la vision. En janvier 2001, alors Président de la République, il fût scandaleusement flingué par ceux qui étaient chargés de le protéger. L’homme de Songa ne subira pas le sort de Laurent Kabila. Il ne sera jamais Président de la République du Burundi. Mais en acceptant la mission dont il n’ a pas défini la vision, il croit en sa résurrection politique . Mais l’équation inconnue par le mathématicien, c’est qu’il signe sa descente aux enfers en croyant saisir la corde de l’ascension . Tentant de justifier sa mésaventure , il s’est mis dans les habits d’un Président pour s’adresser à la nation: une vraie comédie populaire.

Vouloir ce que le peuple veut , c’est la seule voie qui rassure la paix . Quels que soient les soutiens dont disposent le CNARED , le peuple triomphera. Toutes les stratégies esquissées depuis 2010 pour refuser le pouvoir issu des urnes ont achoppé. En l’espace de 20 ans , le peuple burundais a changé. L’alibi « 3 ième mandat « et le tapage médiatique y relatif n’ont pas empêché la population du Burundi profond de s’exprimer à travers les urnes. Les vagues et les agitations promis par le CNARED n’auront qu’un effet dérisoire : Nyangoma fait une tempête dans un verre d’eau.