Depuis peu, nous voyons certains medias, surtout étrangers, dirent que la liberté de la presse serait menacée dans le pays de Mwezi Gisabo. Je trouve ce constat incorrecte et surtout malhonnête. Pour comprendre ma position, il faut remonter à la genèse de la situation actuelle, voir comment les choses ont évolué et se faire une idée plus ou moins précise des causes et des effets qui ont conduit à l’état actuel des choses.
Lorsque j’ai commencé à livrer ma pensée sur les réseaux sociaux, ma première réflexion a porté sur l’état lamentable de l’information au Burundi. Je tirais la sonnette d’alarme en pointant du doigt les différents manquements aux quels s’adonnaient ceux qui étaient appelés les ‘’ professionnels’’ de l’époque. A chaque fois que l’heure de l’information arrivée, j’avais l’estomac noué à cause du manque de clarté, de précision, des approximations volontaires pour induire en erreur l’auditeur si ce n’est carrément pas des moments ou des journalistes allaient affirmer sans vergogne des mensonges sur les ondes de leur station radio. Combien des fois n’avons-nous pas vu des morts miraculeusement ressuscités, des manifestations qui n’avaient pas eu lieu mais qui étaient quand même retransmises en directe et j’en passe. Un collègue s’est amusé à répertorier les mensonges qui ont été retransmis à la RPA. Il n’a pas encore fini.
Tout commence en 2010, lorsque les journalistes et la société civile qui avaient participés dans le monitoring des élections se sont retrouvés dans l’embarras de devoir défendre une victoire qu’ils ne voulaient pas. On a à plusieurs reprises vue les Pacifique et Mbonimpa s’adonner à de véritables contorsions intellectuelles pour soutenir ‘’sans soutenir’’ l’opposition de l’époque qui avait boycotté les élections.
Depuis cette époque un pacte sans nom a vu le jour entre l’opposition radicale de l’époque rassemblée au sein de l’ADC-ikibiri et certains journalistes de la place. Je reviendrais plus tard sur l’évolution des actions menées par les conjurés afin de mettre à genoux le pouvoir CNDD-FDD. Nul pouvoir n’est exonéré de critiques ; mais la synchronisation qu’on observait entre d’un côté les opposants politiques et de l’autre côté certains journalistes, dans la mise à mort du pouvoir Nkrunziza était tellement visible et vicieuse que n’importe quel quidam pouvait se dire que s ‘en est fini du pouvoir du parti de l’aigle. L’épilogue de cette stratégie devrait être les manifestations dans la ville de Bujumbura avec comme point d’orgue le putsch du 13 mai. Certains médias, de ceux qui se disent persécutés actuellement ont joué un rôle des plus actifs dans tout ce macabre scénario.
L’échec du putsch auquel ils ont activement participé a sonné le glas de cette alliance, comme partout sur tous les champs de bataille, les perdants ont pris leur jambe à leur cou et sont allés chercher refuge chez notre voisin du nord. Ils n’ont pas été chassés, ils ont participé à une action hostile à la République qui a échoué. A eux d’en tirer les conséquences. Cette stratégie de la pleurnicherie alors qu’ils ont eux-mêmes bafoué les règles les plus élémentaires de leur déontologie professionnelle ne marchera pas.
A bientôt pour la suite