Quelque 668 condamnés détenus à la prison centrale de Bujumbura ont retrouvé ce vendredi la liberté en application de la grâce présidentielle décrétée le 23 janvier 2019 par le président de la République, M. Pierre Nkurunziza.
La ministre de la justice, de la protection civique et garde des Sceaux, Mme Aimée Laurentine Kanyana), qui a lancé l’élargissement à la prison de Bujumbura (Mpimba) a conseillé à ces personnes qui viennent de sortir de la prison de rompre avec les mauvais agissements qui ont entrainé, dans le passé, leur emprisonnement, en rappelant que les récidivistes ne peuvent pas bénéficier des mesures d’élargissement. Elle les a appelés à être des citoyens modèles et à s’atteler aux travaux de développement dès leur arrivée dans leurs communautés.
Elle a en outre demandé aux juges de travailler d’arrache-pied pour rendre des jugements afin que les bénéficiaires des mesures de grâce ou de libérations conditionnelles puissent augmenter. Les responsables des prisons ont invités à faciliter la transmission aux autorités publiques des correspondances écrites par les détenus renseignant sur leur situation carcérale.
D’après elle, les détenus ont droit d’écrire aux autorités à propos de leur situation. De cette façon, les autorités sont informées en cas de lenteur dans le traitement des dossiers des détenus, de la situation des détenus qui ne bénéficient pas des mesures d’élargissement alors qu’ils remplissent les conditions. La ministre a souhaité la tenue d’une réunion rassemblant les directeurs des prisons et les magistrats pour s’entendre sur les décisions à prendre en vue de désengorger les prisons.
Selon le directeur juridique et administratif à la direction générale des affaires pénitentiaires, M. Aloys Habonimana, le Burundi compte 11 439 détenus dans 11 prisons et deux centres de rééducation des enfants en conflit avec la loi. Les prévenus se chiffrent à 5 221 personnes (46%) contre 6 218 condamnés (54%). Avec la capacité d’accueil de 800 personnes, la prison centrale de Bujumbura construite en 1959 comptait jusque ce vendredi 4 362 détenus, soit 38% de l’ensemble de détenus. Quelque 2 226 détenus sont encore prévenus (51%) contre 2 138 condamnés (49%).
M. Habonimana a lui aussi plaidé pour l’application d’autres mesures qui permettraient de libérer plus de gens dont l’amnistie. Il a dit que la dernière amnistie date de 1993. Le taux d’occupation des prisons du pays est de 222%. Il a fait remarquer que le pays dépense trop de moyens pour la prise en charge des détenus, moyens qui auraient pu être utilisés dans le développement du pays. Or, ces détenus ont une force productive qui contribuerait au développement du pays et de leurs familles.
http://abpinfos.com