Qui pousse l’Europe et les Etats-Unis à intervenir en Syrie ?

Que de coups tordus et de mensonges ont été utilisés depuis 4 ans pour forcer l’OTAN à intervenir en Syrie ! Pour que l’OTAN puisse bouger sans l’aval du Conseil de Sécurité des Nations Unies, il faut que Washington donne son feu vert, avec l’assentiment du Royaume Uni et le suivisme de la France. Pour obtenir ce feu vert, plusieurs opérations sous faux drapeau ont été organisées, des massacres d’enfants jusqu’à l’utilisation d’armes chimiques, mais en vain.

Ces opérations sous faux drapeau ont été accompagnées par une campagne de désinformation sans précédent alimentée par des photos et des vidéos, toutes plus atroces les unes que les autres, destinées à créer une émotion et une indignation qui pousseraient nos gouvernants à agir.

Cela ne suffisant pas, des attentats ont été « déjoués » ou perpétrés en Europe par de supposés Djihadistes « revenant de là-bas ». Toujours rien, pas d’intervention à l’horizon, malgré les menaces de plus en plus précises des terroristes dont la situation était devenue intenable.

En désespoir de cause, le seul état qui semble n’être concerné en rien dans cette histoire, le seul dont le nom n’apparait jamais dans les médias quand ils parlent de l’Etat Islamique ou du Front Al Nusra, le seul, enfin, qui soit officiellement en guerre contre la Syrie, mais qui réussit néanmoins à faire croire qu’il a mis sa guerre entre parenthèse en attendant des jours meilleurs, cet état-là décide, à chaque fois que cela est nécessaire, de procéder à des raids aériens pour redresser des situations difficiles pour les terroristes. Cet état c’est Israël. Sous couvert de viser le Hezbollah ou le Hamas, Israël peut frapper partout dans le monde. « Pour se défendre », diront les médias.

Les médias, parlons-en. Aucune opération sous faux drapeau n’est possible sans les médias. De même, aucune intervention armée n’est même envisageable sans leur action préalable. Mais le plus grave, c’est que le terrorisme ne peut survivre, ni même exister sans les médias. Nous l’avons bien vu avec DAESH / ISIS qui a été lancé comme une marque de lessive, et dont les exploits sanguinaires nous sont régulièrement présentés à la manière des spots publicitaires de nos écrans de télé.

Donc, pour résumer :

Le terrorisme prospère grâce aux médias.
Les opérations sous faux drapeau, exécutées par les terroristes, n’existent que grâce aux médias.
Les interventions armées, qui sont la finalité des opérations sous faux drapeau, ne se font que grâce aux médias.
Les médias se retrouvent à chaque étape. Plutôt que de se poser des questions sur chacun de ces points, il suffit de se demander à qui appartiennent les médias pour savoir qui veut pousser à l’intervention en Syrie.

Après l’opération ratée des armes chimiques en Syrie, nous voici avec une autre campagne médiatique de grande ampleur. Les réfugiés et le petit Aylan font partie de cette campagne. Cette opération a tenu toutes ses promesses, et même au-delà, puisque François Hollande, n’écoutant que son cœur, est presque déjà sur le terrain. Mais obtenir l’adhésion de la France ne suffit pas. Elle n’apporte pas grand-chose du point de vue militaire, mais en revanche elle représente une caution morale, comme ce fut le cas en Libye, où ses Rafale se retrouvèrent en panne de munitions après les premières frappes. Malgré cela, elle jouit encore d’un prestige inexplicable. La preuve ? Quand un pays anglo-saxon commet une bassesse, ce ne sera qu’une bassesse de plus. Mais quand il s’agit de la France, malgré Sarkozy, Hollande et leurs ministres des affaires étrangères successifs qui ont travaillé à saper tout ce qui pouvait l’être, le monde reste encore abasourdi que la France puisse être capable de certaines vilenies dont elle n’est pourtant pas avare.

La caution de la France acquise (facilement), le plus gros morceau restait à faire, convaincre la Maison Blanche de mettre en route la machine de guerre américaine qui n’attend que ça depuis quatre ans. Pour les armes chimiques, on avait trouvé l’astuce de la ligne rouge, posée à un moment où l’on pensait que cela ne se produirait jamais, mais qui s’est révélée être un piège. Aujourd’hui, dans le contexte géopolitique actuel, il y a mieux que la ligne rouge, il y a la Russie.

Là aussi, les médias sont aux premières loges. Maintenant que le terrain a été bien préparé, que la Russie ne peut plus être regardée que comme un ennemi, il n’est pas possible de la laisser déployer ses soldats hors de son sol sans réagir. Les médias sont donc en train de déployer les soldats russes en Syrie. Les premières rumeurs sont venues des médias turcs. Malgré les démentis du Kremlin, loin de disparaitre, les rumeurs ont enflé grâce à des journaux israéliens (tiens, tiens). Ce sont ensuite des personnalités du Pentagone sous couvert d’anonymat (comme d’habitude) qui en rajoutent avec moult détails qui donnent une impression de vérité, mais qui, en réalité, ne signifient rien. Pour renforcer leurs dires, les officiels israéliens donnent des précisions parlant de manières imprécises de conseillers russes.

Des militaires russes en Syrie, tout le monde sait qu’il y en a et qu’il y en a toujours eu. On se demande comment Moscou pourrait soutenir Damas sans qu’il y ait une assistance technico-militaire sur place. D’autre part, les livraisons d’armes à la Syrie ne sont un secret pour personne et se font dans le cadre des relations bilatérales entre deux pays souverains (terme dont les médias ignorent le sens). Il est même possible que la Russie, anticipant ce qui se passe, ait intensifié son aide, ce qui est tout à fait logique. De ce point de vue, les Occidentaux devraient prendre conscience que le soutien russe à la Syrie n’est pas un soutien du bout des lèvres, ni un soutien focalisé uniquement sur le danger terroriste, mais contre tout danger.

Si les médias ont fait mouche du premier coup avec François Hollande, qui n’a de comptes à rendre qu’à lui-même, et ce, alors que la France n’a rien contre la Russie, pour les Etats-Unis, où les forces antagonistes sont nombreuses, les choses sont un peu plus complexes. L’arme de la « menace russe » semble être la dernière arme brandie par ceux qui sont derrière les médias, pour tenter d’amener les Etats-Unis vers l’intervention en Syrie.

Cette intervention n’a pour but que de finaliser, militairement et politiquement, une opération commencée il y a quatre ans par une pseudo-opposition armée, renforcée rapidement par des combattants d’Al-Qaïda rapatriés dare-dare de Libye, puis, devant les difficultés, renforcée à nouveau par tout ce qui avait pu être ramassé en Irak, en Afghanistan et en Tchétchénie, pour former les brigades Al Nusra, Daesh, et compagnie. Et cela dans un seul but : s’accaparer tout ou partie de la Syrie.

Mais pour qui ? On sait que la Turquie, à l’heure du grand partage, a des ambitions certaines et ne les cache pas. Mais le reste ? L’Arabie Saoudite ? Certainement pas. Le Qatar ? Encore moins, pas plus que les Emirats ou les autres sultanats du Golfe. Et pourtant, ils financent. Tout comme ils financent, à la demande, des achats d’armes de l’armée libanaise à la France ou des Rafale pour l’Egypte. Ce qui veut dire que financer n’est pas commanditer, mais que ce financement est lui-même commandité. La manière dont le père de l’actuel Emir du Qatar s’est fait éjecter prouve, s’il en était besoin, que les monarchies du Golfe ne sont pas les maîtres du jeu dans cette affaire, ni même dans la gestion des mercenaires en Syrie et en Irak. Et pourtant il n’est pas possible d’entendre parler de ces terroristes sans qu’il leur soit adjoint, comme une sorte de mantra, les mots « créés », « soutenus », « financés », par la Turquie, le Qatar et l’Arabie Saoudite. Et parfois, ceux qui se veulent un peu « complotistes » rajoutent : « soutenus par les Etats-Unis ». Cette énumération qui se veut exhaustive, n’a qu’un seul but : laisser dans l’ombre ceux qui doivent rester dans l’ombre, c’est-à-dire la Grande Bretagne (véritable auteur de la guerre de Libye, et à l’origine de tout ce qui se passe actuellement dans le Moyen-Orient), Israël, qui semble être le coordinateur de tout ce qui se passe en Syrie, et surtout, les propriétaires des médias, propriétaires également d’Israël et des grandes places financières. CIA, MI6 et Mossad ne sont que des instruments entre leurs mains, indépendamment des gouvernements qui ne sont eux-mêmes que des outils.

Avic – Réseau International