Le plus grand défi pour le Burundi en matière de climat, selon Samuel Ndayiragije

Le plus grand défi pour le Burundi en matière de climat est l’adaptation aux changements climatiques, a déclaré mardi au cours d’une interview accordée à Xinhua à Bujumbura (capitale économique) Samuel Ndayiragije, inspecteur général du ministère burundais de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage.

  1. Ndayiragije, qui est également professeur à la Faculté des Sciences de l’Université du Burundi (UB), a évoqué le « plan national d’adaptation au changement climatique » adopté en 2007, soulignant les « perturbations » liées au climat, avec un focus sur les secteurs les plus touchées ou affectées.

Les domaines les « plus vulnérables », a-t-il précisé, sont particulièrement ceux relevant de la santé, l’agriculture, l’énergie, les paysages et les écosystèmes naturels ainsi que le transport.

« La problématique des changements climatiques au Burundi, à l’instar des autres pays de la planète, remonte aux temps anciens ; toutefois les Burundais ont constaté ce phénomène avec retard. De la sorte, les Burundais, notamment les paysans agriculteurs, sont conscients aujourd’hui du changement des saisons par rapport au temps de leurs ancêtres », a-t-il expliqué.

En revanche, a-t-il insisté, les Burundais assistent aux perturbations pluviométriques et sont en train de s’y adapter pour « ajuster et maîtriser » la période de semis.

Cependant, en dépit des progrès au niveau de l’adaptation aux changements climatiques, on enregistre d’année en année à travers le pays, en cas de pluies intenses, des inondations abondantes parfois accompagnées de glissements de terrain marqués souvent par de terribles dégâts environnementaux.

Les perturbations liées au climat au Burundi, a-t-il poursuivi, se caractérisent aussi dans la région naturelle de l’Imbo (ouest du pays) par de « longues sécheresses » à l’origine d’une diminution progressive des ressources en eau.

Cette problématique de sécheresse frappe aussi la région naturelle burundaise de Mumirwa (ouest) avec en aval une diminution des ressources en eau et une chute de la production agricole, a-t-il ajouté.

  1. Ndayiragije a rappelé que fin 2005 et début 2006 dans le nord du Burundi en province de Kirundo lorsque la sécheresse a été déclarée « catastrophe nationale » par les autorités nationales avec pour conséquence des départs « massifs » vers des pays limitrophes, les impacts de ce changement climatique ont fait que cette partie du Burundi « soit vidée » d’une partie de ses habitants, « fuyant la famine et la mort causée » par cette problématique environnementale.

Pour « atténuer ces dégâts » environnementaux causés essentiellement par les perturbations climatiques (pluies diluviennes et sécheresse), a-t-il affirmé, le Burundi recourt notamment à l’expertise technique de l’Institut Géographique du Burundi(IGEBU).

Ainsi, a-t-il noté, les experts de l’IGEBU essaient d’interroger les appareils en leur possession dans la sous-région africaine des pays des Grands Lacs et au niveau mondial, dans un souci de contribuer de manière efficace et efficiente aux divers défis burundais en matière d’adaptation aux changements climatiques.

Source Xinhua