Trois mandats dans l’opposition, ça désillusionne et ça use la mémoire

Au sein de l’opposition radicale burundaise le moral est en berne, de même, au sein des organisateurs de l’insurrection, notamment les Pacifique Nininahazwe et autres, les inquiétudes prennent place à la virulence. Il suffit de suivre les propos contradictoires de Pancrase Cimpaye pour s’en rendre compte. Si ce n’est pas la fatigue ou l’usure qui s’installe, c’est probablement à cause de la maitrise de la situation par les nouvelles institutions burundaises qui crée le doute au sein de l’opposition. Depuis que ce Pancrace Cimpaye a réclamé les états généraux des Hutu sans être entendu, depuis qu’il avait déclaré que l’ADC-ikibiri est une bête noir du gouvernement du Burundi alors que ce n’était qu’un tigre sur papier, depuis qu’il a écrit des lettres ouvertes au secrétaire général des Nations Unies sans aucune réaction, depuis qu’il a écrit des lettres ouvertes au Saint Siège classée sans suite, depuis qu’il a monté et annoncé plusieurs scénarios catastrophiques à l’encontre du gouvernement du Burundi en vain, depuis qu’il a rendu publique son extase de joie sur la mort du général Adolphe Nshimirimana et depuis qu’il a été relégué en deuxième division au sein du CNARED, Pancrace Cimpaye est fatigué, il est usé et commence à tenir des propos contradictoires. Maintenant il éprouve l’empathie envers la famille du général Nshimirimana, affirmant que ses assassins seront traduits en justice. Quel cynisme !! Dans ses rêves, Pancrace Cimpaye voit les mortiers tirés en direction de la résidence du Président Nkurunziza, il se réveille tout de suite et publie la nouvelle sur le net. N’est ce pas un problème mental ?

De l’autre côté, il suffit de voir les « sindumuja », qui hier, publiaient à chaque seconde sur leurs pages facebook que Nkurunziza est fini, qu’il ne lui reste que quelques secondes, qu’il n’a aucun espace et qui actuellement sont bouche bée. Nkurunziza toujours là, toujours sur le « volant », toujours et toujours. Ils avaient empoisonné tout le monde qu’à partir du 26/08/2015 aucun officiel du gouvernement burundais ne sera autorisé à entrer en occident mais la réalité est autre chose. Ils prennent des photos des cadavres tirées sur le net et dont on ignore les pays de provenance et ils les publient sous formes d’alerte sur les réseaux sociaux avec des commentaires qui chargent le gouvernement du Burundi de tueur.

Par manque d’argument, ils s’attaquent aux paisibles citoyens pour la simple raison d’être sympathisant ou membre du parti CNDD-FDD. Plus dangereux encore ils veulent de manière sophistique surfer sur la vague ethnique, en essayant de montrer qu’au Burundi seuls les tutsi sont en danger (l’exemple de la mascarade du fameux tribunal Roussel en dit long). Pour exciter le régime de Kigali et tous ceux qui sont sensibles, ils inventent la présence des Interahamwe à Bujumbura. C’est un signe de manque d’argument, de faiblesse politique et de découragement. Mais, est-il que l’usure est palpable. Ces « sindumuja » se heurtent à chaque fois à la vigilance et la détermination des patriotiques qui ont compris la valeur et qui ont goutté sur la saveur de la démocratie. Que ces « sindumuja » les appellent « forces négatives » ou autres qualifications, ça ne décourage personne, plutôt ça donne l’occasion aux patriotes de mesurer les enjeux et de s’investir d’avantage dans cette bataille médiatique

Dans ce mélange de désespoir de la part des insurgés et de vaillance de la part des patriotes, il y a des cas qui étonnent plus qu’un. Du cas Léonard Nyangoma, Jean Minani et autres qui restent sur la liste noir des personnalités hutu qui ont appelé à massacrer les tutsi dit-on ; du cas Sylvestre Ntibantunganya qui, alors qu’il était président de la République en 1996, a reçu au visage plusieurs boules de merde, uniquement parce qu’il était ce qu’il est ; du cas de Niyonkuru Anicet, fondateur et ancien animateur du journal Nyabusorongo vers les années 94 qui lui aussi reste toujours dans le viseur de ces « Sindumuja » pour avoir dirigé le média de la haine dit-on. On remarque donc avec consternation que ces gens là savent bien conjuguer le verbe oublier au passé simple « ils oublièrent ». En réalité, ça ne devrait pas étonner.

N’est-ce pas que Ngeze François avait lui aussi oublié qu’il était refugié au Rwanda avec Melchior Ndadaye? En plus, n’est-il pas vrai que dans le passé, le « moi, je ne me reproche de rien », a décimé plusieurs burundais ? Messieurs Onésime, Gervais, Pie, Jérémie Moise et autres frondeurs, vous aussi vous êtes usés par les trois mois passés dans l’opposition ? Comment pouvez-vous expliquer vraiment que Nkurunziza qui vous avait choisi parmi tant d’autres burundais autant compétents que vous et qui vous a tout donné, le confort, le renommé pendant des années, soit actuellement l’homme à abattre et que curieusement pour vous, c’est plutôt Kagamé qui est plus cool, plus compréhensible auquel vous vous confiez ? Pensez-vous que Kagamé est plus démocrate que Nkurunziza ? Y a-t-il au Rwanda une radio de type RPA qui critique Kagamé? Y a-t-il au Rwanda une société civile qui provoque le gouvernement Rwandais comme au Burundi ? Vos appétits, vos ventres insatiables, vos illusions et votre trahison, font de vous des traîtres que nos ancêtres ont appelé « ba mpema yuzuye, ba mpemuke ndamuke ». Si vous êtes en Belgique, posez la question suivante à Faustin Twagiramungu alias Rukokoma : Qu’as-tu appris de ton passé politique? Et si vous êtes au Rwanda, posez la même question à Pasteur Bizimungu ?

Dr. Martin Birori